Fin des calculatrices au CAPES ?... et bientôt au lycée ?
Posted: 25 Oct 2016, 18:38
La calculatrice graphique programmable est habituellement autorisée aux épreuves écrites du CAPES de Mathématiques.
Elle n'y sert usuellement à pas grand chose, à part pour de rares questions purement calculatoires assez minoritaires.
Aussi avions-nous déjà été très surpris de constater que la calculatrice était interdite à l'exemple d'épreuve d'option Informatique du nouveau CAPES de Mathématiques 2017.
Au moment où la calculatrice devenait un peu plus utile pour vérifier ses réponses, on se met à l'interdire ?...
Cette interdiction totalement illogique en regard de l'évolution du contenu de l'épreuve laisse planer un doute général sur l'autorisation des calculatrices pour les sessions 2017 ou 2018 aux options du CAPES qui étaient encore concernées par cet outil en 2016.
Une autre source rendant crédible à court terme une interdiction globale de la calculatrice au CAPES, vient de la ciculaire d'octobre 2015 obligeant à compter de 2018 l'utilisation de calculatrices à mode examen dont les données sont effacées en début d'épreuve.
Ce texte mentionne en préambule ses cibles :
Soit que l'on considère que les données présentes dans la calculatrice ne servent à rien...
Soit que ces concours ne sont pas concernés car il n'est plus prévu d'y autoriser la calculatrice...
Mais hélas, ce n'est pas tout :
Sur sa page dédiée, le jury du CAPES de Mathématiques annonce que les émulateurs de calculatrices ne seront plus disponibles pour les épreuves orales dès la session 2018. Cela commence à faire beaucoup pour de simples coïncidences...
Fini donc les logiciels TI-SmartView, Casio Manager, et HP Virtual Calculator.
Les habituées de la calculatrice HP Prime pourront peut-être passer au logiciel Xcas et lui trouver un petit air de famille.
En toute logique, le logiciel TI-Nspire ne devrait pas être retiré des épreuves orales, puisque ce n'est pas un émulateur mais un véritable logiciel de Mathématiques descendant du logiciel Derive par Soft Warehouse, et offrant juste en bonus une vue calculatrice optionnelle.
Mais ce n'est pas le sujet.
En revenant donc maintenant aux véritables émulateurs, on peut certes considérer que ceux basés sur des calculatrices de milieu de gamme étaient un peu faibles pour la première épreuve orale de niveau Licence.
Mais pourquoi donc bannir également les émulateurs de modèles haut de gamme Casio Classpad Manager et HP Prime Virtual Calculator ?
Quant aux émulateurs de moyenne gamme, ils étaient pourtant des choix fort pertinents pour la 2ème épreuve orale portant bien souvent sur le programme du lycée, puisque à la fois il s'agissait d'outils utilisés par les enseignants en classe, et qu'ils permettaient de représenter/simuler de plus l'outil calculatrice utilisé par l'élève.
A moins bien sûr, que le jury du CAPES de Mathématiques ne soit en train d'anticiper un changement très prochain des pratiques, considérant qu'un nouvel enseignant faisant sa rentrée en 2018 n'aura plus aucune utilité de la calculatrice...
Rappelons en effet que dans le contexte du Grand Plan Numérique, tous nos élèves de Cinquième de l'enseignement public étaient censés disposer d'une tablette tactile pour cette rentrée 2016, et qu'ils devaient donc arriver au lycée avec à la rentrée 2019.
Acheter une calculatrice alors que l'on dispose déjà d'une application calculatrice sur sa tablette semble à priori n'avoir pas de sens.
Donc ce contexte, la décision du jury du CAPES de Mathématiques peut se défendre.
Mais rappelons toutefois :
Si une autorisation prochaine des tablettes aux examens est déjà dans les tuyaux, c'était bien la peine de nous pondre juste pour quelques années une réforme bâclée imposant un mode examen inégalitaire non fiable qui ne résout aucun problème, et bien au contraire en crée de nouveaux au pluriel !
A bien relire la précision faite par le jury du CAPES de Mathématiques, on peut noter que les émulateurs de calculatrices ne sont pas les seuls logiciels disparaissant.
Algobox est également concerné, ce qui permet d'envisager une autre hypothèse un petit peu moins extrême.
Il s'agirait donc de pousser les candidats à se former sur, utiliser puis enseigner d'autres langages de programmation que ceux spécifiques à la calculatrice ou à Algobox.
Le programme des classes préparatoires post-BAC inlut un enseignement d'algorithmique s'appuyant obligatoirement sur le langage Python.
Le nouveau programme du collège de cette rentrée 2016 inclut également une partie codage. Aucun langage n'est imposé dans le texte officiel cette fois-ci, mais en pratique les formateurs/inspecteurs poussent au Scratch.
