Elles s'étaleront sur deux semaines, du lundi 23 mai au vendredi 3 juin. Ton lycée est libre de te faire passer n'importe quel jour entre ces deux dates.
Le sujets de ces épreuves sont nationaux peu importe ce que l'on a pu te dire, et il n'y en a que 25 par matière , sujets de spécialité inclus (habituellement un bon quart).
Habituellement, les lycées organisent ces épreuves sur 1 à 2 jours, mais ne se mettent pas d'accord entre eux sur une une date.
Devines-tu donc la chose ? Les sujets qui tomberont dès lundi 23 dans certains lycées retomberont mardi 24 dans d'autres lycées, et ainsi de suite jusqu'à la fin des deux semaines.
L'année dernière, des candidats passant les premiers jours ont partagé en ligne des informations sur les sujets qu'ils ont eus (numéro, titre, thème, détails et astuces de manipulations, détail des questions et indications).
De façon non exhaustive ces échanges ont eu lieu sur TI-Planet, Jeuxvideos.com, Facebook...
Comme de plus les lycées ne sont pas tenus de préparer l'intégralité des 25 sujets différents et en choisissent habituellement une 10aine, bien souvent les mêmes, les plus faciles à organiser car ne nécessitant pas de matériel rare/coûteux, il suffit habituellement de quelques jours pour connaître la liste complète des sujets.
Des enseignants concernés pour cette session 2016, échangeant sur leurs forums nationaux respectifs de SVT et Physique-Chimie, regrettent qu'il y ait ainsi inégalité entre les candidats, ceux qui passent la deuxième semaine étant clairement privilégiés.
Et nous nous pouvons qu'abonder dans leur sens, tout comme nous désapprouvons de façon similaire la réglementation du mode examen des calculatrices pour 2018 condamnant les candidats à ne rajouter aucune fonctionnalité à leur machine et gravant donc dans le marbre l'inégalité entre ceux qui se sont payés une TI-Nspire CX CAS et ceux qui n'ont pu se payer qu'une Casio Graph 25+E. Il ne sera plus possible d'améliorer gratuitement cette dernière en lui rajoutant les fonctionnalités manquantes via des programmes.
Toutefois, certains d'entre eux, rares heureusement, se permettent des critiques bien plus virulentes et même menaçantes :
On va encore pouvoir chercher les "résultats" des TP d'ECE sur un forum machin-bidule dès le début des ECE et même en envoyant le lien aux IA IPR rien ne se passera (alors que la fraude étant un délit il faudrait prévenir le procureur de la république ... )
Ne nous énervons pas, passons donc l'éponge sur la délation déjà effectuée puisque c'est trop tard, et attardons-nous plutôt sur la chose de façon constructive.
Un candidat qui parlerait de son sujet en sortant de son épreuve serait donc un fraudeur ?
Mais qu'est-ce que la fraude ? Le SIEC (Service Inter-académique des Examens et Concours) donne plusieurs exemples, et le moins éloigné de la situation décrite serait le suivant :
SIEC wrote:
- le vol ou la diffusion de documents confidentiels comme les sujets d’examens par exemple
Peut-on donc dire d'un candidat d'ECE parlant de l'épreuve qu'il vient de passer et qu'il a encore en tête qu'il l'a volée ? Certainement pas.
Peut-on dire qu'un candidat d'ECE qui parle de son épreuve qu'il diffuse le sujet ? A notre sens non, il décrit, bien ou mal, ce qu'il en a retenu.
Pour nous diffuser du sujet, ce serait fournir ou retranscrire la fiche d'examen, photographiée pendant l'épreuve ou bien emportée en fin d'épreuve (ce qui est normalement interdit).
A partir du moment où un candidat sort de son centre d'examens, il retrouve selon nous de façon évidente sa liberté de parler. C'est d'ailleurs pour cela que les épreuves écrites n'autorisent pas les sorties avant une certaine heure, pour ne pas que des informations sur le sujet puissent être communiquées à d'éventuels retardataires ou candidats passant le même sujet avec un léger décalage horaire.
