- d'un simple transfert de variable pour les TI-82 Advanced, TI-83 Premium CE et Casio Graph 25/35/75+E
- d'une simple connexion USB pour la HP-Prime
Nous allons ce soir nous intéresser au premier point.
Prenons un exemple. On peut connecter la nouvelle Casio Graph 35+E sur l'ancienne Graph 25+Pro ne supportant même pas le mode examen. L'envoi de n'importe quelle variable depuis cette dernière nous permet alors d'obtenir la popup de désactivation du mode examen sur la Graph 35+E.
Bien évidemment, en examen il n'y a droit qu'à une seule calculatrice sur la table, ce qui empêche officiellement d'exploiter cette méthode. En pratique, les contrevenants seraient sans doute bien en peine d'arriver à dissimuler une 2ème calculatrice de même dimensions sur leur table.
Mais il n'empêche qu'une question se pose... Car il suffit apparemment de transférer n'importe quelle variable, et au fil des années plusieurs périphériques capables d'initier un transfert de variable sont sortis.
Serait-il donc possible de désactiver le mode examen des calculatrices listées ci-dessus en les connectant sur de tels périphériques ?
Commençons par voir de quels périphériques il s'agit. Chez Texas Instruments, nous avons l'interface d'acquisition de données TI-CBL2 qui, lorsque l'on appuie sur son bouton 'TRANSFER', envoie l'application Vernier EasyData à la calculatrice.
Mais... Le TI-CBL2 nécessite une connection série avec une prise mini-Jack 2.5mm.
Or, ces prises ont été supprimées sur les TI-82 Advanced et TI-83 Premium CE. Les périphériques compatibles disposant d'une connectivité USB étant très peu nombreux et aucun ne permettant à ce jour d'initier un transfert de variable, toute exploitation de cette idée est donc impossible à ce jour.
Texas Instruments a visiblement bien fait les choses.
Par contre, chez Casio les nouveaux modèles Graph 25/35/75+E disposent toujours de la prise série mini-Jack 2.5mm historique, et il est donc à la différence toujours possible de les connecter sur les périphériques dédiés ayant été conçus ces dernières décennies.
Ici, nous aurions l'interface mini-SD commercialisée dans les 35€ par Util-Pocket.
Cette interface permet à toutes les calculatrices Casio Graph de lire ou écrire des variables sur carte mémoire mini-SD, mais ce n'est pas ce qui nous intéresse ici.
Ce qu'il y a d'intéressant avec cette interface, c'est que lorsque l'on maintient enfoncé le bouton rouge pendant deux secondes, elle initie un transfert de programme vers la calculatrice, le programme en question contenant la liste des fichiers de la carte mini-SD.
Une telle astuce permettrait-elle de tricher aux examens ? En pratique, pas dans l'immédiat.
Il faudrait :
- pouvoir dissimuler la carte interface - idéalement dans la calculatrice, et cela semble parfaitement jouable vu la taille
- voir si l'interface, ici alimentée par une pile 9Volts, peut accepter de fonctionner en la reliant sur au bloc d'alimentation 4x1.5=6Volts de la calculatrice - aucune idée à priori
Mais au final, est-ce que ça marche ? Et bien non.
Alors que ça avait très bien marché avec la même Graph 35+E ci-dessus, lorsque l'on est en mode examen et que l'on initie le même transfert de programme CARDLIST, l'interface se bloque et la calculatrice affiche une erreur de transfert.
Il faut croire qu'en mode examen la calculatrice recevant les données se comporte différemment, tentant des vérifications supplémentaires, pour être sûre que c'est bien une calculatrice Casio de l'autre côté du fil.
L'interface mini-SD n'implémentant probablement pas la totalité du protocole de communication Casio, elle ne réagit donc pas correctement devant les commandes supplémentaires envoyées lors de l'échange de données en mode examen.
Nous sommes agréablement surpris que Casio-Japon ait même pensé à inclure une sécurité spécifique contre ce petit périphérique français. Bravo !
Mais une fois de plus, nous sommes confrontés à l'aberration de la nouvelle réglementation des examens 2018.
Car contrairement à d'autres pays appliquant déjà des règlementations similaires, en France les candidats viennent avec leur calculatrice personnelle.
Soyons gentils et supposons que le système d'exploitation de nos calculatrices ainsi que le circuit de la diode soient parfaitement sécurisés.
Le reste du matériel ne l'est clairement pas et les candidats peuvent le modifier comme bon leur semble, il n'y a pas de verrou empêchant l'ouverture.
De façon similaire à l'interface mini-SD, rien n'empêcherait en théorie de glisser dans sa calculatrice une carte Linux embarqué qui implémenterait cette fois-ci correctement l'intégralité du protocole de communication Casio.
Nous n'avons bien évidemment aucune intention de développer de telles solutions illégales, mais ce n'est pas une raison pour se voiler la face : c'est à la portée de n'importe qui avec un minimum de connaissances techniques.
Visiblement en 2018, ce n'est pas juste en début d'épreuve que les surveillants vont devoir vérifier le bon clignotement des diodes... Bon courage !
Au final, on se demande vraiment ce qu'apporte la nouvelle réglementation...