Il ne supporte pas que les candidats au BAC puissent recopier des données stockées dans les mémoires de leurs machines :
Question écrite n° 17832 de M. Emmanuel Hamel (Rhône - RPR)
publiée dans le JO Sénat du 08/07/1999 - page 2279
M. Emmanuel Hamel attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie sur l'information parue à la page 14 du quotidien Le Monde du 23 juin 1999 selon laquelle " les surveillants du bac s'inquiètent de la "fraude électronique" : des candidats ont "consulté" leur calculatrice... pour "pomper" sur leur écran des extraits de manuels, de cours ou de corrigés. " Il lui demande quelles mesures le Gouvernement envisage de prendre pour remédier à cette situation, lutter efficacement contre cette fraude et s'il ne juge pas opportun la réalisation de la proposition de l'association des professeurs de sciences économiques de mettre " à disposition des candidats (des) calculatrices basiques, identiques pour tous. "
Monsieur le Sénateur ne semble pas avoir compris la nature de l'évaluation au BAC.
Les épreuves autorisant usuellement la calculatrice, Mathématiques et Physique-Chimie ne sont pas des épreuves de restitution.
Il n'y pas de question de cours demandant de réciter quelque chose.
Les candidats sont face à un sujet qui est toujours inédit, et doivent faire appel à leurs esprits d'analyse puis de synthèse pour réaliser une production.
Aucune question ne peut être résolue par la simple recopie d'un document préexistant, quoi qu'en pensent les candidats - même pas les questions de ROC (Restitution Organisée de Connaissances) qui ont quasiment disparu à l'épreuve de Mathématiques depuis le BAC 2012.
Pour la simple et bonne raison qu'il y a nombre de façons différentes de démontrer une même propriété, et que le ou les outils à utiliser étaient imposés par l'énoncé à la rubrique prérequis.
Un candidat répondant à une question de BAC en recopiant un texte préexistant commet non seulement un plagiat, mais également un possible hors-sujet.
En septembre 2001, le Ministre a répondu par écrit au JO (Journal Officiel) du Sénat.
Vu l'écart de dates, nous ignorons si la réponse a été préparée par les services de Claude Allègre ou de Jack Lang.
Réponse du ministère : Éducation
publiée dans le JO Sénat du 27/09/2001 - page 3103
La réglementation concernant l'utilisation des calculatrices dans les examens autorise tout type de matériel non muni d'imprimante et disposant d'une alimentation électrique autonome. Il est donc habituel que les candidats apportent, lors de l'examen, des calculatrices qu'ils ont acquises en classe de seconde, qu'ils ont utilisées dans le cadre de leurs études au lycée et dont ils auront également l'usage dans les premières années d'études supérieures. Toutefois, l'autorisation d'utiliser une calculatrice n'a pas pour objet de permettre l'introduction, dans les salles d'examen, de données précises en rapport avec les sujets de l'épreuve, de nature à faire échec au but de tout examen qui est de contrôler l'acquisition des connaissances par les candidats. Tout candidat surpris à consulter, pendant le déroulement des épreuves, des données textuelles précises, susceptibles d'être utilisées directement pour répondre au sujet de l'épreuve, est considéré comme ayant commis une fraude, pouvant entraîner, pour le candidat, l'annulation de l'examen. Par ailleurs, il appartient aux responsables de l'élaboration des sujets de décider, pour chacune des épreuves, si l'usage des instruments de calcul, dont les calculatrices électroniques, est autorisé ou non. Ce point doit être précisé en tête des sujets. Les candidats doivent donc être préparés à l'éventualité d'épreuves ne requérant pas le recours à des calculatrices.
Donc, selon le Ministre, seraient interdits dans la mémoire de ta calculatrice :
- les données textuelles en rapport avec le sujet
- les données précises en rapport avec le sujet
Ces règles que nous découvrons semblent reprendre au mot près la motivation de la condamnation d'un candidat par le TA (Tribunal Administratif) de Rennes en 1999.
Sauf qu'il s'agissait d'un candidat au BAC agricole, et que la condamnation était donc motivée par le code rural, qui ne s'applique pas dans l'Education Nationale.
Ici justement, le Ministre évite de motiver son argumentation en droit.
A notre connaissance, ces règles ne sont présentes dans aucun texte réglementaire en vigueur dans l'Education Nationale pour la session 2017 du BAC.
Les termes de "données textuelles" ou "données précises" sont de plus tout sauf précis, et peuvent donner lieu à nombre d'interprétations.
Un programme de dérivation est-il permis ?
Après, son code c'est du texte, et il produit lui-même des lignes de calcul, soient données en rapport avec le sujet.
Et quand la dérivation est une fonctionnalité intégrée par le constructeur à la machine, là ce serait permis à la différence ?
Ces règles sont incompréhensibles et auraient mérité de faire l'objet d'un texte réglementaire écrit portée à la connaissance de tous les candidats avant l'épreuve.
Il n'y a pas égalité avec des règles que chacun invente/clarifie à sa sauce quand il attrape un candidat pendant l'épreuve.
Nous comprenons bien qu'il s'agit ici de répondre à un Sénateur que l'on peut considérer comme hostile.
Mais nous ne pouvons que regretter, avec 16 ans de retard, cette intervention très maladroite.
Car n'étant pas motivée par un texte réglementaire, elle incite les différents intervenants, surveillants et Proviseurs, à faire eux aussi de l'interprétation des règles, voir même de l'invention.
Les candidats ne sont donc pas à égalité :
- entre ceux, majoritaires, dont les surveillants ne se mêleront pas du contenu des calculatrices autorisées
- et ceux qui vont tomber sur des réactionnaires
Et ce sont justement des reformulations de cette intervention maladroite que sortent certains services de Rectorat (Lyon et Montpellier) pour se dédouaner et décourager, lorsque certains candidats les interpelle sur les inégalités de traitement dont ils ont été les victimes.
L'inégalité est pourtant flagrante et criante. Alors que tous les modèles sont capables de stocker des documents, même le milieu et l'entrée de gamme, ce ne sont que des candidats équipés de TI-Nspire CX qui se font attraper.
Parce qu'elles ont un écran couleur rétroéclairé qui permet de les repérer et d'en lire le contenu de loin ? Cela n'en reste pas moins de la discrimination totalement scandaleuse et inadmissible.
Au BAC 2017 tu n'auras hélas personne pour te défendre dans la salle d'examens.
Mieux vaut prévenir que guérir. Alors protège-toi, particulièrement si tu passes près d'un centre où il y a déjà eu des incidents, dans l'Académie de Lyon ou dans l'Académie de Montpellier où les D(A)EC visiblement couvrent les traitements discriminatoires/inégalitaires de candidats, et par conséquent donc les encouragent :
- si tu as un modèle à écran couleur rétroéclairé, n'attire pas l'attention - installe un film confidentiel pour faire croire de loin que ta calculatrice est éteinte ou n'a pas d'écran couleur rétroéclairé, et rendre la lecture de ton écran difficile pour le surveillant qui ne met pas sa figure au-dessus de ta table ou juste derrière toi !
- si tu as une TI-Nspire, convertis tes documents avec le nouvel mViewer GX 1.4 muni d'une touche d'urgence rendant le document courant illisible !
- si tu as une TI-Nspire, verrouille l'accès à tes dossiers avec nSonic2MS, empêchant ainsi non seulement de fermer et rouvrir le document courant pour le rendre à nouveau lisible, mais également de fouiller le reste du contenu de tes dossiers !
Source : https://www.senat.fr/questions/base/199 ... 17832.html