Ce qui semble gêner certains lycées semble être la possibilité d'y stocker et consulter des informations, les consignes officielles interdisant (nouvellement?) cette année l'usage de tout appareil "permettant des échanges ou la consultation d'informations".
Il nous semblait à priori évident pour qui étant un peu au courant de l'actualité récente, que cette interdiction ciblait non pas les calcularices mais les smartphones et montres connectées, permettant au candidat d'interagir avec l'extérieur de la salle d'examen, et faussant donc l'évaluation de ses compétences personnelles.
Dans un article précédent, nous déplorions qu'au moins trois candidats équipés de TI-Nspire CX CAS aient été inquiétés. Visiblement, d'autres ont compris l'évolution différemment de nous... Aussi avons-nous alors analysé les consignes candidats officielles ci-contre, normalement affichées devant les salles d'examen.
Ces consignes sont en fait un résumé des points forts des circulaires officielles n°2011-072 du 3 mai 2011, n°2002-063 du 20 mars 2002 et n°2012-059 du 3 avril 2012.
Nous y avons noté le point numéro 4 :
Ministère de l'Education Nationale wrote:L'utilisation des téléphones portables, des montres connectées et, plus largement, de tout appareil non autorisé permettant des échanges ou la consultation d'informations est interdite et est susceptible de poursuites par l'autorité académique pour tentative de fraude. Tous ces appareils doivent être impérativement éteints et rangés dans le sac, porte-documents ou cartables.
La formulation de ce point nous semblait très claire et ne pouvoir donc souffrir d'aucune possibilité d'interprétation : elle ne s'applique qu'aux appareils non autorisés permettant la consultation ou l'échange d'information. Les calculatrices graphiques lorsque autorisées par le sujet ne sont donc pas concernées par cette consigne.
A la lecture de ces consignes, nous ne comprenions donc pas que certains candidats aient pu être inquiétés.
Et peut-être venons-nous enfin de comprendre le problème. En début d'épreuve il est d'usage de faire un rappel des consignes aux candidats. Afin de gagner du temps, il ne s'agit pas de la lecture des consignes précédentes complètes, mais d'un résumé également reproduit ci-contre.
C'est donc en fait un résumé d'un résumé, et à chaque fois que l'on résume il y a perte d'informations. Voici ce qui reste du passage nous concernant :
Si malgré les consignes données, vous restez en possession de téléphones portables, montres connectées et de façon plus générale de tout appareil électronique permettant la consultation d'information, vous ferez l'objet de poursuite pour tentative de fraude.
La nuance faite pour les calculatrices graphiques lorsque autorisées dans les consignes complètes disparaît ici complètement !
Tout "appareil électronique permettant la consultation d'information" est désormais interdit, sans aucune exception.
Si un surveillant n'a pas pris connaissance des consignes complètes et s'est contenté de ce seul résumé, on peut en effet le supposer de bonne foi lorsqu'il vous a dressé un procès verbal de fraude pour "consultation d'informations sur sa calculatrice graphique".
Mais il ne faut pourtant pas beaucoup de jugeotte pour se rendre compte que c'est complètement aberrant : à la lecture de ce passage, la TI-Nspire CX CAS serait certes interdite, mais ainsi que toutes les autres calculatrices graphiques d'ailleurs puisque même l'entrée de gamme TI-82 Plus et Casio Graph 35+USB permet également de consulter des pages de documents PDF. L'équité aurait donc imposé de dresser un procès verbal à tous les candidats équipées de calculatrices graphiques dans la salle.
La bonne réaction eut été alors d'aller consulter les consignes officielles complètes faisant foi ci-dessus, porteuses du logo de la République Française, et non de se contenter de ce bête résumé mal formulé qui n'en était pas porteur.
Nul n'est censé ignorer la loi. Si effectivement on peut comprendre qu'un surveillant arrivant 15 minutes avant et devant surveiller de 20 à 60 personnes n'ait pas eu le loisir/temps de consulter les consignes complètes affichées devant sa salle, cela reste toutefois beaucoup moins compréhensible de la part de personnels de direction qui sont encore moins censés ignorer les textes applicables. Or plusieurs témoignages nous ont signalé la participation active de personnels de direction lors de plusieurs des dérives constatées cette année...
Avez-vous vous aussi été victime ? Venez témoigner en commentaire !