Au lycée, pris en sandwich entre le Scratch et le Python, on peut effectivement se dire en théorie qu'il n'y a plus aucun intérêt à apprendre le langage de sa calculatrice pour continuer à programmer.
Mais même à ça. Supposons que tous les élèves arrivent donc au lycée à la rentrée 2019 avec une tablette fonctionnelle...
Si jamais ce n'était pas le cas, rêvons que tous les cours de Mathématiques puissent se dérouler en salle informatique, vu que l'algorithmique est un outil transversal qu'il est pertinent d'utiliser à chaque cours si l'on reste dans l'esprit des programmes actuels.
En pratique et même dans ce monde idéal, il reste un écueil.
Pourquoi faire programmer les élèves sur un outil (la tablette) dont ils ne disposeront pas à l'examen écrit si sa partie algorithmique est reconduite ?
Dans le contexte de la réussite des élèves, il reste bien plus pertinent de le faire sur calculatrice programmable, qui une fois maîtrisée pourra donc remplir son rôle de vérification des réponses aux épreuves écrites.
A moins bien sûr qu'une autorisation prochaine des tablettes aux examens ne soit dans les tuyaux, avec peut-être un mode examen. (peut-être Apple et Google travaillent-ils déjà là-dessus?...)
Et dans un tel contexte, je pense que les surveillants n'ont pas fini de s'arracher les cheveux.
Car contrairement aux calculatrices, dans le contexte des tablettes tactiles, il y aura bien plus de développeurs compétents issus de milieux très divers et donc à la moralité très variable capables de casser ce mode examen...
Si dans le contexte de calculatrices graphiques personnelles le mode examen ne vaut pas grand chose, dans celui de tablettes tactiles personnelles l'on peut s'attendre à bien pire...
Source : http://capes-math.org/index.php?id=epreuves-orales
Elle n'y sert usuellement à pas grand chose, à part pour de rares questions purement calculatoires assez minoritaires.
Aussi avions-nous déjà été très surpris de constater que la calculatrice était interdite à l'exemple d'épreuve d'option Informatique du nouveau CAPES de Mathématiques 2017.
Au moment où la calculatrice devenait un peu plus utile pour vérifier ses réponses, on se met à l'interdire ?...
Cette interdiction totalement illogique en regard de l'évolution du contenu de l'épreuve laisse planer un doute général sur l'autorisation des calculatrices pour les sessions 2017 ou 2018 aux options du CAPES qui étaient encore concernées par cet outil en 2016.
Une autre source rendant crédible à court terme une interdiction globale de la calculatrice au CAPES, vient de la ciculaire d'octobre 2015 obligeant à compter de 2018 l'utilisation de calculatrices à mode examen dont les données sont effacées en début d'épreuve.
Ce texte mentionne en préambule ses cibles :
- les examens de l'enseignement scolaire (BAC, DNB...)
- les concours de l'enseignement scolaire (concours général, olympiades académiques...)
- les examens de l'enseignement supérieur (DCG, DSCG, DEC, BTS)
Soit que l'on considère que les données présentes dans la calculatrice ne servent à rien...
Soit que ces concours ne sont pas concernés car il n'est plus prévu d'y autoriser la calculatrice...
Mais hélas, ce n'est pas tout :
Jury CAPES Mathématiques wrote:NB : algobox et les émulateurs de calculatrices ne seront plus proposés à partir de la session 2018
Sur sa page dédiée, le jury du CAPES de Mathématiques annonce que les émulateurs de calculatrices ne seront plus disponibles pour les épreuves orales dès la session 2018. Cela commence à faire beaucoup pour de simples coïncidences...
Fini donc les logiciels TI-SmartView, Casio Manager, et HP Virtual Calculator.
Les habituées de la calculatrice HP Prime pourront peut-être passer au logiciel Xcas et lui trouver un petit air de famille.
En toute logique, le logiciel TI-Nspire ne devrait pas être retiré des épreuves orales, puisque ce n'est pas un émulateur mais un véritable logiciel de Mathématiques descendant du logiciel Derive par Soft Warehouse, et offrant juste en bonus une vue calculatrice optionnelle.
Mais ce n'est pas le sujet.
En revenant donc maintenant aux véritables émulateurs, on peut certes considérer que ceux basés sur des calculatrices de milieu de gamme étaient un peu faibles pour la première épreuve orale de niveau Licence.
Mais pourquoi donc bannir également les émulateurs de modèles haut de gamme Casio Classpad Manager et HP Prime Virtual Calculator ?
Quant aux émulateurs de moyenne gamme, ils étaient pourtant des choix fort pertinents pour la 2ème épreuve orale portant bien souvent sur le programme du lycée, puisque à la fois il s'agissait d'outils utilisés par les enseignants en classe, et qu'ils permettaient de représenter/simuler de plus l'outil calculatrice utilisé par l'élève.
