Arrêt développement calcs chez HP, confié à Royal+Moravia
Posted: 31 Oct 2021, 15:42
Hewlett Packard également connu sous l'acronyme de HP, était un des 3 constructeurs historiques de calculatrices graphiques. Il rejoignit l'aventure en 1987 avec la HP 28C, soit 2 ans après Casio et sa fx-7000G, et 3 ans avant Texas Instruments et sa TI-81.
Dès 1988, Hewlett Packard accompagna ce modèle d'une version améliorée un peu plus chère, la HP 28S :
En 1990 sort la HP 48SX :
Il s'agissait d'une formidable machine, un modèle très haut de gamme. En effet elle permettait le calcul littéral mais également, tel un ordinateur, offrait de larges possibilités d'extensions :
La machine disposait de son propre langage de programmation, le RPL (Reverse Polish Lisp, une version postfixée du Lisp), mais était également programmable en langage machine.
En 1991 le constructeur lui adjoint la HP 48S, une version allégée du haut de gamme, se voulant plus abordable, dépourvue en effet des ports d'extension RAM/ROM.
En 1993, les HP 48SX et HP 48S sont remplacées respectivement par les HP 48GX et HP 48G.
Quatre formidables calculatrices qui allaient offrir à Hewlett Packard un destin d'exception, ces modèles devenant en effet sur la première moitié des années 1990 la référence pour les ingénieurs, écoles d'ingénieurs et classes préparatoires scientifiques. Hewlett Packard était alors au sommet de sa gloire.
- écran 137×32 pixels
- processeur Saturn (4 bits) cadencé à 640 KHz
- mémoire RAM de 2 Kio
Dès 1988, Hewlett Packard accompagna ce modèle d'une version améliorée un peu plus chère, la HP 28S :
- processeur Saturn (4 bits) passant de 640 KHz à 1 MHz
- mémoire RAM passant de 2 Kio à 32 Kio
En 1990 sort la HP 48SX :
- écran 131×64 pixels
- processeur Saturn (4 bits) cadencé à 2 MHz
- ROM de 256 Kio
- 32 Kio de mémoire RAM
Il s'agissait d'une formidable machine, un modèle très haut de gamme. En effet elle permettait le calcul littéral mais également, tel un ordinateur, offrait de larges possibilités d'extensions :
- connectivité série ou infrarouge pour ordinateur et périphériques (imprimante, lecteur de disquettes)
- 2 ports d'extension mémoire permettant jusqu'à 256 Kio additionnels (jusqu'à 128 Kio par port) avec au choix :
- des cartes RAM pour étendre la capacité mémoire
- des cartes ROM apportant nombre de logiciels très poussés conçus par des éditeurs professionnels
La machine disposait de son propre langage de programmation, le RPL (Reverse Polish Lisp, une version postfixée du Lisp), mais était également programmable en langage machine.
En 1991 le constructeur lui adjoint la HP 48S, une version allégée du haut de gamme, se voulant plus abordable, dépourvue en effet des ports d'extension RAM/ROM.
En 1993, les HP 48SX et HP 48S sont remplacées respectivement par les HP 48GX et HP 48G.
- le processeur Saturn passait de 2 MHz à 4 MHz
- la ROM de 256 Kio à 512 Kio
- pour HP 48GX uniquement :
- la mémoire RAM passait de 32 Kio à 128 Kio (mais pas la HP 48G ce qui était un lourd handicap pour cette dernière)
- la capacité mémoire adressable via le port d'extension n°2 passait de 128 Kio à 4 Mio
Quatre formidables calculatrices qui allaient offrir à Hewlett Packard un destin d'exception, ces modèles devenant en effet sur la première moitié des années 1990 la référence pour les ingénieurs, écoles d'ingénieurs et classes préparatoires scientifiques. Hewlett Packard était alors au sommet de sa gloire.
Et puis, rentrée 1995 Texas Instruments sortait la TI-92, première née de la gamme TI-68k remplacée aujourd'hui par la gamme TI-Nspire. Une calculatrice très supérieure du point de vue académique puisque intégrant un véritable moteur de calcul formel issu du logiciel Derive, et également un logiciel de géométrie dynamique dérivé de Cabri même si personnellement je n'en ai jamais été fan sur les plateformes non tactiles. Les caractéristiques matérielles n'étaient pas en reste avec un écran 240×128 pixels, 128 Kio de mémoire RAM, ainsi qu'un processeur Motorola 68000 (16 bits) cadencé à 10 MHz.
