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Nouvel OS NumWorks 1.2.0 - Calcul exact+littéral et Python !

New postby Admin » 05 Dec 2017, 14:28

9033Aujourd'hui sort le nouveau firmware 1.2.0 pour ta calculatrice NumWorks. Découvrons ensemble les toutes dernières nouveautés et améliorations.

Sommaire :
  1. Moteur de calcul exact…
  2. … et littéral ?
  3. Environnement de développement Python
  4. Conclusion


1) Moteur de calcul exact…Go to top

Comme déjà présenté sur le stand NumWorks aux journées APMEP à Nantes, la première chose qui saute aux yeux après l’installation du nouveau firmware, c’est la présence enfin d’un moteur de calcul exact dans l’application Calculs ; l’un des points essentiels qui manquaient face aux modèles concurrents de milieu de gamme TI-83 Premium CE et Casio Graph 35/75/90+E. :bj:

NumWorks ne manque pas d’y rajouter sa petite touche habituelle d’originalité, avec un affichage mixte profitant intelligemment de la définition de l’écran en 320x240 pixels pour y présenter les résultats à la fois en écriture exacte et décimale. Cela a certes l’avantage évident d’éviter à l’utilisateur des manipulations plus ou moins complexes pour basculer de l’une à l’autre, comme il devrait le faire sur les autres modèles. Mais cet affichage a également des effets positifs sur les compétences de l’utilisateur, ayant l’avantage de lier ici clairement ces formes comme deux représentations du même objet mathématique au lieu de les séparer, et de plus avec une formulation mathématique correcte avec le symbole environ; de quoi améliorer à la fois l’acquisition des compétences Représenter et Communiquer. :bj:

Accessoirement pour peut-être mieux optimiser l’affichage par rapport à cette nouveauté, notons que dans l’application Paramètres il est désormais possible de choisir le nombre maximum de chiffres significatifs affichés, par défaut 7. Mais notons bien que même si c’est un paramètre global, il ne s’appliquera en pratique qu’à l’application Calculs.

Le moteur de calcul exact utilisé semble à priori aussi performant que la concurrence de milieu de gamme, gérant de même les binômes de radicaux ainsi que les nombres imaginaires (Terminales S, STI2D et STL-SPCL). :bj:

Rappelons pour référence que les modèles de milieu de gamme concurrents TI-83 Premium CE et Casio Graph 35/75/90+E gèrent deux familles de résultats réels exacts :
  • $mathjax$\pm\frac{a\pi}{b}$mathjax$
    pour la trigonométrie bien évidemment
  • $mathjax$\frac{\pm a\sqrt{b} \pm c\sqrt{d}}{f}$mathjax$
    qui est une famille de nombres avec des propriétés aisément vérifiables par les processeurs légers, et couvrant l’essentiel des besoins des lycéens jusqu’en Première

Quelle n’est donc pas notre surprise en découvrant que le moteur de calcul exact intégré gère d’autres formes plus complexes, notamment les valeurs trigonométriques remarquables en
$mathjax$k\frac{\pi}{5}$mathjax$
,
$mathjax$k\frac{\pi}{8}$mathjax$
et
$mathjax$k\frac{\pi}{10}$mathjax$
avec k entier. Valeurs non gérées chez la concurrence en-dessous des modèles haut de gamme (du moins, pas sans des programmes additionnels qui seront de toutes façons détruits par le mode examen). :o

NumWorks aurait-il géré une liste de formes exactes un peu plus nombreuses ou générales que celles des moteurs exacts de milieu de gamme concurrents ?

