Bon, je me dois de réagir, autant en mon nom qu’au nom de toute l’équipe Omega. Ce message s’adresse à l’équipe de NumWorks.
Ce mail est une aberration, allant de fausse information en fausse information, que ça soit sur le plan technique, communautaire ou relationnel.
La N0120 n’est pas une
amélioration mineure. C’est un re-design complet de la calculatrice, avec un MCU différent, une connectique différente et des spécifications différentes, ce qui est mis en évidence par le fait que ce modèle n’a pas le même
ID FCC que les précédents. Oui, vous améliorez continuellement vos produits, on le voit avec les différentes versions des cartes mères disponibles, mais il ne s’agit pas là d’une révision mineure du PCB. En plus de ces modifications matérielles, pas mal de modifications logicielles ont eu lieu avec la N0120, comme le fait que la possibilité de faire tourner des
apps externes et des
userlands customs ne soit plus là, par exemple. Cacher le fait qu’il y a à ce jour 3 versions différentes de la calculatrice crée de la confusion, contrairement à ce que vous avancez, puisque les 3 versions n’ont pas les mêmes spécifications (flash externe absente sur la N0100, changement de gamme pour un STM32H sur la N0120 notamment).
Tout ce qui est dit en rapport à Epsilon 16 dans ce mail est faux, et je me dois d’apporter notre point de vue :
- Vous n’avez pas seulement interdit l’accès à la LED aux logiciels tiers ; le système d’userlands tiers que vous avez mis en place est tellement bridé, nécessitant la réinstallation à chaque reset, qu’il en devient inutile. C’est pour cette raison que nous n’avons pas pris la peine d’essayer de faire fonctionner Omega dessus.
- La nouvelle licence ne permet pas de modifier, compiler et faire tourner le code d’Epsilon, du moins pas de partager ces modifications, ce qui rend le fait d’avoir les sources d’Epsilon inutile pour une majorité des cas d’usage. C’est aussi pour cette raison que nous avons décidé de ne pas adapter Omega à votre système d’userland tiers, nous aurions dû réécrire une bonne partie d’Ion sans pouvoir ré-utiliser le code que vous aviez écrit.
- Vous avez effectivement mis en place un système d’applications externes, mais les restrictions qui y sont adjointes, comme le fait que les applications disparaissent à chaque reset, rendent ce système ridicule et son utilisation dérisoire.
Même les justifications que vous donnez pour la mise en place d’Epsilon 16 ne sont pas valides :
- Il n’y a pas eu, à notre connaissance, un seul cas d’élève qui soit venu se plaindre sur TI-Planet ou sur le Discord Omega, du fait qu’un examinateur lui a refusé l’utilisation de la calculatrice en examen à cause d’Omega ou de tout autre modification logicielle. Vous ne protégez pas plus les candidats qu’avant avec Epsilon 16.
- Il est quasiment impossible de bricker une NumWorks en utilisation normale, c’est-à-dire sans écrire du code spécifiquement fait pour ça. Le bootloader ST sert à ça.
Il était effectivement nécessaire de sécuriser la plateforme pour les examens, mais la manière dont vous l’avez fait, en organisant une pseudo-concertation avec la communauté puis en repartant de zéro sans prendre un seul de nos avis en compte, est dégueulasse. Nous ne sommes pas vos chiens de garde, arrêtez de nous utiliser publiquement comme justification en disant que vous avez intégré l’avis de la communauté dans cette version alors que vous avez ignoré nos avis et nos recommandations.
Sur la partie traitant d’Omega, nous trouvons désolant qu’une entreprise comme vous, qui s’est bâtie en partie grâce à sa communauté, qui l’a toujours mise en avant et qui utilise comme argument de vente la transparence et le partage, ose dire ce genre de choses de nous.
Oui, Omega a été un problème pour vous, nous le savons, mais ne venez pas rejeter la faute sur nous. Nous vous avons écouté, nous avons fait tout ce que vous nous aviez demandé, à l’époque où vous communiquiez encore avec nous. Nous avons supprimé le mode examen néerlandais quand vous nous l’avez demandé. Nous avons toujours fait très attention à respecter de manière stricte les spécifications du mode examen et avons toujours gardé en place une politique très stricte par rapport à la fraude, sur tous les espaces de discussions de la communauté. À ce jour, 41 personnes ont été bannies définitivement du Discord Omega pour violation de cette politique. Nous avons, de nous-même, préservé votre image et vos intérêts économiques, en s’assurant, dès le début, que la communauté ne dérive pas dans la fraude massive, alors que rien ne nous y obligeait.
Oui, le calcul symbolique posait problème. Mais ce n’est pas ça qui vous a poussé, en premier lieu, à créer Epsilon 16. C’est l’article de Maurits Von Altvorst. Nous vous avions proposé, à l’époque, de sortir deux modèles, un pour la France et un autre pour l’Italie/Portugal/Pays-Bas. Vous nous aviez rétorqué que c’était trop compliqué pour vous. Vous aviez 16 mois entre cet article et la sortie d’Epsilon 16 pour vous adapter, et aujourd’hui vous avez le culot de dire dans un mail que c’est de
notre faute si des sécurités ont été mises en place, tout en sortant un modèle de N0120 exclusif au Portugal.
Effectivement, Phi n’est pas comparable au jailbreak de la TI-84. Cependant, nous trouvons normal qu’un utilisateur qui a acheté son matériel, qui le possède, puisse faire tourner ce qu’il veut dessus. C’est pour nous un droit fondamental qui doit être garanti. C’est pour cette raison que Phi va aussi loin dans le déverrouillage : pour permettre à l’utilisateur d’exercer cette liberté.
Finalement, je tenais à répondre personnellement aux derniers paragraphes, me sentant évidemment visé.
Nous n’avons jamais insulté ou menacé, publiquement ou en privé, un employé de NumWorks. Ces accusations relèvent de la diffamation, qui est punie au titre de l’article R621-1 du Code Pénal. Nous vous demandons donc d’apporter les preuves de ce que vous avancez.
Nous n’avons non plus jamais harcelé NumWorks sur les réseaux sociaux. Si vous considérez que vous
ratio trois fois sur Twitter relève du harcèlement, c’est qu’il est peut-être temps de vous remettre en question.
Pour conclure, je tenais à vous remercier d’avoir enfin répondu aux derniers doutes que j’avais, et d’avoir pour de bon tué la foi que j’avais en vous. Nous trouvons évidement honteuse, lâche et déloyale la manière dont vous propagez, en privé, sans droit de réponse, de fausses informations sur nous, sur vos choix économiques et sur toute la communauté. Je retiendrai de ces deux ans à développer sur votre plateforme qu’
il ne faut jamais faire confiance aux entreprises qui se targuent de mettre en avant leur communauté et des valeurs de transparence et de partage, car ces entreprises finiront toujours par privilégier leurs intérêts économiques à ceux de leur communauté. Ce mail est pour moi la dernière d’une longue série de trahisons de votre part, qui ne fait que me conforter dans l’image que j’avais de vous et dans mes convictions politiques profondes.