Dans un premier temps Hewlett Packard, bien que prévenu à l'avance de cette sortie, ne prend pas la TI-92 au sérieux comme le révèle Jean-Michel Ferrard, auteur de nombreux livres d'aide à l'utilisation et création de programmes pour la gamme HP 48, en introduction de son livre TI-92 les programmes chez Dunod :
Erreur monumentale, Hewlett Packard mettra pas moins de 4 ans à répondre et de façon fort inappropriée avec la HP 49G pour la rentrée 1999, un modèle très décevant dans le sens où les innovations matérielles et logicielles n'étaient absolument pas à la hauteur de ce qu'avaient été les HP 48SX, HP 48GX et TI-92.
De plus en 1999 c'est-à-dire 6 ans après la HP 48GX et 4 ans après la TI-92, soit plus d'un cursus complet, c'était déjà bien trop tard. Nombre d'écoles et enseignants qui recommandaient les calculatrices Hewlett Packard, parfois pour ces derniers anciens élèves/étudiants équipés de calculatrices Hewlett Packard, étaient passés à autre chose depuis tout ce temps. Jusqu'à ce jour, Hewlett Packard n'a jamais réussi à se relever complètement de cet énorme faux-pas.
Dans un premier temps Hewlett Packard, bien que prévenu à l'avance de cette sortie, ne prend pas la TI-92 au sérieux comme le révèle Jean-Michel Ferrard, auteur de nombreux livres d'aide à l'utilisation et création de programmes pour la gamme HP 48, en introduction de son livre TI-92 les programmes chez Dunod :
Jean-Michel Ferrard wrote:La première personne qui m'a parlé de la TI-92 travaillait comme on dit, «pour une chaîne concurrente», et ne semblait pas préoccupée par l'arrivée d'un modèle de calculatrice qui lui apparaissait comme une chimère lointaine.
Erreur monumentale, Hewlett Packard mettra pas moins de 4 ans à répondre et de façon fort inappropriée avec la HP 49G pour la rentrée 1999, un modèle très décevant dans le sens où les innovations matérielles et logicielles n'étaient absolument pas à la hauteur de ce qu'avaient été les HP 48SX, HP 48GX et TI-92.
De plus en 1999 c'est-à-dire 6 ans après la HP 48GX et 4 ans après la TI-92, soit plus d'un cursus complet, c'était déjà bien trop tard. Nombre d'écoles et enseignants qui recommandaient les calculatrices Hewlett Packard, parfois pour ces derniers anciens élèves/étudiants équipés de calculatrices Hewlett Packard, étaient passés à autre chose depuis tout ce temps. Jusqu'à ce jour, Hewlett Packard n'a jamais réussi à se relever complètement de cet énorme faux-pas.
Mais ce ne fut pas la seule et unique erreur de Hewlett Packard, bien loin de là hélas. C'est toute une combinaison d'erreurs répétées dans le temps, le management chez Hewlett Packard semblant considérer la calculatrice comme un sous-produit méprisable, et ayant été incapable de comprendre l'importance à venir du marché de l'éducation alors qu'il en était encore temps.
Le développement des calculatrices chez Hewlett Packard ne fut pas un long fleuve tranquille, bien loin de là. Alors donc qu'au sommet de sa gloire, Hewlett Packard semble n'avoir eu de cesse de commettre et reproduire les mêmes erreurs. On peut citer :
Tout ceci ne nous donne pas une bonne image de Hewlett Packard. Le géant de l'innovation semble s'être bien endormi et être devenu une entreprise :
Le développement de calculatrices HP haut de gamme a continué par la suite, même si nous ignorons la forme contractuelle ou structure ayant lié les développeurs. Il a été confié bizarrement à une branche HP calculatrices distincte de la branche HP éducation, cette dernière s'occupant des équipements professionnels (réseaux de classe, serveurs du lycée, etc.). C'est étrange de ne pas avoir regroupé ceci au sein d'une même branche et donc mutualisé les contacts institutionnels.
En 2003, Hewlett Packard renouvelle l'ensemble de sa gamme :
Pour le remplacement de la HP 39G par la HP 39g+ :
Pour le haut de gamme allégé HP 48gII remplaçant la HP 48G+ :
Pour le très haut de gamme HP 49g+ remplaçant la HP 49G :
Enfin de dignes succcesseurs aux HP 48G de 1993 et des adversaires de valeur pour la TI-92 de 1995... sauf que nous sommes en 2003, 10 ans après les HP 48G et 8 ans après la TI-92. C'est tard, beaucoup trop tard, plus grand monde parmi les amoureux des HP 48 n'attendait encore grand chose de la part de Hewlett Packard, pour ma part j'avais déjà depuis bien longtemps fait une croix dessus.
En 2006, Hewlett Packard renouvelle le milieu de gamme, remplaçant les HP 39g+ et HP 40G respectivement par les HP 39gs et HP 40gs.
En 2006, Hewlett Packard remplace son très haut de gamme HP 49g+ par la HP 50g, les deux modèles étant compatibles niveau mises à jour.
