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Mode examen déjà expérimenté concours DGFiP 2017

New postby critor » 31 Jan 2018, 16:46

Nous avions été très surpris en décembre dernier, du rétropédalage sans préavis avec l'abandon du mode examen aux concours de recrutement enseignant 2018. Cela alors que certains jurys en étaient encore jusqu'à la semaine d'avant à plancher sur les consignes en découlant, et que d'autres comme celui de l'Agrégation de SES en étaient déjà arrivés à la publication d'un protocole final.

4366Toutefois sache que pour les concours externes et internes de la DGFiP (Direction Générale des Finances Publiques), on n'a pas attendu le 1er janvier 2018, le mode examen ayant été expérimenté dès l'année dernière.

Se pourrait-il que les vérifications des candidats s'étant présentés avec une calculatrice graphique aient été plus complexes que prévu ? :#roll#:
Mystère même si ce ne serait absolument pas étonnant. Mais en tous cas ce n'est sûrement rien à côté des centaines de milliers de candidats qui vont passer les BAC et BTS 2018.

Mais bref, voilà quand même pour toi un petit aperçu de ce que pourront donner les nouvelles consignes en page de garde de tes sujets d'examens 2018.


Source sujets : https://www.economie.gouv.fr/recrutemen ... c-concours

Mode examen: le cahier des charges exigeait-il l'inégalité?

New postby critor » 31 Jan 2018, 22:19

Depuis avril 2015, nous n'avons eu de cesse de dénoncer la mise en place du mode examen sur les calculatrices graphiques :
  • Parce qu'en pratique il s'agit de rajouter une diode à la sécurité non fiable à des systèmes dont la sécurité ne l'est pas davatange.
  • Parce que conserver intact le contenu de la mémoire avec une diode qui clignote est enfantin sur certains modèles, et loin d'être impossible sur les autres.
    C'était donc l'Institution et à travers elle tous les français qui étaient en train de se faire avoir, à payer pour une sécurité imaginaire.
  • Parce qu'il donne le contrôle exclusif des données et fonctionnalités utilisables aux examens français à un oligopole d'entreprises américaines et japonaise (NumWorks n'existant pas encore à l'époque, mais c'est un détail).
  • Parce que tous les modèles ne se valent pas, et qu'en vidant complètement la mémoire le mode examen crée d'énormes inégalités entre candidats, supprimant des fonctionnalités rajoutées parfaitement légitimes sur les modèles d'entrée et milieu de gamme, alors que d'autres candidats équipés de modèles de milieu ou haut de gamme continueront à en disposer.
    Problème particulièrement remarquable dans le cas des constructeurs commercialisant plusieurs modèles à des prix distincts, et qui donc contrairement à d'autres ne donnent pas le meilleur à chaque modèle - voir notre série Inexamens 2018 pour plus d'informations à ce sujet.

Mais depuis quelques semaines, nous disposons du cahier des charges du mode examen, avec les critères que doivent respecter les constructeurs de calculatrices graphiques.

Alors que dit-il ? Exigeait-il vraiment noir sur blanc l'inégalité entre candidats ou est-ce les constructeurs qui ont mal compris ou fait au plus simple ? Voyons cela ensemble.



Après avoir abordé les possibilités d'échange de données avec ou sans fil dans 1er point, le cahier des charges aborde son 2ème point : "Le blocage de l’accès de l’utilisateur à toute information stockée dans l’appareil avant l’épreuve".


Notons bien le terme d'information qui pour nous renvoie au blocage de textes, documents et images statiques, et pas à celui de fonctionnalités mathématiques ou scientifiques programmées.

