Les premières TI programmables 2/2
Posted: 21 Oct 2015, 20:33
Bonjour à tous !
Cet article est la deuxième partie d'une série commencée il y a maintenant un an. Par ordre chronologique, je passe en revue différents modèles programmables de TI à ses début dans les calculatrices. Dans cette partie, je ne parlerait que de modèles à écran LCD, contrairement à la première partie orientée écran LED. Cette partie sera également plus courte que la première, les définitions et présentations n'étant plus à faire.
Si vous ne comprenez pas les termes employés pour décrire ces modèles, je vous invite à lire la première partie pour plus de clarté.
Cette période des calculatrices TI est principalement une période de transition, pendant laquelle scientifiques programmables et graphiques peu avancées se côtoient. C'est une période trouble pour TI et son principal concurrent HP, qui doivent baisser leurs coûts de production pour faire face à la concurrence et notamment l'émergence de Casio, très peu actif sur le marché européen jusque là, à part pour ses montres.
On peut tenter de dégager plusieurs dynamiques dans cette période, de la production de "calculatrices de cuisine" à la TI-81, qui va marquer la suprématie des TI z80 dans la gamme de TI et des calculatrices graphiques graphiques en général sur le marché.
Période de transition : design slim et design incliné
Quoi de plus simple pour dégager les périodes de production de TI que de regarder les design de ses modèles ? Un design colle souvent à une certaine architecture interne, et donc à une gamme ou à une dynamique de production.
Durant une petite décennie, approximativement de 1978 (sortie de la 58C) à 1988 (sortie de la gamme Galaxy et de la TI-68), TI emploie principalement des petits boîtiers fins, dont l'usage est facilité par l'emploi de nouveaux écrans à cristaux liquides, plus économes en batterie et plus fins que les écran à LED employés jusque là. Les modèles sont plus petits, malheureusement parfois aussi moins performants. TI produits ce que j’aime à appeler des calculatrices de cuisine, petites et économes, bonnes pour les calculs simple de tous les jours, et quelques calculs par récurrence automatisés pour quelques tableaux statistiques pour les plus performants.
Des calculatrices de cuisine
On peut citer le modèles caractéristique de ce concept : la TI-53. Parue en août 1978, soit très peu de temps après la TI-58C, elle arrive avec une mémoire continue comme elle, mais économise près de 150g de masse au passage au LCD. Elle est pourtant loin d'être aussi performante que sa grande soeur. Elle ne propose que 32 pas de programme, et une seule mémoire. A peine assez pour programmer une fonction correctement... Elle n'est pas vraiment orientée programmation, bien qu'elle soit plus évoluée que les autres modèles de cette gamme sortis en même temps qu'elle. Pour la modique somme de 115$ (tout de même deux fois moins que la SR-52 à sa sortie), c'est une machine d'apparence soignée mais fragile qui s'offre à vous.
Huit ans plus tard, on peut néanmoins observer un très nette démocratisation de cette technologie. En effet, la TI-60 propose jusqu'à 84 pas de programme et 12 mémoires (en mémoire partagée) pour pas plus de 50$. C'est un progrès non négligeable, bien que lent compte tenu de la rapide avancée des modèles Casio scientifiques, et notamment la gamme fx-82 qui se fait une place conséquente sur les bancs de lycée et de l'université. Ses fonctionnalités sont du reste les mêmes, celles qui vous pourriez attendre de n'importe quel modèle de station-service aujourd'hui.
Du recyclage
TI est également très friand du recyclage d'anciens modèles durant cette période, comme la gamme Majestic et 58 et les BA. Pourquoi changer un modèle qui marche ? Le succès incroyable des TI-58 like leur permet de ne pas voir besoin de les renouveler (le port de SSSM y est aussi pour quelque chose), mais la firme ne s'empêche pas de ressortir ses autres succès de la TI-55 et de la TI-57 en plusieurs modèles tout au long de cette période. Les fruits de cette tactique commerciale sont la TI-55 III et la TI-57 II. Vous saurez maintenant que la méthode ne date pas de la 84+CSE ou de la 83+.fr USB .
Ces modèles sont plus ergonomiques que leurs ancêtres, mais malheureusement décevants, notamment pour la TI-57 II qui est moins puissante que la TI-57 en terme de programmation !
Renouvellement : design Galaxy et la TI-68
Vers l'infini...
Le design Galaxy peut être principalement caractérisé par l'orientation paysage de la calculatrice. Chez TI, la gamme Galaxy regroupe une grande série de calculatrices scientifiques en format paysage, grandement inspirée par la série à succès Voyager de HP (vous avez dit plagiat ?).
C'est dans cette série que sort en 1983 (pas que des mauvaises choses pendant ces 10 ans) la digne héritière de la TI-58C, le modèle le plus avancé de TI à ce jour. La TI-66 propose jusqu'à 64 mémoires et 512 pas de programmes, pour moins cher qu'une TI-55 II.
