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Microcontrôleurs TI + décapsulation puce TP0458 TI Galaxy 10

New postby critor » 31 Jan 2021, 12:03

1341013294Dans des actualités précédentes, je t'ai présenté mes premières calculatrices, dont la TI Galaxy 10 de 1988 puis la TI Galaxy 40 de 1991.

Très similaires en apparence, mais pourtant technologiquement très différentes bien que n'ayant pas abordé ce point.

1340813289En effet je t'avais démonté les calculatrices, et nous pouvions y constater l'utilisation de puces microcontrôleurs complètement différentes :
  • la CD4816AN2S de chez Texas Instruments sur la TI Galaxy 10
  • la T6A59 de chez Toshiba sur la TI Galaxy 40
Et oui, seulement 3 ans d'écart, et pourtant entre temps la puce microcontrôleur n'était plus conçue par Texas Instruments.

Revenons très rapidement sur l'histoire des microcontrôleurs Texas Instruments. En 1958 Jack S. Kilby, alors directeur de laboratoire chez TI-Dallas, inventait le circuit intégré qui allait permettre de donner vie aux calculatrices telles que nous les connaissons aujourd'hui.

En 1967, Texas Instruments inventait la première calculatrice électronique à circuit intégré, aboutissement du projet Cal-Tech.
Pas encore d'écran à l'époque, les résultats étant imprimés sur une bande de papier.

Mais dans un premier temps Texas Instruments ne commercialisa pas de calculatrice, préférant déposer un brevet et fabriquer les puces électroniques internes à fournir à d'autres constructeurs.

1970 c'est donc Canon qui commercialisa la toute première calculatrice électronique à circuit intégré, la Pocketronic.

En juin 1972, Texas Instruments se lançait enfin pleinement dans l'aventure en sortant sa première calculatrice électronique à circuit intégré, la TI-2500 Datamath.

En 1974, afin de standardiser la production de ses puces microcontrôleurs pour calculatrices, Texas Instruments invente le TMS1000. Il s'agit d'un microordinateur 4 bits, technologie très pratique à concevoir dans le contexte d'une calculatrice puisque 4 bits suffisent à stocker un chiffre, incluant initialement une ROM de 1 Kio. La ROM étant interne, des produits différents nécessitaient donc la production de puces différentes, ne serait-ce que pour avoir le microprogramme approprié en ROM.
La première puce l'utilisant fut la TMS1001 pour la calculatrice TI SR-16.

1978, nouvelle génération de puces microcontrôleurs chez Texas Instruments. On reste avec le microordinateur TMS1000, mais on change complètement de technologie au niveau de la gravure. Jusqu'ici, les puces microcontrôleurs de Texas Instruments étaient en technologie PMOS, couplant des transistors de type P à des résistances pour réaliser les portes logiques.
Voici maintenant la nouvelle technologie CMOS, couplant désormais des transistors de types P et N pour chaque porte logique. Il n'y a donc plus d'utilisation de résistances, ce qui réduit les pertes d'énergie et donc la consommation des piles. Texas Instruments en profite pour inventer la mémoire persistante. En effet puisque la consommation est grandement réduite, la RAM peut désormais continuer à être alimentée en permanence, et donc une fois la calculatrice éteinte conserver les nombres que tu as mis en mémoire pendant plusieurs années ! :bj:
La première puce microcontrôleur à l'utiliser est la TP0320 CD3201 pour la calculatrice TI Investment Analyst.
La référence TP0320 identifie la famille du microcontrôleur, et le CD3201 ses différents dérivés (Custom Design) avec donc le microprogramme spécifique à chaque modèle de calculatrice.

Et voilà, les microcontrôleurs CMOS de Texas Instruments pour calculatrices vont évoluer pendant une décennie.

En 1981 nous avons droit à la nouvelle famille TP0456 utilisant une ROM de 2 Kio, avec la puce TP0456 CD4551 de la calculatrice TI-54, en passant première calculatrice à gérer les nombres complexes.

Attardons-nous un moment sur cette famille.

Sean Riddle a pris le temps de décapsuler 2 microcontrôleurs TP0456 :
  • la TP0456 CD4556 de 1981 utilisée dans la TI-55-II
  • la TP0456 CD4571 de 1982 utilisée dans la TI BA-35
Des puces donc similaires, ne différant que par le microprogramme inscrit en ROM et les éventuelles révisions matérielles.