En fait, il ne semble pas y avoir de limite selon nos tests. Pour tout calcul n’utilisant pas d’écriture décimale, aussi complexe soit-il, la calculatrice est désormais potentiellement capable de retourner une valeur exacte. En pratique, des conséquences fort sympathiques pour tous les élèves de séries générales et technologiques, avec un modèle de milieu de gamme enfin conforme aux programmes de Terminale qui ne font travailler quasiment que sur les fonctions logarithmique et exponentielle, dont les formes exactes qui en découlent n’étaient pas gérées par les modèles concurrents de milieu de gamme ! :bj:

En théorie, cela impliquerait que le fonctionnement interne du moteur utilise non pas une liste de formes prédéfinies, mais des arbres binaires de calculs, soit la base d’un moteur de calcul littéral. Et si en fait… :o


2) … et littéral ?Go to top

… et bingo, le nouveau moteur de calcul NumWorks ne fait pas que fonctionner comme un moteur de calcul littéral, il fait vraiment du calcul littéral ! :bj:

Il semble toutefois très limité, et ne saurait en rien être comparé avec les moteurs de calcul dits CAS intégrés aux modèles haut de gamme :
  • D’une part il ne sait rien faire d’autre que simplifier des expressions littérales. Pas de possibilité de préciser si l’on souhaite que la simplification se fasse par factorisation ou développement.
  • D’autre part, il n’y a eu aucun ajout de fonction utilisant ce moteur. Pas de possibilité donc contrairement aux modèles CAS de résoudre des équations, dériver, primitiver, calculer des limites, déterminer des ensembles de définition ou encore obtenir des tableaux d’étude de fonction comme sur HP Prime et Casio fx-CP400+E.

Une autre sérieuse limitation est que le moteur refuse bizarrement de travailler sur des expressions littérales contenant des inconnues nommées avec d’autres lettres que x. S’agirait-il d’un moteur de calcul littéral avec un alphabet à 1 lettre ?

En fait non. Après avoir écumé les touches et menus, on se rend compte qu’il s’agit d’un alphabet à 2 lettres, le moteur de calcul littéral fonctionnant avec les lettres minuscules x et n. En pratique, cela nous donne une fois de plus des conséquences très agréables au niveau lycée. Il sera par exemple très aisé pour les élèves d’interroger le moteur de calculs pour lui faire recracher nombre de formules du cours, pour les exponentielles par exemple, à un renommage de variables près.

Même si cela reste très limité par rapport aux modèles haut de gamme, ce calcul littéral extrêmement basique pourra parfaitement couvrir les besoins de nombre de lycéens de séries non scientifiques pour lesquels les derniers sujets de BAC fournissent de plus en plus les expressions littérales à utiliser au lieu de les demander. Pour les séries plus scientifiques, si il y aurait un point à rajouter en priorité pour nous, ce serait la dérivation.

La calculatrice NumWorks une fois mise à jour fait du calcul littéral. Mais avec toutes les limitations que nous venons de lister, on peut toutefois se demander si son moteur de calcul mérite ou pas l’appellation "moteur de calcul littéral" et si dans l’affirmative on peut pousser jusqu’à l’appellation de "CAS" (Computer Algebra System) ou pas, tout dépendant des définitions que l’on retient. Cette nuance est en effet essentielle car nombre d’examens/pays interdisent le CAS (Portugal, Pays-Bas, Baccalauréat International, plusieurs examens américains…), et ce serait plus que dommage que la NumWorks s'y fasse refuser…

Quoiqu’il en soit, après mise à jour la NumWorks devient bel et bien capable de faire du calcul littéral. Nous ne pouvons honnêtement qu’en tirer un bilan extrêmement positif. Pour la première fois en ce jour historique, le calcul littéral devient accessible sans programmes additionnels (qui de toutes façons seraient détruits par le mode examen) sous la barre psychologique des 100 € et donc avec un prix à seulement 2 chiffres, 80€ pour rappel, c'est une véritable Révolution ! :bj:


3) Environnement de développement Python :Go to top

L’application Python bénéficie pour sa part d’améliorations significatives présentées en avant-première au séminaire national d’Algorithmique au lycée le 20 novembre dernier, seule calculatrice à avoir l’honneur d’y être mentionnée d’ailleurs car seule calculatrice conforme aux évolutions du programme mises en oeuvre cette rentrée 2017 et auxquelles était dédié ce séminaire.

