Programme 2nde 2017, fin de la programmation calculatrices
Posted: 28 Jan 2017, 17:18
Je fais une petite annonce rapide ici, qui sera à terme reprise en news.
La nouvelle est tellement grave que je préfère faire une sorte de brouillon ici, qui sera reformaté, remis en forme, rerédigé et peut-être même complété pour la news.
Il y avait déjà eu selon moi un mauvais signal l'année dernière niveau calculatrices, avec le sujet zéro du CAPES de Mathématiques 2017 option Informatique qui n'autorisait pas la calculatrice.
viewtopic.php?t=18558&p=203641
A la rentrée 2016, on commençait vraiment à sentir qu'il y avait anguille sous roche, avec le site du jury du CAPES de Mathématiques annonçant soudainement qu'à compter de 2018 les candidats ne disposeraient plus des émulateurs de calculatrices pour leurs présentations orales.
Fini donc les logiciels TI-SmartView, Casio Manager et HP Virtual Calculator.
viewtopic.php?t=19172&p=209002
Suite à la réforme du collège appliquée à tous les niveaux depuis la rentrée 2016, nouveau programme adapté de Mathématiques 2nde pour la période 2017-2019.
C'est un texte différentiel par rapport à celui de la rentrée 2009 : les modifications sont en rouge, barrées lorsqu'il s'agit de suppression, et non-barrées lorsqu'il s'agit d'ajouts.
Voici l'introduction à la partie algorithmique.
http://cache.media.education.gouv.fr/fi ... 697467.pdf
Donc tu l'as vu ?
Les 2 mentions mentions de programmation sur calculatrice sont toutes deux reprises et barrées.
A compter de la rentrée 2017, il ne faut plus apprendre aux élèves de Seconde à programmer leur calculatrice - c'est interdit, c'est clairement barré.
Il faut les faire programmer dans un "langage de programmation textuel" dont le choix n'est plus librement laissé à l'enseignant, (la mention "Aucun langage, aucun logiciel n’est imposé." est elle aussi barrée) - le langage devra être "simple d’usage" et est à choisir parmi les "langages interprétés, concis, largement répandus, et pouvant fonctionner dans une diversité d’environnements" - très probablement le Python.
Dans le contexte actuel je ne comprends pas, c'est un véritable non-sens.
Nous n'aurons pas les tablettes tactiles en Seconde à la rentrée 2017, et ne les aurons pas avant la rentrée 2019 pour les seuls élèves issus des collèges publics, si tant est qu'elles marchent encore.
Sans tablette, il faudra se battre pour réserver les 1-2 salles informatique du lycée - cela m'étonnerait que les enseignants les plus motivés se tuant au travail aient besoin de plus d'une main pour compter leurs séances en salle informatique par classe dans l'année.
Trop peu pour permettre une véritable acquisition du langage par les élèves...
Et sans ces séances, l'algorithme risque de rester pour eux un objet mental assez barbant, autant qu'une règle de grammaire ou une figure de géométrie.
Nous avions la chance d'avoir sur le coin de la table un outil programmable, la calculatrice graphique, auquel l'enseignant et les élèves pouvaient donc faire appel à tout moment et de façon naturelle pour chercher un problème, et donner sens et vie à un algorithme.
Les séances en salle informatique désormais nécessiteront une planification particulière, et la résolution de problème par les élèves sera complètement biaisée. C'est parce qu'on les aura déplacés en salle informatique, qu'ils se sentiront obligés de chercher le problème avec un programme, et écarteront peut-être même bêtement toute solution plus pertinente.
Cette contrainte est de plus totalement contre-productive par rapport à l'examen du BAC, qui à ce jour se passe avec calculatrice graphique et non avec tablette (à moins qu'un tel changement ne soit dans les tuyaux et non encore annoncé - au rythme où vont les choses cela ne me surprendrait pas).
Les concepteurs actuels semblent considérer que l'algorithmique se réduit à un simple travail mental, et que les candidats (sujet zéro CAPES 2017, BAC 2020...) n'ont aucun besoin de vérifier la correction de leur algorithme (créé ou modifié selon ce que demande l'énoncé) avec l'éditeur+évaluateur de programmes de leur calculatrice.
C'est une approche que je trouve assez curieuse. Il est à mon sens autant légitime de vérifier la correction de son algorithme sur sa calculatrice programmable que d'y vérifier les résultats d'un calcul, surtout que l'algorithme peut être justement considéré comme une série de calculs.