En voici ses photos prises au microscope après décapsulage, puis après attaque à l'acide de la première couche, référence 0456-55 ou 0456-56 visible en haut à gauche :




Ken Shirriff en fournit une ingénierie inverse qui nous sera justement bien utile pour la suite. Nous avons donc :
  • la grille de la RAM en bas à gauche avec 32 cellules en largeur pour 16 cellules en hauteur, d'une capacité donc de 32×16= 512 bits (soit 512÷8= 64 octets)
  • la grille de la ROM en bas à droite

Et voilà, en 1987 débarque la nouvelle famille de microcontrôleurs TP0458 dont les membres utilisent cette fois-ci tous le même format : des puces à 40 broches réparties en 2 rangées de 20 broches. La famille démarre donc avec la puce TP0458 CD4805 de la calculatrice TI-65.

C'est donc la déclinaison TP0458 CD4816 de cette même famille qui est utilisée dans ma TI Galaxy 10.

Sean Riddle a ici encore pris le temps de décapsuler pour le musée Datamath un membre de cette famille, la TP0458 CD4815 utilisée en fait dans la calculatrice TI-60. Mais comme nous avons vu ci-dessus, mis à part pour le contenu de la ROM c'est absolument identique.

On peut noter :
  • la référence conforme CD4815A 0458C en haut à gauche
  • une conception dès 1986 selon la mention en haut à droite
  • la grille RAM en bas à gauche qui comporte toujours 32 cellules en largeur mais désormais 24 cellules en hauteur, ce qui donne une capacité de 32×24= 768 bits (soit 768÷8= 96 octets)
  • la grille ROM en bas à droite qui bénéficie également d'une augmentation de 50% de la capacité avec désormais 3 Kio

Et c'est hélas ici en 1988 très exactement avec la TI Galaxy 10 et sa puce microcontrôleur TP0458 CD4816 que l'aventure s'arrête.

Texas Instruments prend en effet la décision de ne plus concevoir en interne les puces microcontrôleurs de ses calculatrices.

Les modèles suivants dont la TI Galaxy 40 comme on a pu voir, utiliseront donc des puces fournies par Toshiba.



Lien : historique des puces microcontrôleurs Texas Instruments pour calculatrices

Crédits images :

TI Galaxy 40, 4ème calculatrice de Critor

New postby critor » 10 Jan 2021, 14:47

Je t'ai déjà présenté mes premières calculatrices :
  1. rentrée 1988 en CM2, la Citizen AI mini Mickey
  2. rentrée 1989 en 6ème, la TI Galaxy 10 de 1988, un véritable coup de foudre :favorite:
  3. rentrée 1990 en 5ème, la Casio fx-82D Fraction de 1989, une horreur :mj:

Rentrée 1991 en Quatrième, nouvel enseignant de Mathématiques, Monsieur Signé, qui cette fois-ci m'accompagnera jusqu'en Troisième et qui hélas nous a quittés il y a quelques années. Une perle, entrer dans son cours c'était comme entrer dans le temple de la culture. Toujours à inventer ou raconter des histoires pour faire passer les nouvelles notions, le tout saupoudré de références, d'humour et de second degré. Peut-être que, tristement, cela passerait beaucoup moins bien aujourd'hui.

Détestant toujours ma Casio fx-82D Fraction, j'ai donc continué à utiliser autant que possible ma fidèle TI Galaxy 10.

1335313293Mais voilà, ma brave TI Galaxy 10 a de plus en plus de mal à suivre en cours d'année : :'(
  • pas de notation scientifique
  • pas de fonctions trigonométriques, le cosinus étant à l'époque au menu dès la Quatrième
Je devais donc me faire violence, et me rabattre sur la Casio fx-82D Fraction que je détestais...

13396Alors que le lycée-collège conseillait donc du Casio à l'époque, Monsieur Signé constatant visiblement ma préférence pour la TI Galaxy 10 n'hésite alors pas à me conseiller de passer à la TI Galaxy 40 qui venait tout juste de sortir pour la rentrée 1991.