Jusqu’à présent l’éditeur de scripts Python de la NumWorks était en version beta, et était même jugé plutôt inutilisable en classe selon certains commentaires. De notre côté, nous l’avions toujours vu comme un aperçu certes limité - car probablement développé en vitesse - mais très encourageant, d’une fonctionnalité forcément destinée à évoluer rapidement. Un peu comme une démo jouable. Et voici aujourd’hui le grand jour. ;)

Oubliez le script unique à écraser et recommencer à chaque utilisation, l’application Python gère désormais plusieurs scripts *.py, que l’on peut librement rajouter, nommer, renommer et bien évidemment supprimer. Ils prendront alors la forme de modules pouvant être importés ou lancés directement (standalone). :bj:

Niveau éditeur nous avons aussi de belles améliorations avec une indentation automatique se déclenchant sur les retours à la ligne après saisie de toute instruction introduisant un bloc (boucles, conditionnelles…). On peut également remarquer que les espaces saisis en début de ligne sont désormais insérés et supprimés par paires. De quoi saisir plus rapidement du code Python respectant les conventions d’écriture et d’indentation (indentation avec 2 ou 4 espaces), tout en économisant la durée de vie de sa touche espace. ;)

Avec le nouveau bouton s’appelant console ou shell selon la langue ou via l’exécution directe d’un script (standalone), on a justement accès à une console de type REPL (Read Eval Print Loop). Notons qu’il est possible pour chaque script existant de choisir si il doit être importé automatiquement à l’ouverture de la console via le bouton ou pas, ce qui évitera d’avoir à ressaisir les mêmes commandes d’importation à chaque utilisation. Cette console est particulièrement aboutie, permettant même de remonter dans l’historique pour copier une commande. En cas de déclenchement d’une erreur, elle précise même le numéro de ligne l’ayant déclenchée, permettant enfin une correction rapide du code. Dommage toutefois que l'éditeur ne numérote pas les lignes, surtout en cas d'erreur dans un script conséquent.

Mais ce n’est pas tout. L’éditeur ainsi que la console disposent désormais d’une formidable aide à la saisie via la touche boîte à outils (toolbox). :D

On y dispose entre autres d’un catalogue listant alphabétiquement les fonctions disponibles, mais notamment en tête de liste tous caractères spéciaux et symboles utiles au langage Python qui n’avaient pas été inclus sur les touches clavier : :bj:
  • # pour les commentaires
  • % pour le reste d’une division euclidienne
  • \n pour les retours à la ligne dans des chaînes de caractères
  • \t pour les tabulations dans des chaînes de caractères
  • &, ^ et | pour les opérations bit à bit
Quant aux différentes fonctions suivant alphabétiquement ces caractères, on peut y accéder très rapidement en tapant leur première lettre au clavier. Cela manque toutefois d’intuitivité, puisqu’il faudra deviner qu’il faut taper manuellement
alpha
à chaque fois pour débloquer cette fonctionnalité.

On y trouve également des raccourcis pour créer rapidement des blocs d’instructions de boucles et conditionnelles, déclinés eux-mêmes en prime sous plusieurs modèles afin d’accélérer encore davantage leur saisie. :bj:

Enfin la boîte à outils permet de lister les modules disponibles intégrés, et donc de détailler et saisir rapidement les différentes fonctions qu’ils proposent. Outre le module de dessin kandinsky, on note l’ajout de deux nouveaux modules : math, ainsi que cmath pour les nombres imaginaires/complexes très utiles aux Terminales S, STI2D et STL-SPCL.

Profitons-en pour remarquer que toutes ces fonctions, qu’elles soient accédées par les modules ou par le catalogue, disposent d’une ligne explicative; une aide intégrée fort appréciable ! :bj:

Citons aussi la touche
var
qui, de façon complémentaire, permettra de lister les fonctions et variables globales existantes dans le contexte courant, c’est-à-dire définies dans les scripts importés et également dans le script courant si nous sommes dans l’éditeur.