Une étourderie / erreur mentale, ça peut arriver aussi bien dans un calcul que dans un algorithme.
Pourquoi cette obstination soudaine à bannir tout moyen de vérification ?
Avec les anciens modèles monochromes jusqu'à il y a quelques années, la plupart des élèves ne créaient/programmaient plus et ne jouaient même plus, considérant la calculatrice comme un objet du passé sans intérêt.
Mais quand je vois qu'un modèle couleur abordable comme la TI-83 Premium CE a su complètement révolutionner cet état d'esprit, avec des parts de marché que j'ignore mais qui me semblent honorables (comparables à la TI-82 Advanced) et maintenant des élèves qui s'intéressent, jouent, et pour une part non négligeable se mettent alors à programmer/créer, et que la future Casio Prizm fx-CG50+E couleur de la rentrée 2017 allait peut-être pouvoir renforcer cette tendance de façon similaire... Je ne peux qu'être attristé de voir que l'on se dépêche de jeter ce qui marchait du tonnerre.
La nouvelle est tellement grave que je préfère faire une sorte de brouillon ici, qui sera reformaté, remis en forme, rerédigé et peut-être même complété pour la news.
Il y avait déjà eu selon moi un mauvais signal l'année dernière niveau calculatrices, avec le sujet zéro du CAPES de Mathématiques 2017 option Informatique qui n'autorisait pas la calculatrice.
viewtopic.php?t=18558&p=203641
A la rentrée 2016, on commençait vraiment à sentir qu'il y avait anguille sous roche, avec le site du jury du CAPES de Mathématiques annonçant soudainement qu'à compter de 2018 les candidats ne disposeraient plus des émulateurs de calculatrices pour leurs présentations orales.
Fini donc les logiciels TI-SmartView, Casio Manager et HP Virtual Calculator.
viewtopic.php?t=19172&p=209002
Suite à la réforme du collège appliquée à tous les niveaux depuis la rentrée 2016, nouveau programme adapté de Mathématiques 2nde pour la période 2017-2019.
C'est un texte différentiel par rapport à celui de la rentrée 2009 : les modifications sont en rouge, barrées lorsqu'il s'agit de suppression, et non-barrées lorsqu'il s'agit d'ajouts.
Voici l'introduction à la partie algorithmique.
4. Algorithmique et programmation(objectifs pour le lycée)
La démarche algorithmique est, depuis les origines, une composante essentielle de l’activité mathématique. Au cycle 4, en mathématiques et en technologie, les élèves ont appris à écrire, mettre au point et exécuter un programme simple.Au collège, les élèves ont rencontré des algorithmes (algorithmes opératoires, algorithme des différences, algorithme d’Euclide, algorithmes de construction en géométrie).Ce qui est proposé dans cle programme est une consolidation des acquis du cycle 4 autour de deux idées essentielles :Dans le cadre de cette activité, les élèves sont entraînés :
- la notion universelle de fonction d’une part, et
- la programmation comme production d’un texte dans un langage informatique d’autre part.
Un langage de programmation simple d’usage est nécessaire pour l’écriture des programmes. Le choix du langage se fera parmi les langages interprétés, concis, largement répandus, et pouvant fonctionner dans une diversité d’environnements.
- à décrire des algorithmes en langage naturel ou dans un langage de programmation ;
- à en réaliser quelques-uns à l’aide d’un programme simple écrit dans un langage de programmation textuel;
- à interpréter des algorithmes plus complexes.
est une formalisation en langage naturel propre à donner lieu à traduction sur une calculatrice ou à l’aide d’un logiciel. Il s’agit de familiariser les élèves avec les grands principes d’organisation d’un algorithme : gestion des entrées-sorties, affectation d’une valeur et mise en forme d’un calcul.
Dans le cadre de cette activité algorithmique, les élèves sont entraînés :
à décrire certains algorithmes en langage naturel ou dans un langage symbolique ;
à en réaliser quelques uns à l’aide d’un tableur ou d’un petit programme réalisé sur une calculatrice ou avec un logiciel adapté ;
à interpréter des algorithmes plus complexes.
Aucun langage, aucun logiciel n’est imposé.
L’algorithmique a une place naturelle dans tous les champs des mathématiques et les problèmes ainsi traitésposésdoivent être en relation avec les autres parties du programme (fonctions, géométrie, statistiques et probabilité, logique) mais aussi avec les autres disciplines ou la vie courante.