En 2007, Hewlett Packard sort une révision matérielle majeure de son haut de gamme allégé HP 48gII que nous surnommerons HP 48gII USB. En effet :
Et... peut-être à nouveau de nouvelles coupes par Hewlett Packard dans la branche de développement calculatrices, les mises à jour cessant brutalement et définitivement dès 2009, alors que la HP 50g avait tout juste 3 ans, encore une fois les utilsateurs ont dû apprécier...
Hewlett Packard revient alors sur la scène des calculatrices en 2012, en remplaçant sa HP 39gs par la HP 39gII, un modèle révolutionnant le matériel de milieu de gamme :
Hélas pas de moteur de calcul formel, la HP 40gs est abandonnée, et même pas de moteur de calcul exact, absolument incompréhensible pour les scolaires face à la concurrence.
En fait, la HP 39gII fut hélas elle aussi un modèle mort-né, toute mise à jour cessant ici encore dès l'année suivante. La différence avec la HP 50g, était qu'ici la HP 39gII disposait d'un tout nouveau système d'exploitation, qui en 2013 était ainsi encore très inachevé et bourré de bugs.
Le problème était que Hewlett Packard s'était associé à une entreprise chinoise, Sigmatel, pour le processeur. Or Sigmatel a été racheté par Freescale, cette dernière étant plus intéressée par la propriété intellectuelle que par la poursuite du développement, ce qui provoqua le départ de l'ensemble des développeurs associés à Hewlett Packard sous quelques semaines. Voilà qui élimina par la même occasion toute chance d'un modèle frère HP 40gII. Hewlett Packard continue encore aujourd'hui à vendre cette machine inachevée et donc défectueuse, les acheteurs piégés apprécieront.
Voilà, un développement de calculatrices haché chez Hewlett Packard avec des utilisateurs de modèles récents censés être encore supportés plusieurs fois abandonnés sans mises à jour, un tel comportement n'inspire pas la confiance.
En 2013 sort la HP Prime, un modèle haut de gamme absolument génial remplaçant la HP 50g : formel, couleur et enfin tactile, même si on perdait hélas de nouveau les possibilités d'extension par cartes mémoire.
La HP Prime reprenait et faisait cette fois-ci évoluer le nouveau système d'exploitation conçu pour la HP 39gII.
La liste des développeurs est consultable via l'aide en ligne de la calculatrice, on y retrouve par exemple Cyrille de Brébisson qui est donc resté contre vents et marées, et notons également la présence de Tim Wessman.
Au début tout se passe bien, la HP Prime reçoit des mises à jour régulières et utiles, et bénéficie même pour la rentrée 2018 d'une révision matérielle majeure, la HP Prime G2, faisant d'elle de très loin la calculatrice graphique la plus puissante à ce jour.
Le développement des calculatrices chez Hewlett Packard ne fut pas un long fleuve tranquille, bien loin de là. Alors donc qu'au sommet de sa gloire, Hewlett Packard semble n'avoir eu de cesse de commettre et reproduire les mêmes erreurs. On peut citer :
- Après 1993 et la sortie de la géniale HP 48GX, la délocalisation du développement des calculatrices de HP Corvallis (Oregon, Etats-Unis) à HP Singapour.
- Dans un premier temps jusqu'en 1995, l'équipe de développement de HP Corvallis collabore avec celle de HP Singapour afin de former cette dernière, collaboration qui aboutit à la sortie de la HP 38G en 1995, un modèle de milieu de gamme ciblant les scolaires et sans grand intérêt à côté de tout ce que nous venons d'évoquer.
- écran 131×64 pixels
- processeur Saturn (4 bits) cadencé à 4 MHz
- 32 Kio de mémoire RAM
- Au-delà de 1995, l'équipe HP Singapour était ainsi censée être formée et voler de ses propres ailes pour les modèles suivants, mais n'a hélas plus rien fait niveau calculatrices.
- En novembre 1997, HP Australie récupère le développement des calculatrices et fonde ACO (Australian Calculator Operation), un studio de développement dédié, recrutant pour cela parmi les utilisateurs s'étant le plus brillamment illustrés dans la programmation sur les HP 48. On peut citer :
- pour les développeurs embauchés Jean-Yves Avenard, Gerald Squelart (alias WarlockHP), et Cyrille de Brebisson (alias HpMad), auteurs du génialissime Meta Kernel, une superbe interface graphique de remplacement pour HP 48, plus intuitive, optimale et rapide que celle d'origine
- pour les développeurs partenaires Mika Heiskanen et Bernard Parisse, auteurs respectifs des moteurs de calcul formel ALG48 et Erable
- ACO sort dès 1998 la HP 48G+, une version améliorée de la HP 48G, passant enfin la RAM de 32 Kio à 128 Kio.