Par défaut l’application est préchargée avec trois scripts d’exemples que l’on peut librement modifier :
  • factorial.py qui définit une fonction factorielle récursive
  • polynomial.py qui fournit une fonction permettant de récupérer en écriture décimale les racines réelles d’un polynôme du second degré (Première)
  • mandelbrot.py qui trace une fractale avec des paramètres légèrement différents de l’exemple de la dernière version, et constitue une réécriture intégrale en utilisant les fonctions et le module cmath.

Concernant la fractale, on peut toutefois bien évidemment modifier légèrement le programme pour lui redonner les mêmes paramètres que dans l’ancienne version et ainsi pouvoir comparer les performances :
version sans cmath
firmware 1.1.2
version avec cmath+fonction
firmware 1.2.0
Code: Select all
import kandinsky
N=10
for x in range(320)
for y in range(222)
  zr=0
  zi=0
  cr=2.7*x/319-2.1
  ci=-1.87*y/221+0.935
  i=0
  while i<N and zr*zr+zi*zi<4
   i=i+1
   s=zr
   zr=zr*zr-zi*zi+cr
   zi=2*s*zi+ci
  rgb=int(255*i/N)
  col=kandinsky.color(int(rgb),int(.75*rgb),int(.25*rgb))
  kandinsky.set_pixel(x,y,col)
Code: Select all
import kandinsky
def mandelbrot(N) :
for x in range(320):
  for y in range(222):
   z=complex(0,0)
   c=complex(2.7*x/319-2.1,-1.87*y/221+0.935)
   i=0
   while i < N and abs(z) < 2:
    j=j+1
    z=z*z+c
   rgb=int(255*i/N)
   col=kandinsky.color(int(rgb),int(.75*rgb),int(.25*rgb))
   kandinsky.set_pixel(x,y,col)

Appel avec mandelbrot(10)


On note un gain en performances significatif de près de 10%, le temps d’exécution passant de 2min30 à 2min17 ! :bj:



Conclusion :Go to top

Finalement une très belle mise à jour. Notre classement QCC de rentrée 2017 qui classait la calculatrice NumWorks proche de l’entrée de gamme TI-82 Advanced n’est clairement plus d’actualité. La calculatrice a su évoluer très rapidement, et se doter d’une part d’un moteur de calcul littéral qui n’est plus l’apanage des modèles avec un prix à 3 chiffres. Le constructeur joue ainsi un rôle d’agitateur nous semblant aller dans le sens de l’intérêt des acheteurs et donc des lycéens français. D’autre part, la calculatrice a su se doter d’un environnement de développement Python complet, en conformité avec les nouveaux programmes de Seconde en vigueur depuis cette rentrée 2017. Si nous ne sommes clairement plus dans des fonctionnalités d’entrée de gamme et que le prix de milieu de gamme est désormais bien positionné, on peut toutefois se demander si la calculatrice NumWorks ne va pas finir par nous offrir au même prix des fonctionnalités haut de gamme, si bien sûr le développement continue au même rythme. :bj:

Par rapport au Python, il nous semble toutefois important de préciser qu’il manque encore un point essentiel qui empêchera à notre avis la machine d’être adoptée sérieusement pour son enseignement au lycée. L’activation du mode examen détruira en effet définitivement toutes les données saisies, y compris tous les scripts Python. Mauvaise surprise par exemple de découvrir après coup que le mode examen exigé pour le DS de Physique-Chimie aura détruit toute trace du projet d’ICN/ISN/TPE, ou du devoir/DM de Maths à achever pour le lendemain.
Précisons accessoirement que les scripts d’exemples préchargés n’échappent pas à cet effacement. polynomial.py qui aurait pu être très utile pour les élèves de Première disparaîtra donc également les jours d’évaluation. Petit détail, les scripts d’exemples ne réapparaîtront pas automatiquement après une désactivation normale du mode examen. Il faudra utiliser le bouton reset au dos de la machine.
Il faudrait selon nous pouvoir disposer assez rapidement d’une connectivité permettant d’importer et exporter à loisir ses scripts Python. Ce serait également le moyen en classe de s’échanger de proche en proche un support de travail fourni par l’enseignant, que ce soit le script du jour à étudier/modifier, ou de mini bibliothèques destinées à fournir quelques fonctions utiles clés en main pour construire les projets par dessus.

