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Dans deux articles précédents nous vous présentions la ArithMax E301, calculatrice communautaire chinoise conçue à partir du boîtier d'un clone de calculatrice scientifique Casio fx-83 ES.

Elle renfermait dans ce boîtier un matériel totalement incomparable avec les autres calculatrices scientifiques:

• processeur ARM
• port USB
• lecteur de cartes SD

Ce soir, la communauté cnCalc nous en révèle un petit peu plus, avec la méthode de programmation de l'OS:


La programmation de l'OS, ici en version 1.0.DEV, n'utilise pas le port USB ne servant ici qu'à l'alimentation de la calculatrice, mais les broches JTAG du processeur ARM et donc un connecteur spécifique, relié ici à l'ordinateur à travers une interface JTAG J-Link.
Il n'y a donc pas besoin de disposer sur la calculatrice d'une sorte de système minimal ou code de démarrage implémentant un protocole de transfert, puisque les commandes de programmation mémoire sont ici directement envoyées au processeur.
Cela veut dire notamment qu'il est en théorie impossible de bloquer définitivement la calculatrice en programmant un mauvais OS.

Mais ce n'est pas tout - la communauté chinoise a également développé un émulateur pour Android, qui commence à nous révéler l'intérêt de ce modèle...

Oui, comme vous le voyez ci-contre, la ArithMax E301 est capable de dériver des fonctions et dispose donc d'un moteur de calcul formel !
Il semble selon plusieurs mentions sur cnCalc.org, qu'il s'agit d'EigenMath.


Mais cela ne voudrait-il pas dire désormais que l'on peut introduire une calculatrice formelle aux examens interdisant les calculatrices programmables ?... Car le moteur EigenMath était déjà disponible sous forme d'une application pour smartphone... Aussi la seule chose de nouveau apportée par ce projet semble être d'avoir EigenMath dans un banal boîtier de calculatrice collège...


Téléchargement :
http://pan.baidu.com/s/1hqtBG48

Sources :
http://www.cncalc.org/forum.php?mod=vie ... &tid=10026
http://www.cncalc.org/forum.php?mod=vie ... &tid=10076

Voici donc la confirmation de ce que les strings de l'OS révélaient il y a quelques jours, comme je l'avais noté dans l'autre topic

A mon sens, ce projet n'apporte pas que la possibilité de mettre un moteur de calcul avancé dans la boîte d'une machine scientifique. Même si ce projet restera très loin d'atteindre les chiffres de ventes des modèles des fabricants bien connus, je suis ravi de voir un projet qui, malgré le choix d'un petit microcontrôleur (les composants annoncés du Firefox Phone à 25$ sont nettement au-dessus), va dans le même sens que tous les devices ARM modernes, et qui montre une nouvelle fois les calculatrices pour ce qu'elles sont: des matériels obsolètes vendus à des prix très élevés. Un projet dont le matériel peut être reprogrammé à volonté par l'utilisateur grâce au JTAG directement accessible. Un projet qui sera, je l'espère, un jalon sur le chemin de calculatrices commerciales plus puissantes et moins chères, ou beaucoup moins chères (et moins gourmandes en piles / batteries) pour la même puissance.
Si les développeurs de cette machine-là s'intéressaient à la Prime, machine ouverte mais chère, il ne leur faudrait pas très longtemps pour faire un émulateur et porter Linux, à partir du moment où les GPIO auraient été trouvés par reverse-engineering de l'OS de HP (ce qui n'a, hélas, pas encore été fait, pour autant que je sache: si on excepte tes nouveaux tests sur la manip de modification d'OS que nous avons essayée dès le début, presque rien ne s'est passé depuis septembre).
Chercher à faire soi-même son matériel, c'est autre chose, en termes d'expérience d'apprentissage et de compétences, qu'utiliser le matériel des autres.

Pour un projet vraiment communautaire, ce serait encore mieux si le code source de l'ArithMax E301 était fourni dès le début. La GPL n'impose pas de fournir un moyen de télécharger 24/7 les sources d'un logiciel, et c'est logique, car en 1991, quand la GPLv2 a été publiée, avoir une présence Web permanente pour fournir du code source n'allait vraiment pas de soi. Cependant, depuis une bonne décennie, rares sont les projets utilisant du code GPL qui ne fournissent le code source qu'à ceux qui le leur demandent.