Un des candidats attrapés pour usage des données de sa calculatrice en 2015 à l'épreuve de Physique-Chimie où elle était autorisée, a posé une question de droit à la DEC (Division des Examens et Concours) du Rectorat de Lyon.
Cette dernière lui a répondu de façon évasive avec une règle différente, sans la motiver en droit (aucun texte référencé) et donc à côté de la plaque : tu aurais le droit de mettre des formules mais pas des cours.
Notons que les deux règles diffèrent, mais se rejoignent sur l'absence de motivation en droit.
En 2015, un message alarmiste était posté par un candidat sur notre forum le 23 juin, l'après-midi de l'épeuve de Physique-Chimie encore une fois :
Somesteam wrote:Au lycée Jules guesde (montpellier) ce matin, a 10 h en plein bac de physique on nous a interdit de regarder dans les cours de nos calculatrice, certaines calculatrice ont été confisqué pour cause de "triche", selon eux c'est la loi, aucune aide ne doit etre presente sur la table de l'élève, y compris la calculatrice
viewtopic.php?f=62&t=16872#p185651
Nous n'avions pas fait d'article à l'époque, tellement cela nous paraissait totalement délirant.
Une clarification de consignes, dans un seul lycée, étant une rupture de l'égalité entre candidats.
Sans compter que ça a lieu en cours d'épreuve, imaginez le stress des candidats...
Un Proviseur qui se permet d'interrompre une épreuve pour donner son interprétation personnelle des règles ?
Ce serait bien évidemment une très grave rupture d'égalité des candidats à l'examen, sauf si bien sûr la même règle était énoncée dans tous les autres lycées de France (Corse et Île de la Réunion comprises).
C'est impossible voyons - aucun Proviseur ne serait capable de faire ça sans avoir complètement perdu l'esprit...
Mais la situation a changé aujourd'hui. Suite au nombreux incidents dont il a été question ces derniers jours, l'on a pris l'initiative de nous transmettre copies de deux courriers échangés échangés entre représentants et parents d'élèves et le Rectorat de Montpellier.
Il semble que l'incident soit avéré, et nous ignorons si cette personne visiblement dangereuse pour les candidats et totalement dépourvue d'éthique professionnelle est toujours en poste aujourd'hui.
Nous n'avons pas obtenu l'autorisation de reproduire les courriers, mais voici le résumé de l'incident tel que dénoncé auprès du Rectorat de Montpellier dans une lettre du 25 juin 2015.
Donc la lettre raconte le même incident, une interruption de l'épreuve à 10h30, par Madame la Proviseure adjointe, se faisant accompagner d'un enseignant, et semblant visiblement avoir pété un plomb ou un câble suite à un incident dans une autre salle, pour donner son interprétation personnelle des textes officiels, à savoir qu'il y a un texte disant que les documents papier sont interdits, et que ça s'applique donc aussi de façon évidente aux calculatrices, et exigeant l'effacement immédiat des mémoires, promettant un rapport de fraude à tout candidat étant pris en train de consulter un document à compter de son intervention, et précisant que ces rapports conduisaient très souvent à des "interdictions de passer tout examen pendant 5 ans" (le beau mensonge...).
Le Proviseur quitte la salle en refusant de répondre aux questions de candidats, et refusera même de recevoir les représentants des élèves et parents d'élèves les jours suivants.
La lettre de signalement s'émeut de façon bienveillante de la rupture d'égalité entre candidats, les autres lycées de Montpellier ou des autres villes n'ayant pas fait la même clarification, ainsi que du stress ainsi généré chez les candidats qui étaient en train de composer, ainsi que de l'absence de récupération des 10 minutes de l'intervention en fin d'épreuve.
Le Proviseur quitte la salle en refusant de répondre aux questions de candidats, et refusera même de recevoir les représentants des élèves et parents d'élèves les jours suivants.
La lettre de signalement s'émeut de façon bienveillante de la rupture d'égalité entre candidats, les autres lycées de Montpellier ou des autres villes n'ayant pas fait la même clarification, ainsi que du stress ainsi généré chez les candidats qui étaient en train de composer, ainsi que de l'absence de récupération des 10 minutes de l'intervention en fin d'épreuve.
Le 29 juin, c'est la DAEC (Direction Académique des Examens et Concours) du Rectorat de Montpellier qui répond.
Comme pour le candidat de Lyon, la réponse est complètement à côté de la plaque.
A Lyon, devant une demande de motivation en droit, le candidat a obtenu une réponse généraliste non motivée en droit et donc sans aucune valeur ajoutée.
A Montpellier, devant ce très grave incident de rupture d'égalité, la réponse se concentre sur le droit des calculatrices ce qui n'est absolument pas le problème principal.