A très bientôt dans le fil d'actualités NumWorks on espère ! ;)



Liens :

Performances, la NumWorks détrône la HP Prime ! :o

New postby Admin » 09 Dec 2017, 19:07

Comme rappelé récemment dans l'épisode 19 de notre classement QCC de rentrée 2017, la HP Prime était depuis la rentrée 2013 la calculatrice graphique la plus rapide. Mais lors de la mise à jour de cet épisode suite à la sortie de la calculatrice NumWorks, nous remarquions que la NumWorks semblait la dépasser en performances (testées sur l'évaluation de programmes de calcul numérique).

Avec un processeur cadencé quatre fois moins vite, ARM Cortex-M4 à 100MHz pour la NumWorks contre ARM9 (ARMv5) à 400MHz pour la HP Prime (à moins que cette dernière information répandue sur Internet ne soit que la fréquence nominale et non la fréquence réelle ?) c'était assez surprenant. Nous ne pouvions exclure une erreur de mesure, les écarts ne faisant que quelques centièmes de seconde. En effet notre protocole de test utilisait le même programme pour tous les modèles, programme que l'on ne pouvait pas corser davantage à cause de limitations sur les modèles les plus faibles, et qui donc sur les meilleurs modèles terminait en moins d'une seconde, faisant ainsi perdre aux mesures en précision.

Aujourd'hui que le langage de programmation Python de la NumWorks n'est plus en version beta, et que la HP Prime gère aussi une forme de Python, tentons d'éclaircir un petit peu le mystère entourant les différences de performances entre ces deux modèles, et de les départager équitablement.

Nous allons cette fois-ci tester les performances avec un programme graphique. Reprenons le programme Mandelbrot inclus en exemple sur la NumWorks, et adaptons-le à l'identique pour la HP Prime. Nous ne dessinerons donc dans les deux cas que 320x222 pixels au lieu 320x240, puisque les écritures sur la barre de titre sont bloquées sur la NumWorks ce qui pourrait fausser la comparaison.

programme NumWorks en Python
(versions 1.2.0+)
programme HP Prime en simili-Python
(versions 12951+)
Code: Select all
import kandinsky
def mandelbrot(W,H,N) :
for x in range(W):
  for y in range(H):
   z=complex(0,0)
   c=complex(2.7*x/(W-1)-2.1,-(1.87*y/(H-1)-.935))
   j=0
   while j<N and abs(z)<2:
    j=j+1
    z=z*z+c
   t=255*j/N
   col=kandinsky.color(int(t),int(.75*t),int(.25*t))
   kandinsky.set_pixel(x,y,col)
Code: Select all
#cas
def fractal_python(W,H,N) :
local x,y,z,c,j,t,col
for x in range(W):
  for y in range(H):
   z=0
   c=2.7*x/(W-1)-2.1-i*(1.87*y/(H-1)-.935)
   j=0
   while j<N and abs(z)<2:
    j=j+1
    z=z*z+c
   t=255*j/N
   col=RGB(IP(t),IP(.75*t),IP(.25*t))
   PIXON_P(x,y,col)
FREEZE
WAIT(0)
#end


La NumWorks met seulement 1min26s à effectuer le tracer pendant que la HP Prime se traîne péniblement pendant 4min22s. On confirme donc, hélas, des performances très décevantes pour la HP Prime, le même programme mettant 3 fois plus de temps à allumer le même nombre de pixels. :'(

Notons que dans les deux cas, on peut voir à l’œil nu les pixels s'allumer progressivement de haut en bas sur chaque colonne, ce qui suggère bien un fonctionnement similaire des instructions graphiques, légitimant ainsi la comparaison.

