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L'Allemagne est une République Fédérale. Malgré l'existance de cadrages nationaux, chacun des états fédérés (Länder) la composant est compétent et souverain en terme d'éducation.

L'examen de fin d'enseignement secondaire au lycée allemand (le Gymnasium) équivalent au BAC français est l'Abitur. Les candidats ne sont donc en théorie pas soumis aux mêmes règlementations en fonction de l'état fédéré dans lequel ils le passent.

Et ces différences vont se concrétiser et tendre désormais vers l'extrême.

Suivant le chemin tracé par la Bavière (Bayern), 2^ème état fédéré le plus peuplé d'Allemagne, le Baden-Württemberg, 3^ème état fédéré selon ce même critère, restreint l'utilisation des calculatrices à l'Abitur dans une circulaire du 26 février 2014.

A compter de la session 2017 de l'Abitur seront interdites les calculatrices permettant de:

• construire des objets géométriques
• effectuer des calculs sur des vecteurs ou matrices
• en analyse:
  
  • tracer des graphiques
  • évaluer des expressions
  • dériver ou intégrer
  • résoudre des équations
  • donner les zéros d'une fonction
• en statistiques, échantillonnage et probabilités:
  
  • déterminer les paramètres d'une distribution probabiliste
  • déterminer la longueur d'une chaîne de Bernoulli
  • effectuer des tests de décision

Pour faire simple, les calcutrices graphiques et formelles seront désormais bannies de l'Abitur dans le sud de l'Allemagne, dans deux des états fédérés parmi les plus peuplés.

Mais cela touche aussi certaines calculatrices scientifiques prévues pour le lycée et l'enseignement supérieur, qui présentaient quelques-unes des fonctionnalités citées ci-dessus.
Chez Texas Instruments il s'agit de:

• la TI-30X Pro MultiView
• la TI-36X Pro
• la TI-34 MultiView

Chez TI, les seules calculatrices scientifiques récentes autorisées seraient donc les modèles ciblant le collège, les TI-30XB MultiView et TI-30XS MultiView.

Tout comme en France avec la fx-92 Collège 2D+, Casio commercialisait déjà une calculatrice spécifique au collège allemand (Realschule), la fx-86DE Plus.
Dès cette rentrée 2014, Casio offre une solution aux lycéens de Bayern et Baden-Württemburg avec un nouveau modèle, la fx-87DE Plus.
Il s'agit d'une fx-86DE Plus dont le système a été modifié et amélioré afin d'aider les candidats à mieux traiter les thèmes abordés au lycée en analyse notamment, sans enfreindre les interdits énoncés ci-dessus. Les fonctions intégrées passent en effet de 495 à 510 !

Texas Instruments apporte également une solution aux lycéens du sud de l'Allemagne avec un nouveau modèle, la TI-30X Plus, mais uniquement à partir du printemps 2015 (en rayon pour la rentrée 2015 donc). Même si ce modèle reprend là encore le design du modèle collège, le cheminement est ici inverse, puisqu'il s'agit d'une TI-30X Pro MultiView dont les seules fonctionnalités problématiques ont été retirées comme l'on peut le constater en comparant les claviers.

Les boîtiers et claviers étant similaires, il nous semblerait toutefois assez facile pour d'éventuels fraudeurs de remplacer la carte mère de leur TI-30 XB, TI-30 XS ou TI-30X Plus Multiview par celle du modèle scientifique haut de gamme TI-30X Pro Multiview, pouvant ainsi bénéficier entre autres de la dérivation et de l'intégration à l'examen sans que cela n'apparaisse nulle part sur le clavier.

En tant qu'enseignant, je ne puis que désapprouver cette interdiction. Les capacités des calculatrices graphiques ne causent aucun problème dans le contexte de sujets d'examens 'intelligents' posant des problèmes ouverts amenant les candidats à faire appel à diverses compétences (chercher, modéliser, représenter, calculer, raisonner, et communiquer). Si elles causent ici problème, ce sont les sujets d'examens qui sont à revoir car trop 'fermés' et ainsi réduits à des questions-type prévisibles.



