BAC 2021, mode examen remplacé par calculatrice collège ?
Posted: 26 Jun 2019, 09:18
Pour le BAC 2021 il y avait déjà des rumeurs d'interdiction de la calculatrice graphique sur les comptes sociaux de certains enseignants, mais d'autorisation de la calculatrice collège.
Rumeurs confirmées depuis dans le sujet zéro de Mathématiques du BAC Technologique, qui interdit la calculatrice dans sa première partie (Automatismes) puis autorise la seule calculatrice collège dans sa deuxième partie :
Rumeurs confirmées depuis dans le sujet zéro de Mathématiques du BAC Technologique, qui interdit la calculatrice dans sa première partie (Automatismes) puis autorise la seule calculatrice collège dans sa deuxième partie :
L'APMEP vient de publier le compte rendu de son audition par la DGESCO le mardi 18 juin dernier. L'autorisation de la calculatrice aux nouvelles épreuves du BAC 2021 y est abordée :
Point 2 - l’organisation des évaluations et du bac nouvelle mouture
- Qu’en est-il de l’usage de la calculatrice avec mode examen ?
Réponse : Le mode examen est trop contraignant à valider dans les salles d’examen avec de nombreux candidats. Il est possible d’autoriser au cas par cas l’usage des calculatrices mais le stockage possible en mémoire des sujets issus des banques publiques, et de leurs corrigés, pose problème. Une calculatrice de type collège peut être envisagée pour une partie de ces épreuves.
Nous mettons en évidence le coût de l’équipement si les élèves doivent avoir deux calculatrices. Nous pouvons comprendre que la calculatrice de type lycée puisse être un outil de formation en cours d’apprentissage et qu’elle ne soit pas autorisée pour l’examen, mais cela oblige à penser l’examen différemment, sans application numérique. Dans tous les cas il faut que cette question soit tranchée.
La réponse nous annonce donc le probable abandon prochain du mode examen, et l'éventualité d'une autorisation de la seule calculatrice collège (calculatrice sans mémoire).
L'APMEP évoque une éventuelle survie de la calculatrice graphique en classe.
Mais à notre sens, à partir du moment où la calculatrice graphique ne sera plus autorisée aux examens, il ne sera plus pertinent de passer beaucoup de temps dessus en classe. Dans leur propre intérêt, autant que les élèves cherchent les problèmes directement avec l'outil dont ils disposeront aux épreuves, c'est-à-dire la calculatrice collège.
Nous pouvons certes comprendre l'intérêt d'un outil numérique individuel en classe.
Mais il est déjà difficile de faire acheter une calculatrice graphique dans le contexte de certains lycées, si de plus elle n'aide plus à réussir l'examen les familles rechigneront encore davantage, estimant que c'est au lycée (assistante sociale) de fournir ce genre d'outil.
De plus, à notre sens, il est peu crédible que la calculatrice graphique survive ainsi. Certains lycées vont certes opter pour la calculatrice graphique comme outil numérique individuel, probablement là où il y a des fans NumWorks ou des formateurs TI/Casio, certes... Mais à notre avis, la génération montante d'enseignants va rapidement pousser pour autre chose : smartphone, tablette ou ordinateur portable, surtout si fourni par la Région. Plus aucun problème avec leurs possibilités de connectivité puisque les examens ne rentreraient plus dans l'équation.
Pas forcément un bon choix dans le contexte scolaire hostile, ces outils n'ayant pas la robustesse d'une calculatrice graphique, ni son autonomie d'ailleurs, tenir toute une journée de cours risque de nécessiter une alimentation électrique... mais chacun est libre.
La France ne sera donc bientôt plus le 2ème marché au monde pour les calculatrices graphiques, malgré les formidables investissements des constructeurs qui nous ont quasiment tous sorti une "2ème édition" avec des évolutions plus que significatives en 2018-2019, un travail très conséquent de développement pour apparemment rien.
Dans le contexte du fiasco actuel qui me touche énormément je vais avoir la décence, de ne faire aucun autre commentaire, et laisser certains à leur triomphe. Advienne que pourra...
Précisons que cela n'a strictement rien à voir avec les fuites du BAC 2019, l'échange en question étant antérieur aux épreuves concernées. Mais si l'Institution est encore en train de réfléchir à la question, il est clair que l'actualité conforte énormément cette option.
C'est juste que la problématique change avec le BAC 2021, puisqu'il est question de publier les sujets avant l'épreuve. Ce qui ouvre donc la possibilité aux surhommes de tous les corriger puis de mettre tout ça dans la mémoire de leur calculatrice.
C'est juste que la problématique change avec le BAC 2021, puisqu'il est question de publier les sujets avant l'épreuve. Ce qui ouvre donc la possibilité aux surhommes de tous les corriger puis de mettre tout ça dans la mémoire de leur calculatrice.
L'APMEP évoque une éventuelle survie de la calculatrice graphique en classe.
Mais à notre sens, à partir du moment où la calculatrice graphique ne sera plus autorisée aux examens, il ne sera plus pertinent de passer beaucoup de temps dessus en classe. Dans leur propre intérêt, autant que les élèves cherchent les problèmes directement avec l'outil dont ils disposeront aux épreuves, c'est-à-dire la calculatrice collège.
Nous pouvons certes comprendre l'intérêt d'un outil numérique individuel en classe.
Mais il est déjà difficile de faire acheter une calculatrice graphique dans le contexte de certains lycées, si de plus elle n'aide plus à réussir l'examen les familles rechigneront encore davantage, estimant que c'est au lycée (assistante sociale) de fournir ce genre d'outil.
De plus, à notre sens, il est peu crédible que la calculatrice graphique survive ainsi. Certains lycées vont certes opter pour la calculatrice graphique comme outil numérique individuel, probablement là où il y a des fans NumWorks ou des formateurs TI/Casio, certes... Mais à notre avis, la génération montante d'enseignants va rapidement pousser pour autre chose : smartphone, tablette ou ordinateur portable, surtout si fourni par la Région. Plus aucun problème avec leurs possibilités de connectivité puisque les examens ne rentreraient plus dans l'équation.
Pas forcément un bon choix dans le contexte scolaire hostile, ces outils n'ayant pas la robustesse d'une calculatrice graphique, ni son autonomie d'ailleurs, tenir toute une journée de cours risque de nécessiter une alimentation électrique... mais chacun est libre.
La France ne sera donc bientôt plus le 2ème marché au monde pour les calculatrices graphiques, malgré les formidables investissements des constructeurs qui nous ont quasiment tous sorti une "2ème édition" avec des évolutions plus que significatives en 2018-2019, un travail très conséquent de développement pour apparemment rien.
Dans le contexte du fiasco actuel qui me touche énormément je vais avoir la décence, de ne faire aucun autre commentaire, et laisser certains à leur triomphe. Advienne que pourra...
Source : https://www.apmep.fr/Compte-rendu-de-notre-audition-par