C'est le modèle qui a inspiré la série des Galaxy, que l'on retrouve en 1986 avec la TI-62. Moins puissante que la TI-66, elle propose les mêmes capacités que la TI-57 II, avec une nouvelle puce et un nouveau boîtier. Ce modèle n'est pas une réelle innovation, mais propose du renouveau dans la manière de voir les calculatrices scientifiques chez TI. La firme propose même un modèle de la TI-62 avec une horloge interne, la TI-65, sans précédent sur une scientifique de ce format !
... et au delà
A l'aube des années 1990 et l'arrivée des TI-z80, les scientifiques sont en passe de prendre un tout autre rôle, et les scientifiques programmables disparaissent petit à petit. Cela n'empêche pas TI de transformer l'essai Galaxy en l'objet de la TI-67, dernière née de la gamme Galaxy. Ses capacités sont du jamais vu sur un tel modèle : 1566 pas de programmes et 90 mémoires (en mémoire partagée), et enfin un langage de programmation on-calc. Ce modèle peut être programmé comme tous les autres jusque là ou dans un langage se rapprochant du traditionnel Basic.
Avec ce modèle, TI propose enfin à ses clients un modèle adapté à ses besoins. Néanmoins, elle n'aura jamais égalé le succès astronomique de la TI-68, modèle emblématique des scientifiques de TI durant les années 1990. Ce modèle propose un très grand nombre de fonctions adressées aux lycéens mais surtout aux ingénieurs. On peut donc lui reprocher un clavier un peu "fouillis", avec des fonctions accessibles via trois touches alpha. Ce modèle restera l'un des plus poussé de TI jusqu’à la TI-36X-pro (2011), qui ne propose même pas de programmation. La TI-68 est également déclinée en un modèle "low-cost", à la manière des SR-56 et SR-52, ou des TI-58 et TI-59. La TI-60X propose un peu moins de puissance de programmation et de fonctions mathématiques pour un prix plus abordable.
Innovation importante, la TI-68 (et la TI-60X) est la première TI scientifique à proposer une écriture naturelle des expressions avec le EOS (Equation Operating System), système que l'on retrouve aujourd'hui sur n'importe quelle scientifique viable. Ce système s'oppose au AOS (Addition Operating System), caractéristique aujourd'hui des petites "calculatrices de cuisine".
J'espère que cet article vous a intéressé, n'hésitez pas à ajouter des précisions ou un correctif si cela vous semble nécessaire, ou tout simplement à réagir
Crédits photo : datamath.org
Cet article est la deuxième partie d'une série commencée il y a maintenant un an. Par ordre chronologique, je passe en revue différents modèles programmables de TI à ses début dans les calculatrices. Dans cette partie, je ne parlerait que de modèles à écran LCD, contrairement à la première partie orientée écran LED. Cette partie sera également plus courte que la première, les définitions et présentations n'étant plus à faire.
Si vous ne comprenez pas les termes employés pour décrire ces modèles, je vous invite à lire la première partie pour plus de clarté.
Les premières TI programmables à écran LCD
Cette période des calculatrices TI est principalement une période de transition, pendant laquelle scientifiques programmables et graphiques peu avancées se côtoient. C'est une période trouble pour TI et son principal concurrent HP, qui doivent baisser leurs coûts de production pour faire face à la concurrence et notamment l'émergence de Casio, très peu actif sur le marché européen jusque là, à part pour ses montres.
On peut tenter de dégager plusieurs dynamiques dans cette période, de la production de "calculatrices de cuisine" à la TI-81, qui va marquer la suprématie des TI z80 dans la gamme de TI et des calculatrices graphiques graphiques en général sur le marché.
Période de transition : design slim et design incliné
Quoi de plus simple pour dégager les périodes de production de TI que de regarder les design de ses modèles ? Un design colle souvent à une certaine architecture interne, et donc à une gamme ou à une dynamique de production.
Durant une petite décennie, approximativement de 1978 (sortie de la 58C) à 1988 (sortie de la gamme Galaxy et de la TI-68), TI emploie principalement des petits boîtiers fins, dont l'usage est facilité par l'emploi de nouveaux écrans à cristaux liquides, plus économes en batterie et plus fins que les écran à LED employés jusque là. Les modèles sont plus petits, malheureusement parfois aussi moins performants. TI produits ce que j’aime à appeler des calculatrices de cuisine, petites et économes, bonnes pour les calculs simple de tous les jours, et quelques calculs par récurrence automatisés pour quelques tableaux statistiques pour les plus performants.
Des calculatrices de cuisine
On peut citer le modèles caractéristique de ce concept : la TI-53. Parue en août 1978, soit très peu de temps après la TI-58C, elle arrive avec une mémoire continue comme elle, mais économise près de 150g de masse au passage au LCD. Elle est pourtant loin d'être aussi performante que sa grande soeur. Elle ne propose que 32 pas de programme, et une seule mémoire. A peine assez pour programmer une fonction correctement... Elle n'est pas vraiment orientée programmation, bien qu'elle soit plus évoluée que les autres modèles de cette gamme sortis en même temps qu'elle. Pour la modique somme de 115$ (tout de même deux fois moins que la SR-52 à sa sortie), c'est une machine d'apparence soignée mais fragile qui s'offre à vous.