Je mets juste ce passage, car il nous intéresse :
Je souhaite vous rappeler qu'en vertu des articles D. 334-25 à D. 334-34 et R. 334-35 du code de l'éducation, toute utilisation d'informations, de documents, de manuels ou textes annotés contitue une tentative de fraude.
La circulaire 99-186 du 16 novembre 1999 définit les conditions d'usage des calculatrices.
[...]
Sur le forme, il est convenable de reconnaître que la frontière entre situation de suspicion de fraude et situation d'usage de calculatrices est poreuse.
En revanche, sur le fond, il ne peut être invoqué l'imprécision de cette circulaire pour autoriser les candidats à faire usage de données textuelles [...]
Donc même si la circulaire de 1999 ne dit rien, selon cette réponse les articles supérieurs 334-25 à 334-35 du code de l'éducation t'interdiraient de mettre dans ta calculatrice :
- des informations
- des documents
- des manuels
- des textes annotés
- des données textuelles
Or, il s'agit tout simplement d'une réponse malhonnête, qui semble avoir pour seul but non pas d'informer de façon bienveillante, mais de décourager les demandes ou possibilités de plaintes devant ce très grave incident.
Il se trouve que les articles en question sont tous disponibles publiquement en ligne et ne sont pas si longs que ça :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCo ... 0006071191
Et il n'y est absolument pas question de ça. Ils définissent la procédure disciplinaire suite à une fraude, mais absolument pas ce qu'est la fraude en question sauf pour le cas bien particulier d'une substitution de personne !
La recherche des mots 'document', 'manuel', 'annot...' ou 'donnée' n'y donne strictement rien !
La DAEC de Montpellier s'est visiblement complètement moquée de son interlocuteur, espérant que lister un nombre important d'articles découragerait toute lecture.
Ce n'est plus de l'interprétation de textes ici, mais une invention manifeste !
Enfin en conclusion, la réponse couvre l'intervention scandaleuse du Proviseur, parlant d'un "simple rappel à l'ordre", et affirme de façon délirante que l'intervention était de nature à garantir l'égalité de traitement entre candidats, car il y en a qui sont dépourvus de machines sophistiquées permettant le stockage d'informations ou de données.
Sans blague ?... Incompétence, mauvaise foi ou langue de bois ?
Il s'agit visiblement de décourager toute poursuite.
Voici ci-contre rien que des modèles d'entrée et milieu de gamme, qui comme on peut le voir permettent bien tous de stocker des documents.
A moins que la personne en question ne parlait de l'extrême minorité de candidats qui font le choix de passer le BAC avec une TI/Casio Collège (égalité par nivellement par le bas ?...), son raisonnement ne tient pas debout.
Bref, il n'y a cette année aucun texte en vigueur traitant du contenu des mémoires de calculatrices. Et c'est justement pour cela qu'il y a un nouveau texte (fort mal fait mais ce n'est pas la question aujourd'hui) pour le mode examen à compter de 2018.
Dans leurs justifications, Rectorats et Proviseurs ne font que se contredire en énonçant des règles totalement différentes. Et c'est parfaitement normal puisqu'ils inventent quelque chose qui n'existe pas.
Ils semblent faire toujours exprès de répondre à côté de la plaque : avec des règles non motivées en droit lorsqu'on leur parle de droit, et avec une batterie de textes sans rapport losqu'on leur parle de morale/principes.
Au BAC 2017 tu n'auras hélas personne pour te défendre dans la salle d'examens.
Mieux vaut prévenir que guérir. Alors protège-toi, particulièrement si tu passes près d'un centre où il y a déjà eu des incidents, dans l'Académie de Lyon ou dans l'Académie de Montpellier où les D(A)EC visiblement couvrent les traitements discriminatoires/inégalitaires de candidats, et par conséquent donc les encouragent :
- si tu as un modèle à écran couleur rétroéclairé, n'attire pas l'attention - installe un film confidentiel pour faire croire de loin que ta calculatrice est éteinte ou n'a pas d'écran couleur rétroéclairé, et rendre la lecture de ton écran difficile pour le surveillant qui ne met pas sa figure au-dessus de ta table ou juste derrière toi !
- si tu as une TI-Nspire, convertis tes documents avec le nouvel mViewer GX 1.4 muni d'une touche d'urgence rendant le document courant illisible !
- si tu as une TI-Nspire, verrouille l'accès à tes dossiers avec nSonic2MS, empêchant ainsi non seulement de fermer et rouvrir le document courant pour le rendre à nouveau lisible, mais également de fouiller le reste du contenu de tes dossiers !