Sources :

• Article du quotidien Badische Zeitung (allemand)
• page officielle de la fx-87DE Plus (allemand)
• page officielle de la TI-30X Plus MultiView (allemand)

Lien : Nouvelle règlementation Abitur 2017 en Baden-Württenberg (allemand)

Restriction stupide, en effet. C'est exactement le contraire qu'il faudrait faire pour un bon enseignement, mais pour la baisse continue du niveau, en revanche, c'est exactement ce qu'il faut faire...

Salut,

C'est vrai que ce genre de restrictions risque de limiter la demande en calculatrice de haut niveau... et donc risque d'entraîner une baisse des ventes de calculatrice haut de gamme...

Il est bien temps de distinguer les calculatrices pour les études et pour le monde professionnel. Le problème étant de savoir qui utilise encore vraiment ces calculatrices dans le monde professionnel ?

A+

Si c'est comme en France, on peut imaginer que c'est une conséquence de la baisse de niveau en calcul papier-crayon des lycéens outre-Rhin; les décideurs espèrent sans doute qu'en interdisant les calcs évoluées au lycée, cela va magiquement améliorer les choses. Mais ce qui risque de se passer, c'est pas d'amélioration de l'aptitude papier-crayon ET en plus incapacité à résoudre le problème à l'aide d'une calculatrice.

Ce serait intéressant de savoir si l'usage des logiciels (genre Geogebra) va être affecté.

Re-bonjour,

Comme je ne suis pas enseignant en mathématiques, je me pose tout de même la question de savoir si un lycéen a le temps et l'envie d'apprendre à utiliser de manière complète une calculatrice graphique comme une TI83, TI89 ou HP40g ou autres... Car il est vrai que sur un modèle de type HP40g, je n'ai jamais eu le temps dans mes études bac+2 et plus d'apprendre à me servir de cette calculatrice pourtant bien intéressante pour l'époque (voire aujourd'hui même quand je vois que les TI83 ont très peu évolué)... Ce qui est sûr, c'est que le fait qu'elle soit interdite lors de mes examens, cela ne m'a pas encouragé à l'utiliser...

A+

Les lycéens ont LARGEMENT le temps d'apprendre à se servir de leur calculette... mais va trouver un lycéen qui VEUT apprendre à s'en servir.
Les élèves actuels veulent que leur calculette fasse tout, mais sans qu'ils aient rien à demander !
En fait, ils aimeraient ne rien devoir du tout, dans tous les cas...

Le seul moyen serait de rendre obligatoire cet enseignement : apprendre à se servir d'une calculatrice graphique programmable.
Mais là, le plus difficile sera de convaincre les profs de l'intérêt de ce nouvel enseignement... (Je suis convaincu que c'est intéressant et même important, et je pense que critor et parisse sont du même avis, mais nous sommes loin de porter l'avis général)

Je pense que même pour des calculs abordables à la main (encore faut-il savoir pour qui...), un des points forts des calculatrices évoluées, c'est de permettre de vérifier un résultat. Je trouve qu'on ne valorise pas assez cet aspect des choses dans l'enseignement. Il n'y a pas besoin de connaitre une calculatrice à fonds si le système d'aide est bien fait, c'est comme un logiciel, il faut 2 ou 3h pour la prendre en main en faisant quelques calculs, tracés de graphes, etc. Evidemment c'est beaucoup plus difficile si on est seul avec le manuel.

Et bien que les calculatrices soient adaptées aux programmes en vigueur, qu'elles soient obligatoires pour le lycée i.e utilisées dans les cours (mais pas tout le temps pour travailler le calcul mental) et que les calculatrices soient interdites aux examens... Ce que je veux dire c'est que les fonctionnalités des calculatrices devraient vraiment être définies par rapport au programme officiel plutôt que par rapport à ce qui est autorisé aux examens. Cela a l'air facile dit comme ça mais je suppose qu'après il y a le terrain.

Après que les lycéens ne soient pas intéressés par les calculatrices graphiques, je ne suis pas surpris...

Pour convaincre les enseignants, il y a le côté pédagogique mais aussi je suppose le fait que tout le monde ait le même modèle de calculatrice car s'il faut les connaître toutes... Finalement, c'est peut être aussi ce qui exlique le succès des ti83, quelqu'un qui connaît les Ti83 de 1999 est capable d'utiliser le modèle ti83plus fr de cette année sans aucune difficulté !

À+