Mais ce modèle intermédiaire entre les HP 48G et HP 48GX était donc toujours inférieur à une HP 48GX et donc à une TI-92, 5 ans après la sortie des HP 48G et 3 ans après la sortie de la TI-92, ce n'était absolument pas ce que les utilisateurs attendaient. - 1999, ACO sort la HP 49G, enfin un successeur à la légendaire HP 48 GX. La RAM passait de 128 Kio à 512 Kio.
Toutefois ce modèle ne révolutionnait hélas pas grand chose. L'écran faisait toujours 131×64 pixels, et le tout était toujours propulsé par le même processeur Saturn de technologie 4 bits cadencé à 4 MHz.
Les possibilités d'extension mémoire de la machine par cartes RAM/ROM disparaissaient de plus totalement. C'était certes compensé partiellement par le passage de la mémoire ROM à la technologie Flash permettant la mise à jour de la calculatrice et l'installation d'applications, la capacité passant ici de 512 Kio à 2 Mio. Fallait-il encore qu'il y ait des mises à jour à installer...
Maintenant 6 ans après la sortie des HP 48G et 4 ans après la sortie de la TI-92, cela commençait à être grave. - Après une trace d'un très rare prototype HP 38G+ en développement vers 1998, c'est finalement en 2000 que ACO renouvelle le milieu de gamme. ACO remplace la HP 38G par la HP 39G, et de plus accompagne cette dernière de la HP 40G, une version améliorée plus chère intégrant un moteur de calcul formel, du jamais vu sur du milieu de gamme !
Niveau matériel, la capacité RAM passait de 32 Kio à 256 Kio. - ACO avait par contre en préparation un projet pour le coup révolutionnaire, le HP Xpander, une calculatrice graphique haut de gamme tactile.
- Le 14 février 2001, HP annonce l'abandon du projet Xpander, tout juste quelques jours avant l'annonce attendue de sa sortie pour la rentrée 2001, abandonnant donc ce segment à Casio avec sa future gamme Classpad à compter de la rentrée 2003.
- Le 1er novembre 2001, HP termine d'enfoncer le clou et annonce la fermeture d'ACO, effective le 9 novembre 2001.
L'équipe de développement ACO n'a eu qu'une semaine de pré-avis, mais se donne à fond pour sortir une dernière mise à jour à la HP 49G avec tous leurs derniers développements même inachevés, en version bêta (1.19). Dernière mise à jour donc à peine 1 an après la sortie du modèle, les utilisateurs ont dû être contents, merci Hewlett Packard...
Tout ceci ne nous donne pas une bonne image de Hewlett Packard. Le géant de l'innovation semble s'être bien endormi et être devenu une entreprise :
- préférant rogner sur les coûts de recherche et développement, s'assoyant donc sur ses acquis plutôt que de préparer l'avenir
- extrêmement frileuse, ne souhaitant pas prendre le moindre risque, n'acceptant plus de s'engager que sur les marchés qu'elle est sûre de gagner, quitte pour cela à sortir un produit quelconque et annuler/abandonner un produit innovant
Le développement de calculatrices HP haut de gamme a continué par la suite, même si nous ignorons la forme contractuelle ou structure ayant lié les développeurs. Il a été confié bizarrement à une branche HP calculatrices distincte de la branche HP éducation, cette dernière s'occupant des équipements professionnels (réseaux de classe, serveurs du lycée, etc.). C'est étrange de ne pas avoir regroupé ceci au sein d'une même branche et donc mutualisé les contacts institutionnels.
En 2003, Hewlett Packard renouvelle l'ensemble de sa gamme :
- la HP 49G est remplacée par la HP 49g+
- la HP 48G+ est remplacée par la HP 48gII
- la HP 39G est remplacée par la HP 39g+
Pour le remplacement de la HP 39G par la HP 39g+ :
- passage d'un processeur Saturn (4 bits) cadencé à 4 MHz à un ARM9 (32 bits) cadencé à 75 MHz
- passage de la ROM à la technologie Flash, la capacité passant pour sa part à 1 Mio (mais sans possibilité de mises à jour)
Pour le haut de gamme allégé HP 48gII remplaçant la HP 48G+ :
- passage d'un processeur Saturn (4 bits) cadencée à 4 MHz, à un ARM9 (32 bits) cadencé à 48 MHz
- passage de la ROM à la technologie Flash, la capacité passant pour sa part de 512 Kio à 2 Mio (mais sans possibilité de mises à jour)
Pour le très haut de gamme HP 49g+ remplaçant la HP 49G :
- passage d'un processeur Saturn (4 bits) cadencée à 4 MHz, à un ARM9 (32 bits) cadencé à 75 MHz (comme les prototypes TI-Nspire CAS+ de 2006-2007)
- retour de la possibilité d'étendre la calculatrice avec un port pour carte mémoire SD
- l'écran passe de 131×64 pixels à 131×80 pixels
- ajout d'un port USB (mini-B)
Enfin de dignes succcesseurs aux HP 48G de 1993 et des adversaires de valeur pour la TI-92 de 1995... sauf que nous sommes en 2003, 10 ans après les HP 48G et 8 ans après la TI-92. C'est tard, beaucoup trop tard, plus grand monde parmi les amoureux des HP 48 n'attendait encore grand chose de la part de Hewlett Packard, pour ma part j'avais déjà depuis bien longtemps fait une croix dessus.
