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Source : Press Release de l'acquisition : https://www.aldebaran.fr/fr/news/aldeba ... -graphique

J'ignorais tout de ces bruits! Mais c'est conforme à mes observations des avis sur amazon, la Numworks n'a pas décollé aux US, en tout cas pas comme espéré sur la base du succès en France, + le covid (et les prêts à rembourser) donc Numworks avait besoin de cash.
Mais ça va entrainer des changements: équipe plus resserrée (en commençant par Goyet), et j'interprète "pour produire des solutions éducatives encore plus utiles" comme un redéploiement de la R&D vers des solutions concurrentes à desmos/geogebra/... Epsilon web va sans doute servir de base pour ça, par contre pas sur que Epsilon pour calculatrices reste la première priorité (on verra surement encore quelques trucs, par exemple l'ajout du module Python ulab, pour la rentrée prochaine sans doute, mais ça m'étonnerait qu'on voit un tableur ou de la 3d), et il n'y aura probablement qu'un investissement minimal coté hardware.

parisse wrote:Mais ça va entrainer des changements: équipe plus resserrée (en commençant par Goyet), et j'interprète "pour produire des solutions éducatives encore plus utiles" comme un redéploiement de la R&D vers des solutions concurrentes à desmos/geogebra/... Epsilon web va sans doute servir de base pour ça

Merci pour cet éclairage. Tant mieux si vous avez réussi à tirer quelque chose de concret du communiqué de presse.

Il est vrai que NumWorks est à ce jour bien en retard sur les plateformes en ligne, par rapport à TI avec MaClasseTI.fr ou Casio avec Classpad.net et Classpad.academy.

La plateforme workshop.NumWorks devenue depuis my.NumWorks qu'ils avaient sortie dès 2017 était certes novatrice à l'époque mais est aujourd'hui bien modeste en comparaison. En effet elle n'a quasiment pas évolué depuis.
De plus, elle souffre de plus de divers lourds défauts pas davantage corrigés, bien qu'ayant tous été signalés parfois même dès 2017 :

• le renommage de projet brise tout lien partagé antérieurement
• pas de dossiers et donc impossibilité de classer/organiser ses projets autrement que par renommage
• impossibilité d'avoir plusieurs fichiers de scripts Python par projet
• impossible d'importer un projet dans un autre ce qui pousse à la duplication de code plutôt qu'à la conception et au maintien de bibliothèques propres
• touches clavier la plupart du temps ignorées par le simulateur Python rendant certains projets totalement inutilisables
• ...

Hé bien c'est une sacré nouvelle ! Je me demande ce qu'en pensent TI et Casio, NumWorks va peut-être leur manger encore plus de parts de marché maintenant !

Je me demande aussi à combien d'élève l'entrée au capital... surtout en la période actuelle, ce n'est pas très facile de lever des fonds, même si dans le cas d'une acquisition c'est un peu différent, mais tout de même... ! Je n'ai vu de chiffres nulle part, donc ça doit être un choix de garder ça non-public

parisse wrote:équipe plus resserrée (en commençant par Goyet)

Pour Romain Goyet, c'est le cas particulier - fondateur et serial-entrepreneur, comme ils disent, et qui va probablement désormais se lancer dans d'autres aventures, donc on pouvait s'attendre à son départ en cas de vente
Mais par contre d'après la press-release, l'équipe va s'agrandir, pas de resserrer. Ce qui me paraît logique avec davantage d'argent disponible pour réaliser leurs nouveaux projets de plus grandes envergures, il va falloir du monde en plus !

parisse wrote:et il n'y aura probablement qu'un investissement minimal coté hardware.

On peut espérer enfin des modèles spécifiques par pays avec certains avantages spécifiques (et/ou moins verrouillés) par pays, comme chez Casio et TI... mais bon, c'est du wishful thinking, on verra bien !

parisse wrote:Mais c'est conforme à mes observations des avis sur amazon, la Numworks n'a pas décollé aux US, en tout cas pas comme espéré sur la base du succès en France, + le covid (et les prêts à rembourser) donc Numworks avait besoin de cash.

L'échec aux Etats-Unis ne m'étonne pas, les choix n'ont pas été bons ces dernières années, même désastreux en écœurant nombre de power-users de bonne volonté. Ce n'est pas faute de l'avoir dit avec bienveillance, tout ça pour se faire également cracher à la figure.

