Pour cette session 2023, des académies ont publié leurs protocoles de mise en mode examen à l'attention de la surveillance.
Nous avons par exemple l'académie de Clermont-Ferrand, dans sa Note relative à l’utilisation de la calculatrice durant les épreuves d’examens du 3 janvier 2023 :
Et l'académie d'Aix-Marseille vient de suivre dans son bulletin académique n°958 du 27 février 2023 :
Nous nous concentrerons par la suite sur ce dernier protocole, plus complet.
Nous avons par exemple l'académie de Clermont-Ferrand, dans sa Note relative à l’utilisation de la calculatrice durant les épreuves d’examens du 3 janvier 2023 :
Clermont-Ferrand wrote:Déroulement des épreuves :
Le mode examen ne doit pas être activé avant l’entrée en salle, mais uniquement sur instruction du surveillant, avant distribution des sujets. Le surveillant vérifie à l’entrée en salle que le mode examen n’est pas activé (voyant ne clignote pas).
Sur instruction du surveillant, les candidats activent le mode examen et doivent maintenir celui-ci activé durant toute la durée des épreuves, ceci afin d’éviter toute rupture d’égalité entre les candidats concernant l’accès à la mémoire des calculatrices et aux données qu’elles contiennent.
Et l'académie d'Aix-Marseille vient de suivre dans son bulletin académique n°958 du 27 février 2023 :
Académie Aix-Marseille wrote:Depuis la session 2020 seules les calculatrices en mode examen ou calculatrices sans mémoire sont autorisés lorsque le sujet le prévoit.
Avant le début de l’épreuve :
- Le surveillant vérifie que la calculatrice « avec mode examen » n’est pas activée et le voyant ne clignote pas
Cette vérification intervient à l’entrée en salle ou après installation des candidats en passant dans les rangs.
Si la calculatrice d’un candidat clignote avant demande de passage en mode examen, le surveillant note le nom des candidats concernés.- Une fois cette vérification effectuée, le surveillant annonce aux candidats qu’ils doivent activer le mode examen.
- Le surveillant passe à nouveau dans les rangs afin de vérifier que toutes les calculatrices clignotent et demande aux candidats dont la calculatrice clignotait de procéder à la réinitialisation du mode examen devant lui, le voyant lumineux reste clignotant, avant et après, la réinitialisation du mode examen.
- Le surveillant peut alors distribuer les sujets.
- Le surveillant signale, au chef d’établissement, les incidents relatifs à la mise en œuvre du mode examen. Un dossier de suspicion de fraude est renseigné pour tout candidat qui consulte des données personnelles pendant l’épreuve.
Il faut donc vérifier avant le début de l’épreuve que les élèves disposent d’un matériel autorisé (cf annexe n° 5)
Nous nous concentrerons par la suite sur ce dernier protocole, plus complet.
Disons-le de suite, ces deux protocoles sont défectueux, et ouvrent la porte à la fraude si appliqués en l'état.
Et c'est extrêmement dommage car contrairement aux ordinateurs, tablettes et smartphones, la calculatrice graphique en étant capable à la différence de combiner à la fois des sécurités logicielles et matérielles permet un mode examen extrêmement fiable. Si (et nous avons bien dit si) le protocole de mise en place est correct, alors il est strictement impossible d'en sortir et de consulter des données interdites, même pour nous. Un simple effort de seulement quelques minutes d'organisation et de rigueur en début d'épreuve, et la surveillance peut être tranquille tout le reste de l'épreuve : il n'y a plus à s'inquiéter et s'embêter à se positionner pour bien lire ce qu'affichent les écrans de chaque calculatrice, car de toutes façons toute fraude est impossible tant que la diode visible à distance continue à clignoter. Les surveillant(e)s peuvent alors se concentrer sur tout le reste : introduction, dissimulation et utilisation d'autres moyens de consulter des informations ou communiquer, qu'ils soient numériques (smartphones, montre/lunettes connectées, nanoordinateurs, ...) ou plus artisanaux (tatouages, inscriptions sur l'un des instruments apportés, etc.).
Quel est donc le problème ? En fait il y en a plusieurs.