À l’occasion de l’écriture d’algorithmes et de petits programmes, il convient de donner aux élèves de bonnes habitudes de rigueur et de les entraîner aux pratiques systématiques de vérification et de contrôle. En programmant, les élèves revisitent les notions de variables et de fonctions sous une forme différente. Il convient d'y être attentif.
http://cache.media.education.gouv.fr/fi ... 697467.pdf
Donc tu l'as vu ?
Les 2 mentions mentions de programmation sur calculatrice sont toutes deux reprises et barrées.
A compter de la rentrée 2017, il ne faut plus apprendre aux élèves de Seconde à programmer leur calculatrice - c'est interdit, c'est clairement barré.
Il faut les faire programmer dans un "langage de programmation textuel" dont le choix n'est plus librement laissé à l'enseignant, (la mention "Aucun langage, aucun logiciel n’est imposé." est elle aussi barrée) - le langage devra être "simple d’usage" et est à choisir parmi les "langages interprétés, concis, largement répandus, et pouvant fonctionner dans une diversité d’environnements" - très probablement le Python.
Dans le contexte actuel je ne comprends pas, c'est un véritable non-sens.
Nous n'aurons pas les tablettes tactiles en Seconde à la rentrée 2017, et ne les aurons pas avant la rentrée 2019 pour les seuls élèves issus des collèges publics, si tant est qu'elles marchent encore.
Sans tablette, il faudra se battre pour réserver les 1-2 salles informatique du lycée - cela m'étonnerait que les enseignants les plus motivés se tuant au travail aient besoin de plus d'une main pour compter leurs séances en salle informatique par classe dans l'année.
Trop peu pour permettre une véritable acquisition du langage par les élèves...
Et sans ces séances, l'algorithme risque de rester pour eux un objet mental assez barbant, autant qu'une règle de grammaire ou une figure de géométrie.
Nous avions la chance d'avoir sur le coin de la table un outil programmable, la calculatrice graphique, auquel l'enseignant et les élèves pouvaient donc faire appel à tout moment et de façon naturelle pour chercher un problème, et donner sens et vie à un algorithme.
Les séances en salle informatique désormais nécessiteront une planification particulière, et la résolution de problème par les élèves sera complètement biaisée. C'est parce qu'on les aura déplacés en salle informatique, qu'ils se sentiront obligés de chercher le problème avec un programme, et écarteront peut-être même bêtement toute solution plus pertinente.
Cette contrainte est de plus totalement contre-productive par rapport à l'examen du BAC, qui à ce jour se passe avec calculatrice graphique et non avec tablette (à moins qu'un tel changement ne soit dans les tuyaux et non encore annoncé - au rythme où vont les choses cela ne me surprendrait pas).
Les concepteurs actuels semblent considérer que l'algorithmique se réduit à un simple travail mental, et que les candidats (sujet zéro CAPES 2017, BAC 2020...) n'ont aucun besoin de vérifier la correction de leur algorithme (créé ou modifié selon ce que demande l'énoncé) avec l'éditeur+évaluateur de programmes de leur calculatrice.
C'est une approche que je trouve assez curieuse. Il est à mon sens autant légitime de vérifier la correction de son algorithme sur sa calculatrice programmable que d'y vérifier les résultats d'un calcul, surtout que l'algorithme peut être justement considéré comme une série de calculs.
Une étourderie / erreur mentale, ça peut arriver aussi bien dans un calcul que dans un algorithme.
Pourquoi cette obstination soudaine à bannir tout moyen de vérification ?
Avec les anciens modèles monochromes jusqu'à il y a quelques années, la plupart des élèves ne créaient/programmaient plus et ne jouaient même plus, considérant la calculatrice comme un objet du passé sans intérêt.
Mais quand je vois qu'un modèle couleur abordable comme la TI-83 Premium CE a su complètement révolutionner cet état d'esprit, avec des parts de marché que j'ignore mais qui me semblent honorables (comparables à la TI-82 Advanced) et maintenant des élèves qui s'intéressent, jouent, et pour une part non négligeable se mettent alors à programmer/créer, et que la future Casio Prizm fx-CG50+E couleur de la rentrée 2017 allait peut-être pouvoir renforcer cette tendance de façon similaire... Je ne peux qu'être attristé de voir que l'on se dépêche de jeter ce qui marchait du tonnerre.