13419Quelle clairvoyance de la part de Monsieur Signé, je retrouve déjà sur ma nouvelle TI Galaxy 40 tout ce que j'adorais sur la TI Galaxy 10 : :bj:
  • la division euclidienne donnant directement les 2 composantes du résultat grâce aux drapeaux écran dédiés
  • la notation en ligne naturelle des fractions grâce à son écran ici encore taillé sur-mesures
  • le drapeau indiquant que le résultat fractionnaire affiché est simplifiable
  • la simplification des fractions étape par étape
134101341113412


Mais j'y trouve en plus ce qui me manquait sur la TI Galaxy 10 : :bj:
  • les fonctions trigonométriques
  • l'écriture scientifique

Pas d'amélioration sur la saisie, la calculatrice travaille toujours uniquement en notation infixée et postfixée, la norme pour l'époque. C'est à dire que les touches d'opérateurs et fonctions unaires devaient toujours être tapées après avoir saisi leur argument, pas avant. Par exemple :
  • pour
    $mathjax$\sqrt{5}$mathjax$
    on ne tapait pas
    5
    mais
    5
  • $mathjax$cos(0)$mathjax$
    on ne tapait pas
    cos
    0
    mais
    0
    cos

1340913293La TI Galaxy 40 n'en reste pas moins une très belle amélioration de la TI Galaxy 10.

La TI Galaxy 10 calculait sur 8 chiffres significatifs et pouvait afficher jusqu'à 8 chiffres.

La Casio fx-82D Fraction calculait en interne sur 10 chiffres significatifs. Elle pouvait afficher jusqu'à 8 chiffres de mantisse, éventuellement accompagnés de 2 chiffres d'exposant.

La TI Galaxy 40 affiche quant à elle jusqu'à 10 chiffres et ceci sans contrainte. Les 2 dernières cellules numériques à droite peuvent en effet ici servir à afficher aussi bien des chiffres de mantisse que des chiffres d'exposant (de -99 à +99 dans ce cas). :bj:

Comme de plus elle gère donc cette fois-ci l'écriture scientifique, à la différence elle se permet en interne d'aller au-delà. Voici une fonction Python pour détecter cela :
Code: Select all
def precm(b):
  k,b=0,float(b)
  while 1+b**-k-1>0:
    k+=1
  return k


L'appel sera precm(10) en base décimale. Exécutons donc à la main l'algorithme sur la calculatrice :
13413
  • $mathjax$10^{-0}+1-1=10^{-0}$mathjax$
  • $mathjax$10^{-1}+1-1=10^{-1}$mathjax$
  • ...
  • $mathjax$10^{-11}+1-1=10^{-11}$mathjax$
  • $mathjax$10^{-12}+1-1=0$mathjax$
Voilà, bien que n'affichant au mieux que 10 chiffres, en interne la calculatrice travaille sur 12 chiffres significatifs. :bj:

134161341513414La TI Galaxy 10 ne permettait d'imbriquer que 8 niveaux de paires de parenthèses.

La TI Galaxy 40 permet maintenant d'imbriquer jusqu'à 15 niveaux de paires de parenthèses, soit cette fois-ci au-delà des capacités de l'écran. :bj:

1341813417Elle ne dispose plus du drapeau à l'écran indiquant qu'il reste des parenthèses à fermer, parce qu'elle procède différemment. En fait c'est beaucoup mieux et cela corrige un défaut que j'avais relevé sur mes deux modèles précédents, à chaque fois que tu fermes une parenthèse elle t'indique le nombre de parenthèses restant à fermer ! :bj:

Outre la trigonométrie, d'autres nouvelles fonctions bien utiles sont au menu, comme
2nd
►DD
pour passer un angle en dégrés minutes secondes.

Egalement cette fois-ci non plus 1 mais 2 touches d'opérateurs programmables
OP₁
et
OP₂
, la puissance, la racine nième, les paramètres statistiques, ou encore la factorielle avec laquelle je jouais.

Ainsi que bien d'autres choses que je n'aurai pas le loisir d'utiliser : logarithmes, exponentielles.

Bref, j'ai adoré ma TI Galaxy 40, encore plus que je n'avais adoré ma TI Galaxy 10 ! :favorite:

13421Puisque la TI Galaxy 40 gère les fonctions trigonométriques, effectuons un test très rapide du cœur de calcul utilisé par le processeur.