D'autre part maintenant, attardons-nous sur la confidentialité.
En Physique-Chimie les sujets d'ECE sont confidentiels, avant, pendant et le restent même après l'épreuve. C'est inscrit et expliqué dans la page de garde du dossier concernant le sujet :
Ce sujet fait partie de la banque nationale de sujets dans laquelle les sujets d’une session sont tirés au sort.
Ce sujet est soumis à la clause de STRICTE ET TOTALE CONFIDENTIALITÉ. Il ne peut faire l'objet d'AUCUNE DIFFUSION, y compris après la tenue de la session du baccalauréat.
En SVT, aucune consigne similaire n'a jamais été rapportée, et nous ignorons si la confidentialité s'étend au-delà de l'épreuve.
Mais à aucun moment les candidats ne se voient remettre la page de garde en question - ils n'ont que la fiche sujet candidat ne disant rien d'une éventuelle confidentialité.
Les candidats ne sont donc pas informés d'une quelconque confidentialité et n'y sont donc selon nous pas soumis, si tant est qu'il soit légalement possible de soumettre un mineur à un accord de confidentialité.
D'un autre côté, tout ce qui est partagé dans un cadre professionnel est tacitement confidentiel et n'a pas à sortir du cadre en question. Mais les candidats passant une épreuve sont-ils dans une relation professionnelle avec leur examinateur ? Certainement pas.
Il est bien évidemment impossible que des enseignants censés former et élever les citoyens de demain et en prime concernés par l'organisation et la surveillance de l'épreuve d'ECE, méconnaissent à ce point la réglementation et la définition des termes qu'ils emploient. C'est certainement l'énervement qui a fait écrire n'importe quoi.
Partager et échanger à propos de l'épreuve orale/pratique que l'on vient de passer n'a rien d'anormal. Prenons le contexte des oraux des concours enseigants du CAPES et de l'Agrégation, organisés de façon similaire sur plusieurs jours, semaines et parfois même plus d'un mois, dimanches et jours fériés inclus.
Certains candidats sortant de leur oral font le choix de ne rien partager, pour ne pas aider ceux passant après eux à leur piquer leur place.
Mais d'autres font régulièrement le choix d'en parler, peut-être simplement pour se rassurer sur leur prestation.
La différence est que ces épreuves orales sont organisées de façon bien plus sérieuse, avec un unique sujet par demi-journée.
Les candidats de la même demi-journée sont déjà enfermés pour le temps de préparation et ne profitent donc pas des informations communiquées par les premiers sortants.
Les candidats des demi-journées suivantes ne tomberont pas sur le même sujet. Ce qui ne les empêche pas de réviser en prenant connaissance des sujets tombés, d'en tirer des tendances ou au contraire de parier sur ce qui n'est pas encore tombé.
Ici pour les ECE nous ne sommes pas dans un contexte de concours.
Nous avons donc des candidats désireux de travailler et réussir, cherchant à aider, s'entraider, ou se rassurer...
Quelque chose qui selon nous serait plutôt à montrer en exemple.
Plutôt que de chercher à museler TI-Planet, ce qui n'empêchera pas les candidats d'aller échanger ailleurs (bon courage pour faire taire FaceBook...), il faudrait simplement penser à s'adapter au monde d'aujourd'hui.
Cela nous fait penser à d'autres règles destinées à contrôler l'information devenues obsolètes car inapplicables de nos jours, comme l'interdiction de diffuser les tendances d'une élection avant la cloture du vote, ou l'immatriculation des moyens de production d'information en Russie du temps des machines à écrire.
Ce n'est pas aux gens de changer, c'est à l'épreuve d'évoluer et de s'adapter à un monde où chacun a désormais la parole et où l'information fait le tour de la planète plus vite que le soleil.
Ceci n'est pas une menace car nous n'avons aucun temps à perdre en choses non constructives, mais rappelons que la dénonciation d'un délit imaginaire est elle-même un délit - article 434-26 du code pénal.
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