by parisse » 30 Sep 2017, 16:45
Voila ce que j'ai essaye de mettre (mais je ne suis pas sur que ca apparaisse)
L'article me parait vraiment tres indulgent, il reprend beaucoup d'elements de langage de la communication de Numworks, et meme s'il emet quelques bemols, il n'y a pas de mise en perspective par rapport aux calculatrices existantes.
Parlons d'abord des fonctionnalites: la calculatrice propose 7 applications (Calculs, Fonctions, Suites, Statistiques, Probabilites, Regressions, Python). Par rapport a d'autres calculatrices de prix similaires, il manque la saisie en 2-d, une application de resolution d'equations, un tableur, du calcul numerique exact, de la geometrie, du calcul avec des unites physiques (si on veut conserver sa calculatrice pour des etudes scientifiques apres le bac, il manque bien plus). Il n'y a aucun moyen de transferer des donnees ou des programmes entre la Numworks et un ordinateur ou entre deux Numworks (kit de connexion).
L'application de Probabilites est la reussite de cette calculatrice. Mais d'autres applications sont encore tres limitees. Par exemple l'application Fonction ne permet pas de determiner un point d'intersection entre deux courbes ou calculer l'aire sous la courbe entre deux abscisses, il n'est pas possible de definir une fonction par morceaux, il n'est pas possible de definir une fonction a partir d'une autre fonction definie precedemment (de meme pour les suites, pas de suite auxiliaire).
L'application de Calculs a bien peu de commandes, j'en ai compte une cinquantaine la ou on en compte plusieurs centaines sur les autres calculatrices. Par exemple, il est impossible de faire des calculs avec les lois de probabilites presentees dans l'application de Probabilites.
Numworks communique beaucoup sur le langage Python integre a la calculatrice, ils prennent la precaution de la qualifier de version beta, mais je qualifierai plutot la version actuelle de prototype. L'interface utilisateur est des plus minimales (comme indique dans l'article), on ne peut editer qu'un seul texte source, il n'y a pas de ligne de commande pour tester, il n'y a aucun moyen de savoir ou la syntaxe d'un programme est incorrecte. De plus les modules qu'un programmeur Python s'attend a trouver sur une calculatrice lycee n'y sont pas: pas de sinus, cosinus, exponentielle, logarithme, pas de nombres complexes (pour les Terminales), pas de generateur de nombres aleatoires, ...
La calculatrice donne donc une forte impression d'inacheve. Bien sur, on peut penser que d'ici la rentree 2018, une partie des fonctionnalites manquantes sera implementee. Mais il y a deux defauts graves de conception qui ne pourront pas facilement etre corriges.
Le premier defaut de conception, c'est que les applications de la calculatrice sont completement independantes. Si on definit une fonction f(x) dans l'application fonction, il n'est pas possible de calculer f(2) dans l'application calcul ou de definir une suite recurrente u(n+1)=f(u(n)). Il n'est pas non plus possible d'ecrire une fonction Python et de l'utiliser dans l'applications de Calculs.
Le deuxieme defaut de conception, c'est que la memoire flash de la calculatrice a une capacite de 1M. Vous avez bien lu 1M, c'est environ dix mille fois moins que ce qu'on a sur un smartphone ou une tablette. Actuellement, la moitie est occupee. Le risque existe donc que meme si toutes les fonctionnalites manquantes sont implementees un jour, il ne soit pas possible de faire tenir le tout en memoire et qu'on soit oblige de choisir entre des applications. Le probleme de la memoire ne s'arrete pas au stockage, en effet la RAM disponible n'est que de 256K ce qui risque aussi de limiter certaines applications (a commencer par la programmation en Python, mais aussi une eventuelle application de geometrie dans l'espace).
Je suis tres inquiet d'une entreprise qui se vante de supprimer le manuel d'utilisation de la calculatrice graphique. Qu'on ne se meprenne pas, c'est tres bien de pouvoir prendre en main facilement une calculatrice, mais ca devrait quand meme etre un objectif de fournir un guide de reference, de preference en ligne. Un bon eleve devrait pouvoir avoir envie de decouvrir des choses dans sa calculatrice.
Parlons enfin de l'ouverture: on peut en effet acceder au code source de la calculatrice et si on est suffisamment doue en programmation C++ et habile pour compiler pour cet environnement, on peut alors modifier sa calculatrice (ce qui risque d'ailleurs de poser probleme pour le mode examen). Mais la marche est haute pour un programmeur en herbe. Et cela ne s'arrete pas la, la licence actuelle interdit de partager des modifications : on peut seulement les soumettre a Numworks qui est libre de les integrer (ou pas) et ce sans aucune contrepartie pour l'auteur. Quant au programmeur moins chevronne qui maitrise Python mais pas le C++, il lui est actuellement impossible de faire connaitre ses programmes puisqu'il n'y a pas de kit de connexion. De ce point de vue, la Numworks est beaucoup plus fermee que ses concurrentes ou des milliers de programmes s'echangent entre utilisateurs sur Internet.