Et c'est extrêmement dommage car contrairement aux ordinateurs, tablettes et smartphones, la calculatrice graphique en étant capable à la différence de combiner à la fois des sécurités logicielles et matérielles permet un mode examen extrêmement fiable. Si (et nous avons bien dit si) le protocole de mise en place est correct, alors il est strictement impossible d'en sortir et de consulter des données interdites, même pour nous. Un simple effort de seulement quelques minutes d'organisation et de rigueur en début d'épreuve, et la surveillance peut être tranquille tout le reste de l'épreuve : il n'y a plus à s'inquiéter et s'embêter à se positionner pour bien lire ce qu'affichent les écrans de chaque calculatrice, car de toutes façons toute fraude est impossible tant que la diode visible à distance continue à clignoter. Les surveillant(e)s peuvent alors se concentrer sur tout le reste : introduction, dissimulation et utilisation d'autres moyens de consulter des informations ou communiquer, qu'ils soient numériques (smartphones, montre/lunettes connectées, nanoordinateurs, ...) ou plus artisanaux (tatouages, inscriptions sur l'un des instruments apportés, etc.).
Quel est donc le problème ? En fait il y en a plusieurs.
Frauder le protocole tel qu'il a été rédigé est extrêmement simple, même enfantin.
Le système étant fiable si activé en début d'épreuve, il suffit tout simplement d'activer le mode examen avant l'épreuve. Chez soi par exemple la veille, pour ensuite y charger ou saisir ensuite toutes les informations de son choix.
En effet, le clignotement de la diode n'indique absolument pas que la mémoire est vide, mais qu'elle a été vidée il y a un certain temps (lors de l'activation du mode examen). Et si cette activation a eu lieu avant l'épreuve hors de la vue des surveillant(e)s, rien n'est garanti.
Le protocole tente bien de contrer ceci en disant de relever les noms (par exemple pièces d'identité) des candidats se présentant avec un mode examen déjà activé, pour ensuite aller individuellement leur "laver la mémoire". Mais c'est là qu'il commet une énorme erreur.
Il y a nombre de façons de ralentir, figer ou désactiver temporairement le clignotement de la diode. Cela varie selon les modèles et nous n'allons bien évidemment pas préciser quelles astuces sont utilisables, mais tous sont concernés par au moins une des astuces suivantes :
La bonne façon de faire, c'est de vérifier que la diode ne clignote pas, alors que la calculatrice est dans un état fonctionnel (c'est-à-dire allumée sur un écran normal : par exemple écran de calcul ou écran d'accueil listant les applications). Donc demander aux candidats d'allumer leur calculatrice, puis seulement après circuler pour vérifier le non clignotement. Une simple consigne collective supplémentaire n'aloudissant pas le travail de surveillance, nous ne comprenons pas que l'académie d'Aix-Marseille persiste dans l'erreur, surtout que nous avions déjà signalé la même erreur l'année dernière.
Point majeur que nous nous étions donné la peine de traiter dans notre propre protocole publié dès la session 2020.
À l'attention des candidat(e)s : rappelons que les conséquences de toute tentative de fraude sont lourdes (non délivrance du diplôme, zéro à l'épreuve concernée, privation de la mention, jusqu'à 5 ans d'interdiction de passer tout examen ou concours public y compris le permis de conduire, interdiction temporaire ou même définitive de s'inscrire dans un établissement d'enseignement public, ...), ce qui dans tous les cas est stressant. Et même en cas de blanchiment les conséquences n'en sont pas nulles pour autant : dans l'attente de l'étude du dossier non remise des résultats et donc rien à aller fêter avec ses camarades, et si cela se prolonge impossibilité de commencer correctement ta première année d'études supérieures.
Le système étant fiable si activé en début d'épreuve, il suffit tout simplement d'activer le mode examen avant l'épreuve. Chez soi par exemple la veille, pour ensuite y charger ou saisir ensuite toutes les informations de son choix.
En effet, le clignotement de la diode n'indique absolument pas que la mémoire est vide, mais qu'elle a été vidée il y a un certain temps (lors de l'activation du mode examen). Et si cette activation a eu lieu avant l'épreuve hors de la vue des surveillant(e)s, rien n'est garanti.
Le protocole tente bien de contrer ceci en disant de relever les noms (par exemple pièces d'identité) des candidats se présentant avec un mode examen déjà activé, pour ensuite aller individuellement leur "laver la mémoire". Mais c'est là qu'il commet une énorme erreur.