Précisons que nous n'avons strictement rien contre le blocage de vulgaires informations en mémoire.
Nous ne comprenons absolument pas l'apparente obsession de certains enseignants/surveillants pour le contenu mémoire des calculatrices. A notre sens il est impossible de réussir l'actuelle épreuve de Mathématiques ou Physique-Chimie du BAC par exemple, en consultant et/ou recopiant des informations préalablement stockées en mémoire. Les sujets qui tombent en sciences sont tous inédits. Même si cela peut changer à l'avenir, les sujets actuels n'exigent pas du bête par cœur, mais une mise en application intelligente des savoirs, savoir-faire, connaissances, capacités et compétences afin de résoudre un problème. Ceux qui peuvent réussir de telles épreuves en utilisant des documents seront ceux capables non pas de les recopier, mais de les comprendre et adapter afin de les transposer dans le contexte du problème. C'est-à-dire finalement ceux qui en auront le moins besoin.
Comme donc en pratique selon nous les informations en mémoire ne servent au mieux qu'à déstresser les candidats ayant développé des capacités d'adaptation et à rien pour les autres, nous n'avons jusqu'ici rien à objecter au cahier des charges.



Dans un 1er paragraphe introductif, le cahier des charges semble tout d'abord continuer dans le sens du ciblage des seules informations. C'est juste l'utilisation de la mémoire à des fins de permettre la "consultation d’informations (texte ou image) enregistrées avant l’épreuve" qui est à proscrire.




Dans un premier temps, le 2ème paragraphe continue certes en ce sens, en exigeant le "blocage de l’accès par l’utilisateur aux informations personnelles stockées au préalable".

Mais il se sent alors le besoin d'expliquer comment faire et c'est là que tout déraille puisque la suite du paragraphe exige littéralement le blocage de toutes les :
  • applications personnelles
  • remarques
  • données "scratchpad"
  • programmes de l'utilisateurs
  • classeurs
  • dossiers personnels

Or dossiers, applications, classeurs et programmes ne contiennent pas forcément des informations, et peuvent contenir de simples fonctionnalités programmées, qui plus est potentiellement présentes d'origine sur d'autres modèles pourtant également conformes, et donc parfaitement légitimes.

Il y avait pourtant bien des façons possibles pour discriminer les informations au profit des fonctionnalités, comme :
  • Limiter la taille mémoire utilisable en mode examen.
    En effet, les candidats mettant des informations privilégiant souvent la quantité, et les informations avec des textes ou pire des images nécessitent énormément de place, contrairement aux fonctionnalités programmées.
  • Interdire l'édition pour les programmes présents en mémoire avant l'activation du mode examen, et contenant peut-être des textes ou commentaires.
    Interdire l'exécution des instructions d'affichage sur écran pour les programmes et applications présents en mémoire avant l'activation du mode examen.
    Interdire l'utilisation des variables chaînes de caractères pour les programmes et applications présents en mémoire avant l'activation du mode examen.
    En effet, le but d'une information c'est d'être affichable. Alors que le but d'une fonctionnalité programmée est de retourner un résultat.
  • Donner une certification aux programmes et applications ne contenant pas d'information, qu'ils proviennent du constructeur ou de tiers, et leur apposer une signature électronique interdisant leur effacement en mode examen.
  • ...

Dommage que des échanges en ce sens n'aient visiblement pas été abordés, car nous aurions bien volontiers accepté et même défendu et protégé une réforme juste.



Bref, les constructeurs appliquent, certes plus ou moins bien selon les modèles, ce que dit le cahier des charges. Cela ne les absout toutefois pas forcément de cette inégalité, puisque le cahier des charges a probablement été rédigé après consultation des constructeurs, histoire de savoir ce qu'ils pouvaient accepter de développer ou pas.

Même si nous sommes contre ce mode examen, nous n'avons jamais publié aucun outil permettant de s'en affranchir. Il y a quand même énormément de failles logicielles exploitables certes variant d'un modèle à un autre, mais les candidats seraient les premières victimes de tels outils, avec des sanctions très graves à la clé pouvant mettre une bonne partie de leur vie entre parenthèses. Cela ne veut toutefois pas dire que d'autres que nous n'ont pas les compétences pour comprendre comment fonctionne le mode examen et ne franchiront pas le pas. En effet la réforme est injuste et inégalitaire, et donc non respectable. Advienne que pourra.

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