Bien que les TI-Nspire disposent d'un Python non officiel, nous ne pouvons y exécuter exactement le même programme et c'est pour cela qu'elles sont absentes de ce test. En effet, les fonctions graphiques de l'évaluateur Python en question fonctionnent différemment et ne permettent pas d'écrire directement sur l'écran, obligeant à définir et écrire des zones hors écran (offscreen) qui seront remplies puis affichées d'un seul coup. Un très mauvais choix d'ailleurs dans le contexte scolaire de lycéens débutants d'imposer ce fonctionnement, alors qu'au contraire il faudrait leur laisser expérimenter l'écriture directe et en saisir les limites pour qu'il puissent alors comprendre l'intérêt de passer par une zone 'offscreen'. Pas possible non plus de choisir un autre langage interprété comme le TI-Basic, puisqu'il ne dispose pas de fonctions de sorties graphiques sur ces modèles. Le Lua n'est pas non plus une solution puisqu'il ne gère pas les nombres complexes d'une part, obligeant donc à passer par divers astuces risquant de fausser la comparaison, et d'autre part 'bufferise' les sorties écran, les temporisant donc pour les rendre effectives de façon groupée en fin d'exécution de la fonction de rafraîchissement on.paint(gc).



Pourquoi la HP Prime est-elle si lente ? Deux hypothèses :
  1. soit on incrimine le CAS, le langage simili-Python de la HP Prime n'étant disponible que dans le contexte CAS, et nous avions vu dans l'épisode en question que les calculs étaient nettement plus lents dans ce cadre
  2. soit on incrimine son évaluateur/traducteur Python

Pour valider ou infirmer cette dernière hypothèse, traduisons le même programme dans le langage interprété HPPPL CAS originel de la HP Prime :
Code: Select all
#cas
fractal_cas(w,h,n)
BEGIN
local x,y,z,c,j,t,col
FOR x FROM 0 TO w-1 DO
  FOR y FROM 0 TO h-1 DO
   z:=0
   c:=2.7*x/(w-1)-2.1-i*(1.87*y/(h-1)-.935)
   j:=0
   WHILE j<N AND abs(z)<2 DO
    j:=j+1
    z:=z*z+c
   END;
   t:=255*j/N
   col=RGB(IP(t),IP(.75*t),IP(.25*t))
   PIXON_P(x,y,col)
  END;
END;
FREEZE
WAIT(0)
#end

[

Et bien c'est pire, la HP Prime passant de 4min22s à 4mins35s. Ce qui implique que l'écriture à la Python ne complexifie pas la chose, et le temps additionnel étant probablement dû à l'évaluation des lignes supplémentaires de fin de bloc qui sont omises en Python.



Ce serait donc la faute du CAS ? Voyons si nous pouvons valider cette hypothèse en réécrivant le même programme en langage interprété HPPPL non-CAS :
Code: Select all
EXPORT fractal(w,h,n)
BEGIN
local x,y,z,c,j,t,col
FOR x FROM 0 TO w-1 DO
  FOR y FROM 0 TO h-1 DO
   z:=0
   c:=2.7*x/(w-1)-2.1-i*(1.87*y/(h-1)-.935)
   j:=0
   WHILE j<N AND abs(z)<2 DO
    j:=j+1
    z:=z*z+c
   END;
   t:=255*j/N
   col=RGB(IP(t),IP(.75*t),IP(.25*t))
   PIXON_P(x,y,col)
  END;
END;
FREEZE
WAIT(0)
#end


Bien, la HP Prime tombe cette fois-ci à seulement 2min24s, doublant presque ses performances. Le contexte CAS limite bien les performances même quand on ne fait pas appel à ses spécificités, et il est ainsi dommage que le langage simili-Python ne soit donc disponible que dans ce cadre, surtout quand il n'y a aucune intention de faire du calcul exact ou littéral.