Huit ans plus tard, on peut néanmoins observer un très nette démocratisation de cette technologie. En effet, la TI-60 propose jusqu'à 84 pas de programme et 12 mémoires (en mémoire partagée) pour pas plus de 50$. C'est un progrès non négligeable, bien que lent compte tenu de la rapide avancée des modèles Casio scientifiques, et notamment la gamme fx-82 qui se fait une place conséquente sur les bancs de lycée et de l'université. Ses fonctionnalités sont du reste les mêmes, celles qui vous pourriez attendre de n'importe quel modèle de station-service aujourd'hui.
TI-53 dans un design slim | TI-60 dans un design incliné |
Du recyclage
TI est également très friand du recyclage d'anciens modèles durant cette période, comme la gamme Majestic et 58 et les BA. Pourquoi changer un modèle qui marche ? Le succès incroyable des TI-58 like leur permet de ne pas voir besoin de les renouveler (le port de SSSM y est aussi pour quelque chose), mais la firme ne s'empêche pas de ressortir ses autres succès de la TI-55 et de la TI-57 en plusieurs modèles tout au long de cette période. Les fruits de cette tactique commerciale sont la TI-55 III et la TI-57 II. Vous saurez maintenant que la méthode ne date pas de la 84+CSE ou de la 83+.fr USB .
Ces modèles sont plus ergonomiques que leurs ancêtres, mais malheureusement décevants, notamment pour la TI-57 II qui est moins puissante que la TI-57 en terme de programmation !
Renouvellement : design Galaxy et la TI-68
Vers l'infini...
Le design Galaxy peut être principalement caractérisé par l'orientation paysage de la calculatrice. Chez TI, la gamme Galaxy regroupe une grande série de calculatrices scientifiques en format paysage, grandement inspirée par la série à succès Voyager de HP (vous avez dit plagiat ?).
C'est dans cette série que sort en 1983 (pas que des mauvaises choses pendant ces 10 ans) la digne héritière de la TI-58C, le modèle le plus avancé de TI à ce jour. La TI-66 propose jusqu'à 64 mémoires et 512 pas de programmes, pour moins cher qu'une TI-55 II.
C'est le modèle qui a inspiré la série des Galaxy, que l'on retrouve en 1986 avec la TI-62. Moins puissante que la TI-66, elle propose les mêmes capacités que la TI-57 II, avec une nouvelle puce et un nouveau boîtier. Ce modèle n'est pas une réelle innovation, mais propose du renouveau dans la manière de voir les calculatrices scientifiques chez TI. La firme propose même un modèle de la TI-62 avec une horloge interne, la TI-65, sans précédent sur une scientifique de ce format !
... et au delà
A l'aube des années 1990 et l'arrivée des TI-z80, les scientifiques sont en passe de prendre un tout autre rôle, et les scientifiques programmables disparaissent petit à petit. Cela n'empêche pas TI de transformer l'essai Galaxy en l'objet de la TI-67, dernière née de la gamme Galaxy. Ses capacités sont du jamais vu sur un tel modèle : 1566 pas de programmes et 90 mémoires (en mémoire partagée), et enfin un langage de programmation on-calc. Ce modèle peut être programmé comme tous les autres jusque là ou dans un langage se rapprochant du traditionnel Basic.
Avec ce modèle, TI propose enfin à ses clients un modèle adapté à ses besoins. Néanmoins, elle n'aura jamais égalé le succès astronomique de la TI-68, modèle emblématique des scientifiques de TI durant les années 1990. Ce modèle propose un très grand nombre de fonctions adressées aux lycéens mais surtout aux ingénieurs. On peut donc lui reprocher un clavier un peu "fouillis", avec des fonctions accessibles via trois touches alpha. Ce modèle restera l'un des plus poussé de TI jusqu’à la TI-36X-pro (2011), qui ne propose même pas de programmation. La TI-68 est également déclinée en un modèle "low-cost", à la manière des SR-56 et SR-52, ou des TI-58 et TI-59. La TI-60X propose un peu moins de puissance de programmation et de fonctions mathématiques pour un prix plus abordable.
Innovation importante, la TI-68 (et la TI-60X) est la première TI scientifique à proposer une écriture naturelle des expressions avec le EOS (Equation Operating System), système que l'on retrouve aujourd'hui sur n'importe quelle scientifique viable. Ce système s'oppose au AOS (Addition Operating System), caractéristique aujourd'hui des petites "calculatrices de cuisine".
Si vous ne deviez retenir qu'une seule scientifique... c'est celle ci !
J'espère que cet article vous a intéressé, n'hésitez pas à ajouter des précisions ou un correctif si cela vous semble nécessaire, ou tout simplement à réagir
Crédits photo : datamath.org