À ce que je constate sur les forums anglais de calculatrices, l'intérêt certes faible pour la calculatrice Zero est déjà grandement supérieur à l'intérêt totalement nul pour la calculatrice NumWorks. Et quand on voit l'état actuel de la Zero, c'est dire le niveau légendaire de l'échec en question... Quand on perd la confiance, il est très difficile de la regagner. Et cela inclut ici non seulement la confiance de ceux que l'on jette, mais aussi la confiance de ceux qui ont vu la chose.

Après, avec une part même infime de l'énorme gâteau du marché américain, il n'est pas impossible que NumWorks ait malgré tout déjà réussi à compenser les gros efforts consentis pour la rentrée 2021 (échantillons offerts par milliers aux enseignants nord-américains).

critor wrote:À ce que je constate sur les forums anglais de calculatrices, l'intérêt certes faible pour la calculatrice Zero est déjà grandement supérieur à l'intérêt totalement nul pour la calculatrice NumWorks.

Après, aux USA (et beaucoup contrairement à la France), c'est les professeurs qu'ils doivent réussir à convaincre, quasiment pas directement les élèves. Donc ça ne m'étonne pas si toute leur stratégie marketing la bas est quasiment exclusivement orientée vers les profs (et sans doute qu'on ne voit donc que la partie bien visible de ceci), et que ça n'ait pas encore d'impact sur les utilisateurs finaux qui en général n'achètent pas la calculatrice (vu que c'est davantage les lycées qui le font), et donc qu'il n'y ait pas beaucoup (voire aucun?) d'utilisateurs dans les communautés en ligne américaines comme Cemetech ou autre...
A mon avis, s'ils arrivent à chaque rentrée à convaincre un peu plus de profs et school districts, il va y avoir une petite vague de nouveaux utilisateurs a chaque fois qui pourraient venir dans la communauté.... mais ça reste très long.
En tout cas, à ce jour, je ne vois pas vraiment pourquoi il y aurait beaucoup de lycéens nord-américains qui s'intéresseraient d'eux-même à la NumWorks et viendraient donc en discuter sur les forums... surtout quand ils n'emportent pas la calculatrice chez eux après les cours !

critor wrote:Quand on perd la confiance, il est très difficile de la regagner. Et cela inclut ici non seulement la confiance de ceux que l'on jette, mais aussi la confiance ceux qui ont vu la chose.

En fait, outre-atlantique, la confiance (ou son contraire) n'existait pas du tout vu que le produit était inconnu, donc tout restait à construire, pour eux... et ce qu'il se passe ou non en Europe, les profs la bas ne sont même pas au courant et s'en foutent probablement

critor wrote:Après, avec une part même infime de l'énorme gâteau du marché américain, NumWorks a peut-être malgré tout quand même déjà réussi à compenser les gros efforts consentis pour la rentrée 2021

Oui c'est clair. Mais TI est tellement omniprésent dans les esprits et physiquement, que c'est très dur pour quiconque de se prendre une part du gâteau, encore plus qu'en Europe

Tiens c'est intéressant, Adrien a une interprétation assez à l'opposé de la mienne.
Leo Solé dit

Nous sommes très heureux de trouver en Aldebaran un partenaire ambitieux qui doit nous aider à relever les nombreux défis qui s’adressent à nous : accélérer notre développement international, développer nos offres, qu’elles soient sous forme hardware ou software, et étoffer notre équipe.

Bon moi je lis ça comme "on va développer nos offres sous forme software et pas seulement calculatrice" *parce qu'*on a besoin de se relancer, le développement international sur la base des calculatrices patine. On est dans un communiqué de presse, ça ne peut pas être... J'ai un peu du mal à croire que l'entrée majoritaire au capital de Numworks soit un signe que tout va très bien et qu'il faut juste plus de cash pour accélérer encore le développement. Et puis, il semble quand même que Goyet était parti exprès aux US pour lancer la calc là-bas. Numworks est (était) quand même sa création, son succès en France, et paf il s'en va de la direction? Moi je trouve que ça ressemble plutôt à une éjection de Goyet par Solé, probablement à cause de soucis financiers au moins de la branche US de Numworks.
Bon peut-être que je me trompe complètement, on verra ce qui se passe dans le futur.

C'était surtout pour le "étoffer notre équipe" de la PR que je réagissais initialement, en fait.

