Version 16 bêta : verrouillage NumWorks anti Omega / KhiCAS

→ **MyCalcs** profile · by **Hayleia** » 05 Jul 2021, 16:34

C'est pas forcément intelligent le "pour l'instant". S'ils décident dans deux ans d'avoir 2 modèles
- soit le modèle actuel est le "modèle fermé" et ils ajoutent un nouveau "modèle ouvert" et tous les gens qui veulent le nouveau modèle (pas que les devs, mais les français qui n'ont pas les mêmes restrictions que les USA aux examens n'ont aucun intérêt à avoir le modèle fermé) doivent racheter le nouveau modèle pour arrêter de rager
- soit le modèle actuel est le "modèle ouvert" et ils ajoutent un nouveau "modèle fermé" et tous les gens qui doivent passer des examens restrictifs doivent racheter une calculatrice

Sauf qu'au deuxième coup dans le dos et quitte à racheter une calculatrice, je garantis pas que les gens restent chez Numworks.

→ **MyCalcs** profile · by **parisse** » 05 Jul 2021, 17:27

Tout ça se résume à un calcul de rentabilité.
Pour le moment, Numworks estime que la réaction de la communauté (et des enseignants favorables a l'open source) n'est pas un problème qui va affecter leurs ventes de plus que quelques %. Je ne sais pas si notre mobilisation peut être suffisante pour changer les calculs : il faut arriver à ce que les non recommandations d'achat de Numworks soient suffisantes pour motiver 2 modèles. Je n'espère pas trop côté développeurs (qui ne sont en général pas prescripteurs). C'est côté enseignants de maths qu'il faut arriver à engendrer suffisamment de réactions pour modifier les priorités.
J'ai fait circuler l'information via mathematice, geogebra, ainsi que par les Irem. Je vais essayer d'autres canaux, avec comme 1ère priorité que le moins possible d'utilisateurs se trouvent piégés en version 16 finale.

→ **MyCalcs** profile · by **critor** » 05 Jul 2021, 21:10

Je vais être franc. Je n'ai ni source ni preuve, c'est juste ce que je déduis à partir des quelques éléments dont je dispose, tous publics.

Avec l'épidémie, le marché des calculatrices en France a probablement baissé, même si pour 2019-2020 la baisse devait encore être assez limitée vu que l'essentiel des achats ont lieu en période de rentrée, et que la rentrée 2019 était encore normale. Mais même sans l'épidémie le marché français aurait quand même été en recul avec la réforme du lycée.

On aurait pu penser avoir atteint un nouvel état stable et pouvoir commencer à remonter un petit peu la pente, mais non, très loin de là.

Avec la réforme du BAC et la suppression des épreuves d'EC qui vient tout juste d'être annoncée pour 2022, nous sommes à l'aube d'un nouvel effondrement massif, juste le temps qu'enseignants et familles se rendent compte de tout ce que cela implique et changent leurs habitudes. Le cadre national de la calculatrice ne s'applique plus qu'aux seules épreuves de spécialité en Terminale, soit au grand maximum 1 à 2 épreuves pour les seuls lycéens ayant choisi et conservé les bonnes spécialités scientifiques en Première et Terminale, une part infime à la fois de ce qui compte et des candidats.

Tout le reste de l'évaluation comptant pour le BAC est dorénavant organisé par les enseignants/établissements en local selon des modalités totalement libres puisqu'il n'y a quasiment plus d'épreuve terminale à préparer : avec ou sans calculatrice, avec ou sans mode examen, voir même si ça les amuse avec ordi/tablette/smartphone au lieu d'une calculatrice, QCM informatisé avec smartphone/tablette/ordi/boîtier-réponse...

Le marché français des calculatrices va continuer à baisser et le phénomène risque même de s'accélérer, jusqu'à une stabilisation à je ne sais quel niveau dans je ne sais combien d'années.
Par rapport à ce qu'il a pu être en 2019 le marché français des calculatrices ne vaut plus grand chose, et vaudra bientôt encore moins.

NumWorks doit le savoir. J'ai vu passer des messages absolument alarmistes de leur part sur Twitter, du genre que si ils ne verrouillent pas c'est la fin du projet :

Tweet: https://twitter.com/1/status/1407699978781405185

Tweet: https://twitter.com/1/status/1407700914924920833

Je me demande au passage ce qu'ils ont bien pu faire des bénéfices 2017-2018, 2018-2019 et 2019-2020 (la seule année scolaire globalement compromise jusqu'à présent, étant 2020-2021), mais peu importe.

