Sortie calculatrice en ligne TI-Nspire CX II pour navigateur

[critor]

En France les calculatrices graphiques sont de moins en moins achetées par les lycéens, la cause en étant la réforme du Baccalauréat. Les seuls enseignements faisant l'objet d'une évaluation terminale sous le cadre national n'autorisant que la calculatrice comme seul outil numérique ne sont plus que le Français, la Philosophie et les spécialités. Comme les sujets de Français et Philosophie n'autorisent jamais la calculatrice, ne restent plus que les spécialités qui à la différence sont des enseignements choisis. Avec en série générale 3 spécialités à choisir pour la Première et 1 spécialité à abandonner pour la Terminale, la visibilité de nos lycéens est réduite à 1 an, et l'achat de la calculatrice bien souvent différé plusieurs fois par les familles, au détriment de la bonne prise en main de l'outil.

Les enseignants en France adoptent en conséquence de nouvelles pratiques concurrentes concernant l'outil numérique :

• faire avec la calculatrice scientifique héritée du collège, parfaitement autorisée aux éventuelles épreuves terminales scientifiques
• en attendant un éventuel achat si nécessaire un jour, faire avec les émulateurs de calculatrices en autorisant les ordis/tablettes/smartphones des élèves, histoire de correctement les préparer malgré tout à l'éventuelle épreuve terminale
• ou faire avec les logiciels ou applications de son choix sur les ordis/tablettes/smartphones des élèves, avec le gros inconvénient que ces outils ne seront pas utilisables aux éventuelles épreuves terminales

Mais la France n'est pas un cas isolé pour l'évolution du cadre des examens. Le contexte international s'assombrit de plus en plus pour les calculatrices ces derniers mois :

• L'Allemagne qui interdit les calculatrices graphiques d'entrée et milieu de gamme à l'horizon de l'Abitur 2029, pour ne plus autoriser que les calculatrices haut de gamme disposant d'un moteur de calcul formel, mais désormais en concurrence avec les logiciels intégrés de mathématiques sur tablettes et ordinateurs.
• Les écoles européennes qui jusqu'à la session 2022 n'autorisaient que la TI-Nspire en mode examen, et voulaient initialement basculer sur Geogebra 6 en mode examen dès la session 2023.
  Un changement radical visiblement fort mal préparé selon un sondage des associations de parents d'élèves : enseignants qui n'utilisent pas Geogebra en classe, ne font pas activer le mode examen pour leurs évaluations, ou pire ne le font pas davantage pour les évaluations formelles comptant pour l'examen au second semestre des trois dernières années de scolarité, préférant continuer de faire avec leur stock de TI-Nspire ou bien se tourner directement vers son concurrent Desmos. Avec des élèves donc absolument pas préparés à l'utilisation optimale de Geogebra en mode examen nous courrions droit à la catastrophe, si bien que les protestations des associations de parents ont fait reporter la migration sur Geogebra a été reportée au plus tôt à la session 2026, sous le prétexte oofficiel que Geogebra était instable en mode examen.
• Le Portugal qui à compter de la session 2025 dématérialise les copies d'examen. Les candidats continueront à disposer des mêmes outils autorisés (dont la calculatrice), mais plutôt que d'écrire sur une feuille composeront directement sur ordinateur. De là à se poser la question d'avoir également les outils autorisés sous forme logicielle dans l'ordinateur de composition, il n'y a plus qu'un pas.
• Les examens américains SAT et PSAT qui abandonnent les calculatrices graphiques pour Desmos à partir de la session 2024 aux Etats-Unis et 2025 pour les étudiants internationaux.

Casio a bien compris cette évolution, a travaillé ces dernières années sur plusieurs solutions, et continue en ce moment-même.