Il y a nombre de façons de ralentir, figer ou désactiver temporairement le clignotement de la diode. Cela varie selon les modèles et nous n'allons bien évidemment pas préciser quelles astuces sont utilisables, mais tous sont concernés par au moins une des astuces suivantes :
- coincer le bouton de réinitialisation au dos de la machine
- lancer un programme occupant lourdement les ressouces (boucle infinie par exemple)
- éteindre la calculatrice (sur certaines combinaisons non conformes de versions que nous ne repréciserons pas)
- effectuer la combinaison permettant de mettre la calculatrice dans un menu de diagnostic/dépannage
- couper l'alimentation (retirer une pile, mettre une pile à l'envers, intercaler une languette isolante comme il en vient avec nombre d'appareils électroniques neufs, ...)
- cacher la diode (par exemple un scotch opaque, de préférence de la couleur du boîtier)
La bonne façon de faire, c'est de vérifier que la diode ne clignote pas, alors que la calculatrice est dans un état fonctionnel (c'est-à-dire allumée sur un écran normal : par exemple écran de calcul ou écran d'accueil listant les applications). Donc demander aux candidats d'allumer leur calculatrice, puis seulement après circuler pour vérifier le non clignotement. Une simple consigne collective supplémentaire n'aloudissant pas le travail de surveillance, nous ne comprenons pas que l'académie d'Aix-Marseille persiste dans l'erreur, surtout que nous avions déjà signalé la même erreur l'année dernière.
Point majeur que nous nous étions donné la peine de traiter dans notre propre protocole publié dès la session 2020.
Autre erreur majeure, ce protocole n'est absolument pas adapté à la HP Prime qui est de loin le modèle permettant le plus de paramétrer le mode examen.
Contrairement à tous les autres modèles, il est ici possible de dire au mode examen de "garder" les données préchargées en mémoire lors de l'activation du mode examen.
Ce n'est pas problématique chez nos voisins européens lorsque c'est la surveillance qui active (et donc configure) le mode examen, ou lorsque la surveillance dispose d'un protocole pour vérifier la bonne configuration du mode examen. Comme en France ce sont les candidat(e)s qui activent le mode examen et que la surveillance est, comme nous venons de voir, fort mal informée, c'est la porte grande ouverte à la fraude.
Donc non, ce n'est pas parce qu'une HP Prime clignote que c'est bon, cas également traité avec une petite astuce dans notre protocole.
Contrairement à tous les autres modèles, il est ici possible de dire au mode examen de "garder" les données préchargées en mémoire lors de l'activation du mode examen.
Ce n'est pas problématique chez nos voisins européens lorsque c'est la surveillance qui active (et donc configure) le mode examen, ou lorsque la surveillance dispose d'un protocole pour vérifier la bonne configuration du mode examen. Comme en France ce sont les candidat(e)s qui activent le mode examen et que la surveillance est, comme nous venons de voir, fort mal informée, c'est la porte grande ouverte à la fraude.
Donc non, ce n'est pas parce qu'une HP Prime clignote que c'est bon, cas également traité avec une petite astuce dans notre protocole.
Attardons-nous sur la toute dernière consigne du protocole :
Comme le protocole nous a déjà dit dès le début que "seules les calculatrices en mode examen ou calculatrices sans mémoire" étaient autorisées, on s'attendrait à y trouver des précisions.
Et bien non, l'annexe n°5 reformule exactement la même chose très rapidement dans ses premières lignes :
Comme justement l'on n'y trouve strictement aucune précision, ce renvoi est extrêmement maladroit. Car laissant de côté ces banalités, le lecteur passe donc à la suite de l'annexe, détaillant les manipulations en y illustrant en gros 5 modèles (y compris la HP Prime extrêmement rare, ce qui est un comble vu l'erreur précédente).
La surveillance risque donc d'en déduire qu'un autre équipement est interdit au moins pour l'académie d'Aix-Marseille, notamment les TI-Nspire.
Aix-Marseille wrote:Il faut donc vérifier avant le début de l’épreuve que les élèves disposent d’un matériel autorisé (cf annexe n° 5)
Comme le protocole nous a déjà dit dès le début que "seules les calculatrices en mode examen ou calculatrices sans mémoire" étaient autorisées, on s'attendrait à y trouver des précisions.
Et bien non, l'annexe n°5 reformule exactement la même chose très rapidement dans ses premières lignes :
Aix-Marseille wrote:Calculatrices autorisées aux examens :
- les calculatrices non programmables sans mémoire alphanumérique ;
- les calculatrices avec mémoire alphanumérique et/ou avec écran graphique qui disposent d'une fonctionnalité « mode examen »
Comme justement l'on n'y trouve strictement aucune précision, ce renvoi est extrêmement maladroit. Car laissant de côté ces banalités, le lecteur passe donc à la suite de l'annexe, détaillant les manipulations en y illustrant en gros 5 modèles (y compris la HP Prime extrêmement rare, ce qui est un comble vu l'erreur précédente).