Il suffit de calculer en mode degrés
$mathjax$Arcsin\left(Arccos\left(Arctan\left(tan\left(cos\left(sin\left(9\right)\right)\right)\right)\right)\right)$mathjax$
, et de comparer le résultat à sa valeur théorique de 9. En pratique des cœurs de calcul numérique différents donneront des valeurs proches de 9 mais différentes.

La valeur interne alors obtenue est de 8.99999864268, caractéristique de l'utilisation d'un microcontrôleur Toshiba T6A59.

133991339813397Amusons-nous maintenant, je crois en exclusivité sur Internet, à accéder à l'écran de diagnostic de la machine. Il suffit d'effectuer les manipulations ci-dessous.

On obtient successivement les écrans ci-contre au cours de la procédure, tout écart de touche nous remenant directement à l'écran de calcul.

  1. éteindre la calculatrice
  2. maintenir les touches
    EE
    (
    8
  3. sans les relâcher taper
    ON/C
  4. relâcher maintenant toutes les touches
  5. taper
    6
  6. taper
    7

Nous sommes maintenant dans le programme de diagnostic de la machine. Nous pouvons choisir les tests avec les touches
1
,
2
,
3
et
4
.

13420La touche
0
affiche le motif ci-contre puis nous ramène à l'écran de calcul.

Toute autre touche nous ramène directement à l'écran de calcul.

133981339713399Les touches
1
,
2
et
3
permettent de basculer entre les 3 tests d'affichage ci-contre, t'illustrant au passage les formidables capacités d'affichage de l'écran.

1340313402La touche
4
quant à elle affiche le motif ci-contre et démarre alors le test du clavier.

Chaque pression de touche déclenche alors l'affichage hexadécimal de 2 chiffres, retranscrits ci-dessous :




SIN

F.3
COS

4.3
TAN

4.2
DR>

4.4
►DD

1.4
EE

2.4
(

2.3
)

3.3
×

3.4
÷

8.4
x◄►y

F.4
2nd

F.2

1.2
7

5.2
8

2.2
9

3.2
SUM

d.4
OP₁

0.4
OP₂

0.2
√x

1.3
-x

5.3
4

5.4
5

6.4
6

9.4
+

9.2
-

8.2
RCL

d.3

0.3
1/x

E.2
F→D

b.2
/

b.3
1

7.3
2

6.3
3

9.3
STO

d.2

E.3
SIMP

E.4
D→F

b.4
F→Ab/c

7.4
0

7.2
.

A.2
π

A.3
=

A.4

Les contacts de touches clavier sont en effet électriquement organisés en lignes et colonnes, indiquées donc par les deux valeurs retournées.

Le 1er chiffre prend ici 15 valeurs différentes : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, A, b, d, E et F.
Le 2ème quant à lui ne prend apparemment que 4 valeurs différentes : 1, 2, 3 et 4.

La matrice clavier semble donc avoir une organisation électrique en 4×15, assez éloignée de la disposition physique des touches.

13407Terminons par un petit coup d'œil au matériel.

Le numéro de série RCI 10 95 ici gravé au dos, indique donc un assemblage en octobre 1995.

Pas de compartiment d'accès aux piles, pour les remplacer il faut donc ici tout démonter.

13408La calculatrice utilise cette fois-ci une unique pile CR2032.

La face avant du boîtier indique pour sa part avoir été fondue en janvier 1994.

On confirme que la carte électronique utilise bien le microcontrôleur Toshiba T6A59.

13300Le matériel de la TI Galaxy 10 présentait un jumper permettant de choisir entre 2 modes de fonctionnement :
  • le mode de la TI Galaxy 10 française
  • et celui de la TI Galaxy Junior commercialisée dans d'autres pays, avec 1 différence de touche au clavier et utilisant par défaut l'écriture anglo-saxonne des fractions

13396Même choix marketing ici, la TI Galaxy 40 a une sœur pour les autres pays avec 1 différence de touche et travaillant par défaut dans la notation anglo-saxonne des fractions, la TI Galaxy 40x.

Mais ici les choix techniques semblent pour leur part avoir été différents. Nous ne notons pas de jumper au clavier, la carte électronique semblant être parfaitement identique sur les deux modèles.

Il faut donc croire que la différence est purement logicielle, avec un code distinct programmé dans la puce Toshiba T6A59.