A moins bien sûr, que le jury du CAPES de Mathématiques ne soit en train d'anticiper un changement très prochain des pratiques, considérant qu'un nouvel enseignant faisant sa rentrée en 2018 n'aura plus aucune utilité de la calculatrice...
Rappelons en effet que dans le contexte du Grand Plan Numérique, tous nos élèves de Cinquième de l'enseignement public étaient censés disposer d'une tablette tactile pour cette rentrée 2016, et qu'ils devaient donc arriver au lycée avec à la rentrée 2019.
Acheter une calculatrice alors que l'on dispose déjà d'une application calculatrice sur sa tablette semble à priori n'avoir pas de sens.
Donc ce contexte, la décision du jury du CAPES de Mathématiques peut se défendre.
Mais rappelons toutefois :
- Qu'un retard énorme a été pris, et que ce ne sont pas 100% des élèves de Cinquième qui sont équipés cette rentrée 2016, mais seulement 25%...
- Qu'il n'est à ce jour pas prévu d'atteindre les 100% de cette génération avant leur rentrée 2018 en Troisième dans le meilleur des cas...
- Qu'en parallèle, comme la tablette est donnée à l'élève et non à son établissement, il va falloir également équiper les générations montantes derrière...
- Que cela coûte une fortune (finalement, les caisses de l'Etat seraient donc loin d'être vides... excellente nouvelle ! )
- Qu'il n'est pas garanti que le prochain gouvernement poursuive dans cette voie...
- Qu'à la rentrée 2019 au lycée, les tablettes de nos Cinquièmes d'aujourd'hui avec 3 ans d'âge seront désuètes, possiblement hors service (3 ans, c'est beaucoup pour une tablette - sans même tenir compte d'un transport quotidien dans un sac scolaire...), et dans tous les cas n'auront probablement plus rien de magique/intéressant aux yeux des élèves...
- Et qu'à notre connaissance à ce jour, les tablettes ne sont pas (encore?...) autorisées aux sessions 2019 du DNB et 2022 du BAC, contrairement à la calculatrice.
Si une autorisation prochaine des tablettes aux examens est déjà dans les tuyaux, c'était bien la peine de nous pondre juste pour quelques années une réforme bâclée imposant un mode examen inégalitaire non fiable qui ne résout aucun problème, et bien au contraire en crée de nouveaux au pluriel !
A bien relire la précision faite par le jury du CAPES de Mathématiques, on peut noter que les émulateurs de calculatrices ne sont pas les seuls logiciels disparaissant.
Algobox est également concerné, ce qui permet d'envisager une autre hypothèse un petit peu moins extrême.
Il s'agirait donc de pousser les candidats à se former sur, utiliser puis enseigner d'autres langages de programmation que ceux spécifiques à la calculatrice ou à Algobox.
Le programme des classes préparatoires post-BAC inlut un enseignement d'algorithmique s'appuyant obligatoirement sur le langage Python.
Le nouveau programme du collège de cette rentrée 2016 inclut également une partie codage. Aucun langage n'est imposé dans le texte officiel cette fois-ci, mais en pratique les formateurs/inspecteurs poussent au Scratch.
Au lycée, pris en sandwich entre le Scratch et le Python, on peut effectivement se dire en théorie qu'il n'y a plus aucun intérêt à apprendre le langage de sa calculatrice pour continuer à programmer.
Mais même à ça. Supposons que tous les élèves arrivent donc au lycée à la rentrée 2019 avec une tablette fonctionnelle...
Si jamais ce n'était pas le cas, rêvons que tous les cours de Mathématiques puissent se dérouler en salle informatique, vu que l'algorithmique est un outil transversal qu'il est pertinent d'utiliser à chaque cours si l'on reste dans l'esprit des programmes actuels.
En pratique et même dans ce monde idéal, il reste un écueil.
Pourquoi faire programmer les élèves sur un outil (la tablette) dont ils ne disposeront pas à l'examen écrit si sa partie algorithmique est reconduite ?
Dans le contexte de la réussite des élèves, il reste bien plus pertinent de le faire sur calculatrice programmable, qui une fois maîtrisée pourra donc remplir son rôle de vérification des réponses aux épreuves écrites.
A moins bien sûr qu'une autorisation prochaine des tablettes aux examens ne soit dans les tuyaux, avec peut-être un mode examen. (peut-être Apple et Google travaillent-ils déjà là-dessus?...)
Et dans un tel contexte, je pense que les surveillants n'ont pas fini de s'arracher les cheveux.
Car contrairement aux calculatrices, dans le contexte des tablettes tactiles, il y aura bien plus de développeurs compétents issus de milieux très divers et donc à la moralité très variable capables de casser ce mode examen...
Si dans le contexte de calculatrices graphiques personnelles le mode examen ne vaut pas grand chose, dans celui de tablettes tactiles personnelles l'on peut s'attendre à bien pire...
Source : http://capes-math.org/index.php?id=epreuves-orales