Mais même si c'est pas ma théorie, c'est vrai qu'il est tout à fait possible qu'un changement de PDG ait été demandé en tant que condition d'entrée de l'investisseur, ça on ne le saura probablement jamais
Mon avis perso c'est qu'il voulait juste désormais passer à autre chose maintenant.

On notera aussi que Nick est(devenu?reste?) directeur des opérations US d'après LinkedIn, mais ça va peut être évoluer.

parisse wrote:Et puis, il semble quand même que Goyet était parti exprès aux US pour lancer la calc là-bas. Numworks est (était) quand même sa création, son succès en France, et paf il s'en va de la direction? Moi je trouve que ça ressemble plutôt à une éjection de Goyet par Solé, probablement à cause de soucis financiers au moins de la branche US de Numworks.

Je n'irais pas jusqu'à cette interprétation-là.

L'avenir du marché des calculatrices scolaires ne me semble pas brillant avec toutes les réformes qui nous cernent rien qu'en Europe. Entre autres :

• l'orientation et le Baccalauréat français, faisant que l'équipement en calculatrice graphique s'effectue maintenant de plus en plus tard (Première ou même pire Terminale)
• le Portugal qui passe aux examens en ligne l'année prochaine, et donc probablement rapidement à la calculatrice logicielle dans l'ordinateur de composition
• l'Allemagne qui autorise logiciels/applications sur tablette/ordi, en concurrence avec les calculatrices, à l'horizon de l'Abitur 2030
• les écoles européennes qui ont tenté (et raté) le passage sur tablettes avec Geogebra 6 en mode examen, initialement prévu pour la session 2023, reporté au mieux à la session 2026
• le SAT qui remplace les calculatrices par Desmos l'année prochaine
• ...

La valeur de NumWorks a probablement été décuplée depuis 2017. Mais aujourd'hui les possibilités de poursuite de cette croissance me semblent extrêmement limitées. En l'absence d'une réorientation majeure, nous sommes à mon avis au mieux au début d'une stagnation de la valeur ou au pire d'une baisse de celle-ci.

Il me semble logique de vendre ses parts pendant que l'entreprise donne encore une certaine illusion sur cette valeur auprès d'un public non expert.

Romain ira s'amuser à fonder autre chose autour d'un autre projet, peut-être dans le domaine de l'IA, c'est à la mode.

Adriweb wrote:Après, aux USA (et beaucoup contrairement à la France), c'est les professeurs qu'ils doivent réussir à convaincre, quasiment pas directement les élèves. Donc ça ne m'étonne pas si toute leur stratégie marketing la bas est quasiment exclusivement orientée vers les profs (et sans doute qu'on ne voit donc que la partie bien visible de ceci), et que ça n'ait pas encore d'impact sur les utilisateurs finaux qui en général n'achètent pas la calculatrice (vu que c'est davantage les lycées qui le font), et donc qu'il n'y ait pas beaucoup (voire aucun?) d'utilisateurs dans les communautés en ligne américaines comme Cemetech ou autre...

Les avis sur amazon sont quand même faits par les utilisateurs finaux eux-mêmes. Avec plus de 6 000 avis pour la 84 couleur depuis septembre dernier, on a environ 100k achats sur amazon seulement (avec le ratio 16 achats pour un avis qu'on avait observé), donc on peut conjecturer plusieurs centaines de milliers d'achats de ti84 par des lycéens US par an.

Oui c'est clair. Mais TI est tellement omniprésent dans les esprits et physiquement, que c'est très dur pour quiconque de se prendre une part du gâteau, encore plus qu'en Europe

C'est clair qu'en France ils ont bénéficié de facteurs très favorables qui leur ont permis de briser le duopole Casio-TI. Aux US, la situation est très différente, HP s'est cassé les dents (avec pourtant un nom bien connu et une entreprise US). Et je pense que Numworks, grisé par son succès en France, a cru qu'ils allaient décoller rapidement aux US.
Il me semble que ce rachat est le signe que ce n'est pas ce qui s'est passé, sinon ils auraient eu le cash nécessaire pour accélérer. Ca ne veut pas dire que Numworks est complètement absent du marché US, ils ont surement progressé, mais je pense qu'ils restent anecdotiques (disons quelques milliers de ventes par an) et que leur marché principal reste la France. D'ailleurs leur site education US n'a pas bougé récemment (activités pédagogiques, blog).