Et puis un matin en Troisième, un camarade s'amène avec une TI-81. Mais ça, c'est une autre histoire... ;)


Crédits images :
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TI Galaxy 10, 2ème calculatrice de Critor

New postby critor » 27 Dec 2020, 11:53

133041330213303Cet article fait partie de notre série d'articles un-boxing week 2020.

Hier je t'ai présentée ma 1ère calculatrice qui n'était ni une Casio ni une Texas Instruments.

Aujourd'hui voici ma 2nde calculatrice pour mon entrée en Sixième en 1989 au collège Gérard Philipe à Montpellier. Désolé pour le faux départ d'hier (même si ça aurait pu être pire - imaginez ce que je serais aujourd'hui si Maman m'avait offert une Lexibook... :troll: ). Mais aujourd'hui c'est la bonne, c'est bien une Texas Instruments, plus précisément la TI Galaxy 10 tout justement sortie pour la rentrée 1988.
C'est monsieur Belleville qui m'enseignait à la fois les Mathématiques et les Sciences Physiques (a posteriori corps des PEGC je dirais puisque bivalent), et j'en garde aujourd'hui encore un excellent souvenir. Je ne me souviens plus si la Galaxy 10 était le modèle recommandé juste par l'enseignant, ou bien pour toutes les classes de Sixième.

Je précise qu'à l'époque la découverte de la calculatrice était purement personnelle. Je n'ai souvenir d'aucun enseignant apportant aide ou astuces d'utilisation, du moins pas pendant le déroulement de leurs cours.

1330113300Voici donc ma TI Galaxy 10 maintenant sortie de son étui pliant rigide, et assemblée à l'époque en Italie comme précisé au dos. Plus précisément, le numéro de série RCI 24 89 indique un assemblage la 24ème semaine de l'année 1989, soit en juin 1989.

Des boutons, des rectangles et des couleurs de partout... elle en jette avec son design futuriste de tableau de bord de vaisseau de Star War ou Star Trek.

Pour moi je ne vous le cache pas, ce fut un vrai coup de foudre qui a grandement conditionné mon équipement en outils de calcul instrumenté jusqu'à ce jour. :favorite:

2049020491Mais avant de la prendre en main, commençons par voir ce qu'en dit Texas Instruments avec la boîte reproduite ci-contre.

La TI Galaxy 10 a donc un surnom ambitieux, La Clé des Maths. La boîte va même encore plus loin pour transmettre l'aspect extraordinaire de ce produit, illustrant un élève qui va au collège avec sa TI Galaxy 10 en guise de cartable tellement il n'y a besoin de rien d'autre.

La TI Galaxy 10 est donc une calculatrice scientifique conçue pour les niveaux Sixième à Cinquième de l'époque, et également utilisable en CM2.

13300Le marketing ne recule devant rien, parlant même au dos de la boîte d'un produit conçu en France. Là je ne suis pas certain que ce soit vrai.

Ce qui est exact, c'est que la TI Galaxy 10 est un modèle uniquement distribué en France. Mais le reste du monde a bien eu droit à un produit équivalent et même quasiment identique, la TI Galaxy Junior, avec 1 unique différence de touche clavier, mettant en avant l'écriture anglo-saxonne des fractions.

Cela m'étonne qu'un produit Texas Instruments à distribution mondiale ait été entièrement conçu en France, mais c'est avec mes repères d'aujourd'hui. Tout comme l'assemblage en Italie aujourd'hui totalement anachronique d'ailleurs.


Le manuel allemand de la TI Galaxy Junior parle pour sa part d'une conception en collaboration avec des enseignants de nombreux (au pluriel) pays d'Europe.

Tout ça pour 1 touche de différence avec la TI Galaxy 10 soi-disant conçue en France ? Visiblement, au moins l'une de ces formulations nous ment.

Petit coup d'œil également sur le manuel de la TI Galaxy 10.

Son accueil est extrêmement chaleureux : invitation à apposer son nom sur une étiquette à l'emplacement dédié au dos de la calculatrice, tutoiement enthousiaste adressé au jeune utilisateur que j'étais dès l'introduction... :D


Tout ceci contraste avec la partie suggestions en page 45. Les masques tombent ?... Elle y invite toute personne souhaitant collaborer avec Texas Instruments et soumettre des idées à accompagner son courrier d'un engagement écrit selon lequel il ne lui sera dû aucune compensation d'aucune sorte. Sans quoi il ne sera tenu aucun compte de ses suggestions.