Toutefois, 2min24s c'est quand même nettement plus lent que les 1min26s de la NumWorks. D'autres facteurs interviennent donc visiblement, et l'on peut valider la constatation de l'épisode 19.

Cela ne veut pas forcément dire que son processeur est plus puissant, mais en tous cas en terme de performances effectives et ce depuis la rentrée 2017, la meilleure calculatrice graphique est donc la NumWorks. :bj:

Prochain OS NumWorks : performances encore plus écrasantes !

New postby Admin » 17 Dec 2017, 14:56

8666Dans un article précédent nous découvrions que la nouvelle calculatrice NumWorks de la rentrée 2017 était nettement plus performante que la calculatrice HP Prime, raflant donc à cette dernière le titre de "calculatrice graphique la plus performante" qu'elle détenait depuis la rentrée 2013.
Selon le contexte, à code interprété équivalent, la NumWorks était de 1,32 à 2,15 fois plus rapide, ce qui était bien au-delà de la tolérance d'une simple erreur de mesure. :o


Cela pouvait paraître à priori surprenant quand on sait que la NumWorks dispose d'un processeur ARM Cortex-M4 cadencé à 100MHz, et la HP Prime un processeur ARM9 (ARMv5) cadencé à 400MHz.

Objectons quand même qu'il y a d'une part non pas une mais deux générations d'écart entre ces deux processeurs, en faveur de la NumWorks.

Et que d'autre part, les 400 MHz supposés de la HP Prime ne sont pas mis en avant sur les sites en hp.com. Il se pourrait qu'il s'agisse d'une fausse information propagée à tort par la communauté depuis avril 2013 suite aux premiers démontages de calculatrices HP Prime ayant révélé une puce processeur Samsung S3C2416XH-40. En effet les spécifications de cette puce mentionnent un 400 MHz mais en tant que fréquence nominale maximale à ne pas dépasser. Rien à voir donc à priori avec la fréquence réelle de la puce une fois installée dans la calculatrice. En pratique la calculatrice HP Prime, afin d'économiser la batterie, pourrait utiliser une fréquence réelle fixe inférieure, ou même variable en fonction de la charge batterie restante, mystère. Ceci expliquerait en tous cas les très nettes différences en performances.




Quoiqu'il en soit, la calculatrice NumWorks n'a pas fini de t'en faire voir de toutes les couleurs, au propre comme au figuré.

Entre la sortie du firmware 1.2.0 le 5 décembre dernier et le 7 décembre, plusieurs soumissions censées optimiser les performances ont été acceptées dans le code source officiel :

Voyons de suite ce que cela donne sur un même programme interprété, avec une recompilation du firmware NumWorks à partir du code source dans sa version du 7 décembre 2017, soit à J+2 de la version 1.2.0 :
Code: Select all
from kandinsky import set_pixel
def mandelbrot(W,H,N) :
w=2.7/(W-1)
h=1.87/(H-1)
n=255.0/N
for x in range(W):
  for y in range(H):
   z=complex(0,0)
   c=complex(w*x-2.1,.935-h*y)
   for j in range(N):
    z=z*z+c
    if abs(z)>2:
     break
   set_pixel(x,y,255*65792*j+256)



Le firmware 1.2.0 publié met 1min14s quand la recompilation du 7 décembre ne met plus que 54 secondes, extraordinaire ! :bj:.
A moins d'être capable de recompiler le code source tu ne peux certes pas bénéficier de cette accélération à ce jour, mais cela signifie quand même que la prochaine version publiée du firmware NumWorks sera encore 1,37 fois plus performante que le firmware 1.2.0 actuel, et donc par conséquent 1,80 à 2,93 fois plus performante que la HP Prime ! :o

Non seulement la NumWorks était déjà la meilleure calculatrice graphique sur le plan des performances, mais avec de tels rapports elle n'est visiblement pas prête de recéder sa place à un autre modèle, du moins pas parmi ceux existant à ce jour.

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