NumWorks semble vouloir absolument s'étendre à l'étranger pour compenser le probable effondrement du marché français déjà en cours. Nous avons vu passer des traces récentes d'implantation de NumWorks aux Pays-Bas, au Portugal, en Italie, ou encore aux Etats-Unis.

Et NumWorks semble croire que la meilleure façon de se faire bien voir à l'étranger, c'est de verrouiller leur modèle à fond, de se montrer encore plus intransigeant que TI avec les utilisateurs.
Rappelons la chose :

interdiction d'accès à la diode examen pour les firmwares non officiels (autorisé chez TI et Casio)
effacement des applis additionnelles en mode examen (comme chez TI si non officielles, mais juste verrouillées chez Casio)
effacement des applis additionnelles à chaque reset volontaire (personne ne fait ça)
effacement des applis additionnelles à chaque plantage / reset involontaire (personne ne fait ça)
popup agressif à chaque installation d'appli (personne ne fait ça)
popup agressif à chaque allumage de la calculatrice si des applis additionnelles sont présentes (personne ne fait ça)

Si TI et Casio n'avaient pas eu besoin de faire tout ça jusqu'à présent, que l'on ne vienne surtout pas nous dire encore une fois qu'il était impossible de faire autrement.

Cela me semble très clair, et 200+ signatures de power-users / prescripteurs ne semblent pas induire la moindre inflexion jusqu'à présent :
https://www.change.org/p/numworks-lib%C ... e-numworks

Mais ces véritables raisons, dans leurs soi-disant échanges, ils ne nous les disent pas. Ils ne font qu'objecter au quart de tour aux différentes solutions proposées et n'écoutent strictement rien, comme si de toutes façons tout était déjà décidé depuis le départ et donc que nous ne recevions que des prétextes ou de la comm. prévue à l'avance, d'où mes déductions dans ce message.
Je suis extrêmement mécontent de ces échanges, j'ai littéralement l'impression que l'on s'est moqué de moi. Même avec TI où je n'ai officiellement strictement aucun poids dans les décisions/orientations, ben j'ai l'impression d'être mieux traité/écouté. C'est dire...

Donc le marché français ne vaut peut-être plus rien, certes, mais ce n'est absolument pas notre faute et nous n'avions pas l'intention de laisser tomber les constructeurs ; nous avions nombre de projets pour continuer à promouvoir l'usage de la calculatrice auprès d'un certain public. Pour autant, ce n'était pas une raison pour NumWorks de pousser ainsi ses utilisateurs/prescripteurs fidèles et historiques de la falaise, avec un virage à 180° par rapport à la présentation initiale du projet pour la rentrée 2017 (y ont-ils jamais cru ou était-ce juste de la comm. ou du marketing ici encore ?...), qui plus est aussi brutalement et sans avoir la correction de fournir des raisons/explications/motivations qui tiennent la route.

De plus la décision de NumWorks est extrêmement néfaste pour les communautés d'utilisateurs de calculatrices. Il serait bon que NumWorks regarde un peu plus loin que le bout de son nez et que ses propres intérêts immédiats.
Si jamais cette surenchère soudaine et extrême au bridage par NumWorks, bien au-delà que ce que font jusqu'à présent TI et Casio, leur fait effectivement gagner des parts sur l'énorme marché de l'Amérique du Nord, et bien TI et Casio vont être obligés de surenchérir dans le bridage à leur tour, et de punir ainsi leurs propres utilisateurs innocents.
Les décision unilatérales et le comportement actuels de NumWorks ont des conséquences bien au-delà de leurs propres utilisateurs, ont un potentiel extrêmement néfaste pour nos communautés et l'ensemble des utilisateurs actuels ou futurs de calculatrices, c'est irresponsable.

Il eut été plus malin et sage d'être moins extrême dans le bridage, ou à la rigueur d'y aller de façon plus progressive/homéopathique. Maintenant que NumWorks a commis l'erreur monumentale d'annoncer publiquement un bridage aussi extrême, et probablement également l'erreur de le promettre/annoncer en l'état à certaines institutions, tout retour en arrière est hélas strictement impossible. Ils seraient décrédibilisés auprès des institutions déjà mises au courant, ils se sont piégés eux-mêmes.