En 2006, Hewlett Packard renouvelle le milieu de gamme, remplaçant les HP 39g+ et HP 40G respectivement par les HP 39gs et HP 40gs.
- ajout d'un port USB (mini-B)
- enfin la possibilité d'installer des mises à jour
- pour HP 40gs uniquement :
- enfin le passage du processeur Saturn (4 bits) cadencée à 4 MHz, à un ARM9 (32 bits) cadencé à 75 MHz (comme les prototypes TI-Nspire CAS+ de 2006-2007)
- la mémoire ROM passait à la technologie Flash avec en prime une capacité de 2 Mio.
En 2006, Hewlett Packard remplace son très haut de gamme HP 49g+ par la HP 50g, les deux modèles étant compatibles niveau mises à jour.
En 2007, Hewlett Packard sort une révision matérielle majeure de son haut de gamme allégé HP 48gII que nous surnommerons HP 48gII USB. En effet :
- elle ajoutait enfin elle aussi un port USB (mini-B)
- et la capacité RAM passait de 128 Kio à 256 Kio
Et... peut-être à nouveau de nouvelles coupes par Hewlett Packard dans la branche de développement calculatrices, les mises à jour cessant brutalement et définitivement dès 2009, alors que la HP 50g avait tout juste 3 ans, encore une fois les utilsateurs ont dû apprécier...
Hewlett Packard revient alors sur la scène des calculatrices en 2012, en remplaçant sa HP 39gs par la HP 39gII, un modèle révolutionnant le matériel de milieu de gamme :
- processeur ARM9 (32 bits) passant de 75 MHz à 80 MHz
- l'écran passe de 131×64 pixels à 256×128 pixels
- passage du port USB du format mini-B au standard micro-AB bien plus usuel désormais
- passage de la Flash de 1 Mio à 128 Mio
Hélas pas de moteur de calcul formel, la HP 40gs est abandonnée, et même pas de moteur de calcul exact, absolument incompréhensible pour les scolaires face à la concurrence.
En fait, la HP 39gII fut hélas elle aussi un modèle mort-né, toute mise à jour cessant ici encore dès l'année suivante. La différence avec la HP 50g, était qu'ici la HP 39gII disposait d'un tout nouveau système d'exploitation, qui en 2013 était ainsi encore très inachevé et bourré de bugs.
Le problème était que Hewlett Packard s'était associé à une entreprise chinoise, Sigmatel, pour le processeur. Or Sigmatel a été racheté par Freescale, cette dernière étant plus intéressée par la propriété intellectuelle que par la poursuite du développement, ce qui provoqua le départ de l'ensemble des développeurs associés à Hewlett Packard sous quelques semaines. Voilà qui élimina par la même occasion toute chance d'un modèle frère HP 40gII. Hewlett Packard continue encore aujourd'hui à vendre cette machine inachevée et donc défectueuse, les acheteurs piégés apprécieront.
Voilà, un développement de calculatrices haché chez Hewlett Packard avec des utilisateurs de modèles récents censés être encore supportés plusieurs fois abandonnés sans mises à jour, un tel comportement n'inspire pas la confiance.
En 2013 sort la HP Prime, un modèle haut de gamme absolument génial remplaçant la HP 50g : formel, couleur et enfin tactile, même si on perdait hélas de nouveau les possibilités d'extension par cartes mémoire.
- passage d'un processeur ARM9 (32 bits) cadencé à 75 MHz à un ARM9 ARMv5 cadencé à 400 MHz
- l'écran passe de 131×80 pixels monochromes à du 320×240 pixels couleur (16 bits) et tactile
- passage de la RAM de 512 Kio à 32 Mio
- passage de la ROM Flash de 2 Mio à 256 Mio
La HP Prime reprenait et faisait cette fois-ci évoluer le nouveau système d'exploitation conçu pour la HP 39gII.
La liste des développeurs est consultable via l'aide en ligne de la calculatrice, on y retrouve par exemple Cyrille de Brébisson qui est donc resté contre vents et marées, et notons également la présence de Tim Wessman.
Au début tout se passe bien, la HP Prime reçoit des mises à jour régulières et utiles, et bénéficie même pour la rentrée 2018 d'une révision matérielle majeure, la HP Prime G2, faisant d'elle de très loin la calculatrice graphique la plus puissante à ce jour.