Lancée pour la rentrée 2018, la plateforme Classpad.net est une version en ligne du logiciel de Mathématiques intégré équipant ses calculatrices graphiques haut de gamme couleur et tactiles ClassPad (actuellement fx-CP400+E en France, fx-CG500 en Amérique du Nord, fx-CP400 dans le reste du monde), offrant de plus à la différence de la calculatrice un mode d'utilisation gratuit sans obligation d'achat. La plateforme te permet de composer des documents en ajoutant différents objets (en Anglais widgets ou post-its) représentant des données mathématiques, et chose remarquable de les interconnecter visuellement. En effet les modifications que tu effectues sur les données dans l'un des post-its interconnectés sont alors automatiquement répercutées dans les autres, un outil exceptionnel pour avancer simultanément dans un problème Mathématique sous différentes représentations, ou encore plus généralement travailler la compétence Représenter.

Depuis, nous avons eu Classpad Academy. Annoncée dès les journées APMEP 2021 et lancée cette rentrée 2022 exclusivement en Français et Allemand, il s'agit ici encore d'une plateforme tournant directement dans le navigateur Internet et donc utilisable sur n'importe quel appareil. En pratique, Classpad Academy est la fusion de deux technologies :

• ClassPad.net
• et Classpad.Learning, nouvelle couche développée pour l'occasion, un exerciseur s'appuyant sur le moteur précédent et permettant de :
  
  • créer rapidement des classes virtuelles
  • assigner des exercices de la banque à tout ou partie de tes élèves, l'occasion de tenir compte de leur niveau pour différencier ton enseignement
  • planifier des parcours d'exercices pour les élèves
  • suivre facilement leurs progrès (durée moyenne passée sur un devoir, identification des exercices qui semblent poser problème à la classe, identification des élèves les plus en difficulté, ...)
  Rajoutons que ClassPad.Learning gère des widgets supplémentaires non disponibles sur Classpad.net, entre autres scripts Python et scripts par blocs à la Scratch.

Et ce n'est pas tout, Casio agit également du côté des calculatrices scientifiques. Par exemple Classpad.net intègre des émulateurs de calculatrices scientifiques Casio de la génération EX-Classwiz, ce qui inclut entre autres la formidable fx-92+ Spéciale Collège française utilisée de plus en plus au lycée.

De plus, avec la nouvelle fx-92 Collège à venir d'ici la rentrée 2023, Casio va clairement au-delà du programme du collège en rajoutant entre autres une application de cercle trigonométrique interactif.

Et Texas Instruments dans tout cela ? Ce constructeur nous apparaît moins à l'avant-garde de la transition que Casio (à moins bien sûr que des choses soient préparées dans le plus grand secret), mais c'est tout de même à ce que nous observons à ce jour le deuxième constructeur la préparer au mieux ces derniers mois.

Nous pouvons par exemple citer la calculatrice en ligne TI-84 Plus CE qui est sortie l'été dernier, tournant de même directement dans ton navigateur.

Nous t'avions par la suite annoncé la sortie d'une calculatrice TI-Nspire CX II en ligne pour début 2023.

Nous nous demandions d'ailleurs si cette dénomination était exacte, c'est-à-dire si la chose allait prendre la forme d'un simple émulateur/simulateur de calculatrice (avec un clavier à manipuler et un écran à côté), ou bien se débarrasser totalement de l'aspect calculatrice pour devenit un logiciel intégré de Mathématiques en ligne à la ClassPad.net, comme les logiciels TI-Nspire installables sur ordinateurs et tablettes en sont parfaitement capables d'ailleurs...

Et bien nous y sommes, la calculatrice en ligne TI-Nspire CX II vient tout juste de sortir !

Nous ne disposons malheureusement pas d'un accès officiel à la plateforme et n'avons donc pas pu tester tout ce que nous voulions, mais voici malgré tout quelques informations.

Le site ne reproduit à ce jour les fonctionnalités que d'un seul et unique modèle, la TI-Nspire CX II américaine, en version 6.0.1.56. C'est-à-dire qu'il n'y a pas de moteur de calcul formel CAS, et même pas de moteur de calcul exact comme sur le modèle européen TI-Nspire CX II-T.

Tous les visuels que nous avons pu trouver sur le site de Texas Instruments suite à ce lancement montrent un affichage clavier-écran, on serait donc sur un simulateur de calculatrice, et non pas sur un outil intégré de Mathématiques s'adaptant sur-mesures au navigateur. Un cran en-dessous donc en terme d'ambition par rapport à Casio, du moins pour le moment...