→ **MyCalcs** profile · by **parisse** » 06 Jul 2021, 07:08

Pour comprendre, il faut émettre des conjectures sur la situation économique de Numworks.
Voici les miennes:

Les ventes ont à peu près doublé tous les ans depuis 2018, avec pas loin de 10 000 pour l'année 2018/2019, entre 15 000 et 20 000 pour 2019/2020, et plus de 30 000 pour cette année, ce qui ferait environ 1/3 du marché des calculatrices couleur à 80 euros que j'estime à 100 000/an (1/3 de part de marché, ça correspond à ce que j'ai vu sur un échantillon d'élèves de seconde cette année).
Sur une calculatrice vendue 80 euros TTC, le bénéfice net est d'environ 30 euros (HT) par unité
Le coût annuel moyen fixe de fonctionnement de Numworks est d'environ 500k€ (salaires, équipement, locaux)
Les emprunts initiaux s'élèvent a environ 2M€

On peut donc imaginer qu'en 2019/2020 les bénéfices de Numworks ont à peu prés compensé le coût fixe, et que cette année ils ont pu rembourser une partie des emprunts initiaux.
Je ne pense pas que le covid ait impacté les ventes à la rentrée 2020, par contre il a sûrement impacté les ventes ensuite.
Je ne pense pas que la réforme du lycée aura un impact énorme sur le marché des graphiques couleur de milieu de gamme qui est le segment visé par Numworks. Pour les élèves qui choisissent la spé maths, on va retrouver grosso modo le même format qu'avant, avec une épreuve finale 3 mois plus tôt. Les profils scientifiques vont continuer à acheter une calculatrice, ils vont peut-être s'équiper en 1ère plutôt qu'en seconde. Donc peut-être qu'on va passer de 100 000/an à 70 ou 80 000/an, mais ce ne sera pas un effondrement.
Par contre, pour Numworks, avec un bon tiers de ce marché, il devient quasi-impossible de réaliser un nouveau doublement en France, même si à mon avis avec du CAS ils pourraient atteindre au moins la moitié (élèves de prépas + BTS), mais Numworks n'a jamais cru à l'importance du CAS. D'où la conquête de marchés étrangers. Si on regarde les langues du site Numworks, on voit qu'il y a États-Unis, Pays-Bas, Portugal et Italie. Le choix du Portugal peut sembler curieux (par rapport à l'Espagne), mais il y a peut-être derrière le Brésil.

→ **MyCalcs** profile · by **critor** » 06 Jul 2021, 08:57

Merci pour vos lumières également.

parisse wrote:Si on regarde les langues du site Numworks, on voit qu'il y a États-Unis, Pays-Bas, Portugal et Italie. Le choix du Portugal peut sembler curieux (par rapport à l'Espagne), mais il y a peut-être derrière le Brésil.

Relativement aux autres pays hispanisants, nous n'avons que très peu de visiteurs provenant d'Espagne. Visiblement, les calculatrices graphiques n'y sont pas ou que peu utilisées.

→ **MyCalcs** profile · by **parisse** » 06 Jul 2021, 10:05

Ca m'etonne que HP ait fait une localisation en espagnol si les calcs graphiques y sont peu utilisees.

→ **MyCalcs** profile · by **parisse** » 06 Jul 2021, 10:26

En regardant les commentaires sur amazon, il semblerait qu'il y a eu peu d'achats a partir du confinement de novembre 2020. Si on compare novembre 2019-juin 2020 et novembre 2020-juin 2021, le nombre de commentaires est divise par 2.5 environ. Ca pourrait expliquer l'attitude de Numworks. Si les gens qui veulent une Numworks l'achetent maintenant pour etre sur d'avoir une version prechargee < 16, les ventes pourraient repartir et peut-etre deboucher un peu des portugaises ensablees.

→ **MyCalcs** profile · by **critor** » 06 Jul 2021, 11:24

parisse wrote:Ca m'etonne que HP ait fait une localisation en espagnol si les calcs graphiques y sont peu utilisees.

Nous avons, depuis des années, une part non négligeable de visites en provenance d'Amérique du Sud.
Mais pour la péninsule Ibérique hors Portugal, c'est le désert.

→ **MyCalcs** profile · by **DoOmnimaga** » 06 Jul 2021, 11:55

Sur Casiocalc.org, il y a plusieurs années, il y avait quand même une bonne proportion de gens dont le langage était l'espagnol, mais je ne me rappelle plus de quels pays. Il y avait aussi beaucoup d'Iraniens si je me rappelle bien.

→ **MyCalcs** profile · by **parisse** » 06 Jul 2021, 14:03

critor wrote:
parisse wrote:Ca m'etonne que HP ait fait une localisation en espagnol si les calcs graphiques y sont peu utilisees.

Nous avons, depuis des années, une part non négligeable de visites en provenance d'Amérique du Sud.
Mais pour la péninsule Ibérique hors Portugal, c'est le désert.

Oui, j'aurais du dire pays de langue espagnole. De meme que l'interet de Numworks pour le Portugal seul me semble etrange (avec un marche de calculatrices qui doit etre 10 fois plus petit que la France), mais s'explique mieux si on prend tous les pays de langue pt.