- passage du ARM9 ARMv5 (32 bits)cadencé à 400 MHz à un Cortex-A7 ARMv7 cadencé à 528 MHz
- passage de la RAM de 32 Mio à 256 Mio
- passage de la ROM Flash de 256 Mio à 512 Mio
Et puis, nous avons commencé à être de plus en plus inquiets.
Précisons parallèlement que depuis novembre 2015, la société Hewlett Packard a été scindée en deux entités distinctes :
Les mises à jour ambitieuses de la HP Prime cessent brutalement en 2018. Pendant des années nous n'avons plus que de très rares mises à jour de maintenance n'apportant rien d'utile (corrigeant par exemple des détails concernant le mode examen, exigés par les évolutions de la réglementation dans tel ou tel pays).
Nos inquiétudes étaient hélas fondées même si nous n'avons eu l'explication qu'après coup. Suite à de lourdes réorganisations chez HP en 2019-2020, il ne restait plus que 2 développeurs pour la HP Prime, Cyrille de Brébisson et Tim Wessman, et en prime ils avaient été réaffectés à d'autres missions.
Parallèlement, HP décide de ne plus du tout s'occuper du marketing et de la distribution des calculatrices, et de sous-traiter la chose en externe auprès de Moravia, une entreprise tchèque qui avait déjà un contrat similaire pour les calculatrices Sharp (la totale : marketing + distribution + support + développement - un contrat tellement bien réalisé que les 3 derniers modèles EL-9900G de 2001, EL-9900G SII de 2011 et EL-9950G de 2013 sont identiques en capacités sans aucune évolution matérielle ou logicielle, le constructeur Sharp brillant par son absence en France avec des calculatrices ayant plusieurs décennies de retard sur la concurrence). Moravia semble à ce jour bien éloignée des préoccupations françaises (suite à ce changement pour la 1ère fois depuis plus d'une décennie, HP n'était pas représenté aux journées APMEP 2020, événement annuel pourtant incontournable pour les constructeurs de calculatrices en France).
Voilà la tendance chez Hewlett Packard aujourd'hui, on extériorise les risques et coûts, on vend son nom de marque et c'est au sous-traitant qui en achète l'utilisation de se débrouiller pour réaliser des bénéfices ou pas.
Mais le développement des calculatrices quant à lui était toutefois encore réalisé chez Hewlett Packard, même si le constructeur semblait désormais vouloir clairement dépenser le moins possible là-dedans.
Au printemps 2021 sortait une mise à jour HP Prime dans le contexte d'une évolution de la réglementation des examens aux Pays-Bas, une mise à jour donc obligatoire. Une mise à jour absolument géniale, car Cyrille de Brébisson et Tim Wessman ont bondi sur l'occasion pour reprendre, finaliser et inclure tous les développements qu'ils avaient en cours.
La mise à jour rajoutait entre autres enfin l'application Python même si c'était avec plusieurs années de retard sur la concurrence.
Clairement la mise à jour la plus énorme de toute l'histoire de la HP Prime, c'était très beau, et peut-être trop beau. Plusieurs utilisateurs émettaient en effet des craintes sur les forums : s'agirait-il de la dernière mise à jour HP Prime et était-ce pour cela que Cyrille et Tim s'était dépêchés d'inclure un maximum de nouveautés comme jamais auparavant ?...
Précisons parallèlement que depuis novembre 2015, la société Hewlett Packard a été scindée en deux entités distinctes :
- HP Inc. qui reprend les branches HP Education et HP Calculatrices
- Hewlett Packard Enterprise
Les mises à jour ambitieuses de la HP Prime cessent brutalement en 2018. Pendant des années nous n'avons plus que de très rares mises à jour de maintenance n'apportant rien d'utile (corrigeant par exemple des détails concernant le mode examen, exigés par les évolutions de la réglementation dans tel ou tel pays).
Nos inquiétudes étaient hélas fondées même si nous n'avons eu l'explication qu'après coup. Suite à de lourdes réorganisations chez HP en 2019-2020, il ne restait plus que 2 développeurs pour la HP Prime, Cyrille de Brébisson et Tim Wessman, et en prime ils avaient été réaffectés à d'autres missions.
Parallèlement, HP décide de ne plus du tout s'occuper du marketing et de la distribution des calculatrices, et de sous-traiter la chose en externe auprès de Moravia, une entreprise tchèque qui avait déjà un contrat similaire pour les calculatrices Sharp (la totale : marketing + distribution + support + développement - un contrat tellement bien réalisé que les 3 derniers modèles EL-9900G de 2001, EL-9900G SII de 2011 et EL-9950G de 2013 sont identiques en capacités sans aucune évolution matérielle ou logicielle, le constructeur Sharp brillant par son absence en France avec des calculatrices ayant plusieurs décennies de retard sur la concurrence). Moravia semble à ce jour bien éloignée des préoccupations françaises (suite à ce changement pour la 1ère fois depuis plus d'une décennie, HP n'était pas représenté aux journées APMEP 2020, événement annuel pourtant incontournable pour les constructeurs de calculatrices en France).