La surveillance risque donc d'en déduire qu'un autre équipement est interdit au moins pour l'académie d'Aix-Marseille, notamment les TI-Nspire.
Enfin, la mention "Un dossier de suspicion de fraude est renseigné pour tout candidat qui consulte des données personnelles pendant l’épreuve" en fin de protocole également nous semble choquante.
Si le mode examen était activé correctement (ce qui n'est pas le cas sous ce protocole), alors il n'y aurait pas besoin pour la surveillance de s'occuper de ce qu'il y a d'affiché à l'écran. Et c'était d'ailleurs tout le but de la réforme introduisant le mode examen, décharger la surveillance de ce fardeau, sinon à quoi servirait-il ?
La mise en accusation systématique de tout candidat(e) ayant des "données personnelles" à l'écran nous paraît hautement problématique, dans le sens où ces données ne font pas l'objet d'une définition dans ce texte. Or, rappelons :
Cette consigne extrêmement maladroite met à notre sens injustement en danger nombre de candidat(e)s de bonne foi.
Plutôt que d'inciter la surveillance non formée à remplir des procès verbaux au moindre affichage inconnu, le mieux serait de commencer par produire un protocole correct.
Si le mode examen était activé correctement (ce qui n'est pas le cas sous ce protocole), alors il n'y aurait pas besoin pour la surveillance de s'occuper de ce qu'il y a d'affiché à l'écran. Et c'était d'ailleurs tout le but de la réforme introduisant le mode examen, décharger la surveillance de ce fardeau, sinon à quoi servirait-il ?
La mise en accusation systématique de tout candidat(e) ayant des "données personnelles" à l'écran nous paraît hautement problématique, dans le sens où ces données ne font pas l'objet d'une définition dans ce texte. Or, rappelons :
- que les calculatrice disposent d'usine de données intégrées ou préchargées susceptibles d'être affichées (formules de régressions, formules de coniques, constantes physiques, tableau périodique des éléments...), données officielles dont l'accès n'est pas interdit par le mode examen et qui ne sont pas des "données personnelles"
- que ce qui est interdit selon les spécifications officielles ce ne sont pas les "données personnelles" mais toute "information stockée dans l’appareil avant l’épreuve" - les candidats ont parfaitement le droit de saisir des "données personnelles" en cours d'épreuve (un candidat peut très bien saisir en début d'épreuve l'ensemble des formules qu'il se récitait encore dans le couloir par exemple)
Cette consigne extrêmement maladroite met à notre sens injustement en danger nombre de candidat(e)s de bonne foi.
Plutôt que d'inciter la surveillance non formée à remplir des procès verbaux au moindre affichage inconnu, le mieux serait de commencer par produire un protocole correct.
À l'attention de la surveillance, à notre connaissance le seul et unique protocole fiable reste hélas le nôtre, lié ci-dessous. Sans triomphalisme aucun, car nous l'avions justement conçu pour que l'institution puisse s'en inspirer et te fournir quelque chose de fiable, ce qui visiblement ne fut clairement pas le cas jusqu'à présent. Par des vérifications aussi collectives et donc légères que possible, il maximise tes chances de fermer la porte à toute fraude. Ce petit effort de quelques minutes en début d'épreuve, c'est autant de sérénité de gagnée pour le reste du déroulement de l'épreuve où tu pourras te concentrer sur le reste, dont les éventuels smartphones.
À l'attention des candidat(e)s maintenant, et une fois de plus : rappelons que les conséquences de toute tentative de fraude sont lourdes (non délivrance du diplôme, zéro à l'épreuve concernée, privation de la mention, jusqu'à 5 ans d'interdiction de passer tout examen ou concours public y compris le permis de conduire, interdiction temporaire ou même définitive de s'inscrire dans un établissement d'enseignement public, ...), ce qui dans tous les cas est stressant. Et même en cas de blanchiment les conséquences n'en sont pas nulles pour autant : dans l'attente de l'étude du dossier non remise des résultats et donc rien à aller fêter avec ses camarades, et si cela se prolonge impossibilité de commencer correctement ta première année d'études supérieures.
Sources : https://bulacad.ac-aix-marseille.fr/upl ... 8-1701.pdf + https://www.ac-clermont.fr/media/15808/download
Lien : protocole fiable de mise en mode examen