Pour les différences par rapport à la calculatrice physique ainsi que son logiciel installable, nous notons :

• pas de mode examen
• pas de prise en compte des capteurs de mesures physiques si branchés sur la machine hôte

L'accès nécessite un abonnement qui a priori nous semble très raisonnable pour le moment : seulement 27,50$ par an. En trois ans de lycée donc, on n'atteint même pas le prix d'une calculatrice TI-Nspire CX II.

Lien : https://nspirecxii.ti.com/tco/

[parisse]

Personnellement je trouve que 27.5$/an, c'est cher. Evidemment 3 ans à ce prix, c'est moins que le prix d'une calculatrice TI Nspire CX II physique, mais il ne faut pas oublier que c'est à l'utilisateur de fournir le matériel, le prix indiqué comprend uniquement l'utilisation du logiciel. On peut prendre un point de comparaison en regardant le prix de l'app HP Prime Pro : 20$ ou 20€ sans limitation de durée.

Sinon, j'ai regardé rapidement Desmos qui semble se développer aux US. C'est une collection de calculatrices qui semblent indépendantes les unes des autres. Par exemple l'outil de géométrie n'a pas l'air de permettre de faire de la géométrie analytique. Je n'ai pas vu de tableur et il n'y a pas de calcul formel. Bref, ça semble beaucoup moins complet que Geogebra.

[ptijoz]

L'accès nécessite un abonnement qui a priori nous semble très raisonnable pour le moment : seulement 27,50$ par an. En trois ans de lycée donc, on n'atteint même pas le prix d'une calculatrice TI-Nspire CX II.[/success][/justify]
Lien : https://nspirecxii.ti.com/tco/

perso je trouve que c'est très très cher ! on ne paie qu'un service. Mais, c'est mon avis personnel.
et à la fin on n'a rien à soi !

[iard]

And of course it doesn't work on Linux... unless you change your Chromium user agent Right click on page, Inspect, Network, More network conditions, uncheck Use browser default, then pick one of the Chrome on Windows ones. I wonder though how they came op with $27.50 for the Nspire online calculator, while the TI-84 one is still $20.00

[SlyVTT]

Easy : 20$ + (25% cause nSpire is better than TI84 + 12.5% because of the global inflation) = 20$ +37.5% = 27.5$

[Adriweb]

Pour les personnes ciblées, personnellement je ne trouve pas ca très cher - après tout ce n'est pas forcément pour aller en complément de la calculatrice physique (en tout cas c'est ma vision des choses), contrairement au logiciel ordinateur complet (et dont on a une licence offerte jusqu'a plusieurs années en France il me semble).

[parisse]

Pour les personnes ciblées, personnellement je ne trouve pas ca très cher - après tout ce n'est pas forcément pour aller en complément de la calculatrice physique (en tout cas c'est ma vision des choses), contrairement au logiciel ordinateur complet (et dont on a une licence offerte jusqu'a plusieurs années en France il me semble).

C'était bien ainsi que je le comprenais, le public cible n'achète pas de calculatrice, mais il faut bien qu'il achète une tablette ou un ordinateur et qu'il dispose d'un accès Internet, alors que dans le modèle économique de la calculatrice, il n'a plus rien à payer pendant toutes ses études une fois celle-ci achetée (hors fourniture d'énergie, mais à maxi 1W de consommation sur une calculatrice, c'est négligeable, c'est déjà moins vrai avec un ordinateur portable+wifi et une consommation de quelques dizaines de W, on peut s'approcher d'un euro/an pour un usage intensif).
A 27.5$/an, c'est potentiellement une affaire en or pour TI. Mon estimation de la marge faite par TI sur la vente d'une nspire à 130 euros TTC, soit 108 euros HT, c'est au max 35 euros (disons on divise environ par 3: au moins 1/3 pour la chaine de revente, environ 1/3 pour les couts de production, un petit tiers de marge), mais c'est une seule fois. Là c'est presque la même somme mais 1 fois par an. Après il faut déduire les couts du service pour TI, mais ça ne doit pas être une fraction importante, sinon il n'y aurait pas autant de services en ligne proposés gratuitement...