Voilà la tendance chez Hewlett Packard aujourd'hui, on extériorise les risques et coûts, on vend son nom de marque et c'est au sous-traitant qui en achète l'utilisation de se débrouiller pour réaliser des bénéfices ou pas.
Mais le développement des calculatrices quant à lui était toutefois encore réalisé chez Hewlett Packard, même si le constructeur semblait désormais vouloir clairement dépenser le moins possible là-dedans.
Au printemps 2021 sortait une mise à jour HP Prime dans le contexte d'une évolution de la réglementation des examens aux Pays-Bas, une mise à jour donc obligatoire. Une mise à jour absolument géniale, car Cyrille de Brébisson et Tim Wessman ont bondi sur l'occasion pour reprendre, finaliser et inclure tous les développements qu'ils avaient en cours.
La mise à jour rajoutait entre autres enfin l'application Python même si c'était avec plusieurs années de retard sur la concurrence.
Clairement la mise à jour la plus énorme de toute l'histoire de la HP Prime, c'était très beau, et peut-être trop beau. Plusieurs utilisateurs émettaient en effet des craintes sur les forums : s'agirait-il de la dernière mise à jour HP Prime et était-ce pour cela que Cyrille et Tim s'était dépêchés d'inclure un maximum de nouveautés comme jamais auparavant ?...
Et puis il y a quelques semaines est sortie une mise à jour HP Prime de façon totalement anormale, la 2.1.14596, ce qui confortait hélas les craintes.
Nous ne voulions pas croire initialement que les changements étaient aussi graves, mais Obilolo semble avoir de suite tapé dans le mille.
Cette mise à jour :
Nous ne voulions pas croire initialement que les changements étaient aussi graves, mais Obilolo semble avoir de suite tapé dans le mille.
Cette mise à jour :
- corrigeait un léger détail par rapport à l'utilisation du logarithme aux Pays-Bas
- ne corrigeait rien des autres problèmes bien plus importants signalés à l'équipe de développement
- n'a contrairement à l'habitude pas été publiée sur le site HP officiel mais sur un site tiers, hpcalc.org
- n'a contrairement à l'habitude pas été annoncée par les développeurs de chez HP (Cyrille et Tim), mais par Klaas Kuperus de chez Moravia
- à aucun moment les développeurs de chez HP ne sont intervenus sur le fil en question contrairement à leur habitude, même pas pour répondre aux questions ou demandes d'aide
Et toutes ces craintes étaient fondées. Le pot aux roses a depuis été découvert par John Gustaf Stebbins, les applications HP pour Android viennent d'être transférées à un développeur tiers, Royal. Cela inclut les applications :
A priori cela ne concernait certes apparemment que les applications Android, mais à notre connaissance la base de code est commune entre les applications Android, applications iOS, logiciels PC Windows, logiciels Mac et calculatrices. Il nous semblait clair qu'il y avait un changement bien plus grave à l'oeuvre.
C'était à notre connaissance encore censé être confidentiel puisque s'agissant d'échanges professionnels privés, mais c'est déjà officieusement annoncé sur HP Museum par Dave Hicks, super modérateur, et plusieurs visiteurs aux journées APMEP à Bourges étaient également au courant : c'est la fin du développement des calculatrices chez HP.
Le développement, que ce soit pour les mises à jour ou révisions matérielles des calculatrices HP actuelles ainsi que les éventuelles futures calculatrices HP, part en sous-traitance chez Moravia et Royal.
La distribution, le marketing et le support sont pour leur part gérés séparément :
Les quelques ressources concernant les calculatrices sur le site officiel de HP sont en cours de transfert, et les visiteurs tentant d'y accéder (informations produits, support, ...) seront très bientôt redirigés vers les sites dédiés gérés par Moravia ou Royal.
Royal est une entreprise américaine fondée en 1904, construisant initialement des machines à écrire et calculatrices mécaniques. Elle a certes engagé son virage technologique depuis et produit aujourd'hui des calculatrices électroniques, mais ne semble à ce jour pas avoir encore atteint le niveau de Lexibook comme on peut constater ci-contre.
Bref, HP n'avait visiblement depuis quelques années plus aucune envie d'investir dans le développement de ses calculatrices comme en témoigne la rareté des mises à jour ces dernières années, la plupart sans nouveauté intéressante. HP semble avoir vendu à Royal et Moravia le droit d'apposer son nom de marque sur leurs futurs produits, et le code de la HP Prime et des autres calculatrices HP semble avoir été transféré à Royal et Moravia.
A priori cela ne concernait certes apparemment que les applications Android, mais à notre connaissance la base de code est commune entre les applications Android, applications iOS, logiciels PC Windows, logiciels Mac et calculatrices. Il nous semblait clair qu'il y avait un changement bien plus grave à l'oeuvre.
C'était à notre connaissance encore censé être confidentiel puisque s'agissant d'échanges professionnels privés, mais c'est déjà officieusement annoncé sur HP Museum par Dave Hicks, super modérateur, et plusieurs visiteurs aux journées APMEP à Bourges étaient également au courant : c'est la fin du développement des calculatrices chez HP.
Dave Hicks wrote:HP is partnering with Royal in the US and Moravia in Europe to develop, sell and support calculators. This is being done under HP management and the Calculators will still be "HP Calculators" (Though "Hewlett Packard" labeling will be phased out since HP Inc. and Hewlett Packard have been different companies for a while.)
I am told to expect continued development of the Prime as well as the likely (re)introduction of scientific calculators.
Le développement, que ce soit pour les mises à jour ou révisions matérielles des calculatrices HP actuelles ainsi que les éventuelles futures calculatrices HP, part en sous-traitance chez Moravia et Royal.
La distribution, le marketing et le support sont pour leur part gérés séparément :
- pour l'Europe par Moravia via ses sites hpcalcs.com et hp-prime.de
- pour l'Amérique du Nord par Royal via son nouveau site hpofficesupply.com
Les quelques ressources concernant les calculatrices sur le site officiel de HP sont en cours de transfert, et les visiteurs tentant d'y accéder (informations produits, support, ...) seront très bientôt redirigés vers les sites dédiés gérés par Moravia ou Royal.
Royal est une entreprise américaine fondée en 1904, construisant initialement des machines à écrire et calculatrices mécaniques. Elle a certes engagé son virage technologique depuis et produit aujourd'hui des calculatrices électroniques, mais ne semble à ce jour pas avoir encore atteint le niveau de Lexibook comme on peut constater ci-contre.
Bref, HP n'avait visiblement depuis quelques années plus aucune envie d'investir dans le développement de ses calculatrices comme en témoigne la rareté des mises à jour ces dernières années, la plupart sans nouveauté intéressante. HP semble avoir vendu à Royal et Moravia le droit d'apposer son nom de marque sur leurs futurs produits, et le code de la HP Prime et des autres calculatrices HP semble avoir été transféré à Royal et Moravia.
La HP Prime et les autres calculatrices HP seraient donc aujourd'hui à la croisée des chemins :
Nous ignorons la réponse mais nous sommes très dubitatifs devant le choix de ces entreprises lorsque nous voyons :
Nous avons très peur que ces entreprises :
Adieu HP Calculatrices, merci à tous les développeurs actuels ou anciens de chez HP et ACO pour toutes vos formidables réalisations, nous ne vous oublierons jamais. Si seulement vos encadrants avaient su être un peu plus visionnaires et regarder au-delà du bout de leur nez, les calculatrices graphiques HP feraient aujourd'hui jeu égal avec les Casio, NumWorks et Texas Instruments sur les tables des lycéens et lycéennes...
- soit cette transaction va les sauver, permettant enfin la reprise du développement et l'arrivée de nouvelles mises à jour et même nouveaux modèles innovants et ambitieux
- soit les prochaines mises à jour et modèles estampillés HP seront rares ou sans grand intérêt
Nous ignorons la réponse mais nous sommes très dubitatifs devant le choix de ces entreprises lorsque nous voyons :
- comment Moravia a été capable de couler complètement les calculatrices graphiques Sharp...
- les calculatrices développées par Royal, même pas au niveau de Lexibook...
Nous avons très peur que ces entreprises :
- ne disposent pas suffisamment des capacités de prise de recul et d'abstraction que nécessite la formidable intégration de la HP Prime, et ne fassent que peu ou pas évoluer le haut de gamme, comme on a vu avec Sharp
- se concentrent comme évoqué par Dave Hicks sur des modèles inférieurs comme des calculatrices scientifiques, où en dehors des grands constructeurs historiques on nous sert de nos jours bien trop souvent des contrefaçons de vieilles Casio, strictement sans aucun travail d'innovation
Adieu HP Calculatrices, merci à tous les développeurs actuels ou anciens de chez HP et ACO pour toutes vos formidables réalisations, nous ne vous oublierons jamais. Si seulement vos encadrants avaient su être un peu plus visionnaires et regarder au-delà du bout de leur nez, les calculatrices graphiques HP feraient aujourd'hui jeu égal avec les Casio, NumWorks et Texas Instruments sur les tables des lycéens et lycéennes...
Source : https://www.hpmuseum.org/forum/thread-17593.html