Mais qu'est-ce que c'est que cette entreprise qui visiblement veut le beurre, l'argent du beurre et le ... papier ? Qu'est-ce que c'est que cette entreprise qui visiblement ne veut pas payer ses collaborateurs lorsqu'ils apportent de bonnes idées ? J'ai trouvé ce passage tout-à-fait scandaleux à l'époque, et je n'ai pas changé d'avis aujourd'hui. Payer ses collaborateurs à la mesure de ce qu'ils méritent, ce serait quand même la moindre des choses... :mj:

13293Bon, venons-en enfin à la calculatrice. Les différentes couleurs de la TI Galaxy 10 ne sont pas juste décoratives. Elles permettent de séparer les touches du clavier selon leurs fonctions, comme illustré dans le manuel. La séparation des touches de fractions, ô combien importantes à l'époque en Sixième et Cinquième, avec une couleur spécifique est fort bienvenue.

La calculatrice utilise donc a priori un écran LCD pouvant afficher jusqu'à 8 chiffres grâce à ses cellules à 7 segments.

13292Elle fonctionne en notation infixée et postfixée, la norme pour l'époque. Pas encore donc de notation préfixée, c'est-à-dire que les touches d'opérations unaires devaient être tapées après avoir saisi leur argument, pas avant. Par exemple pour
$mathjax$\sqrt{5}$mathjax$
on ne tapait pas
5
comme sur les calculatrices d'aujourd'hui, mais
5
. Je n'ai pas le souvenir que cela m'ait dérangé le moins du monde.

Pas d'écriture naturelle à l'époque et encore moins sur un tel écran, les saisies doivent donc être parenthésées correctement pour être équivalentes aux expressions des énoncés en terme de priorités opératoires. Notons justement une petite fonctionnalité bien sympa dans ce cadre, à partir du moment où tu as ouvert une parenthèse lors d'une saisie, un indicateur à gauche de l'écran s'allume et ne s'éteindra que lorsque tu auras correctement fermé toutes les parenthèses. :bj:

13298Maintenant nous allons commencer à aborder ce qui fait de la TI Galaxy 10 une calculatrice extraordinaire pour l'époque. Tu as peut-être déjà remarqué, mais il n'y a pas 1 touche de division au clavier mais 3.
÷
pour la division décimale,
/
pour les fractions, et
pour la division euclidienne.

Formidable, j'avais donc la division euclidienne sur la calculatrice, elle me donnait d'une seule touche les 2 résultats quotient et reste attendus, en prime en m'indiquant clairement qui était qui ! :bj:

Indicateurs écran donc dédiés aux parenthèses, quotients et restes, l'écran de la TI Galaxy 10 est tout sauf banal. Mais ce n'est rien encore. ;)

132961329513294La calculatrice gère donc les fractions, et les 8 cellules numériques sont toutes séparées par un indicateur permettant d'allumer une barre oblique de fraction. Ce n'est certes pas la notation naturelle, mais c'est oh combien intuitif à lire. Cet écran conçu sur-mesures pour une écriture en ligne des fractions est absolument génial ! :D

En prime un indicateur en bas de l'écran dit si le résultat fractionnaire actuellement affiché est simplifiable, et la touche
SIMP
permet justement de simplifier ces fractions pas à pas. Fantastique, j'avais toute la justification des calculs de fractions étape par étape, je n'avais plus qu'à recopier ! :bj:


1328713288J'ai même eu un cahier d'exercices prenant tout spécialement appui sur la TI Galaxy 10, Bon départ en Maths de chez Magnard. Comme quoi Texas Instruments cultivait déjà à l'époque de bons rapports avec les enseignants et éditeurs, même pour les calculatrices scientifiques du collège.

Ce n'est pas un cahier demandé par l'enseignant ou le collège, c'est il me semble Maman qui me l'avait ramené, sans doute l'avait-elle eu en spécimen quelque part. Je n'y ai absolument pas accroché à l'époque et n'ai d'ailleurs rien écrit dans le cahier, de bêtes exercices à trous déroulés ultra lentement avec les touches TI Galaxy 10 à taper une par une. Il est peut-être excellent, mais désolé je ne peux pas être neutre à son sujet.

Je ne comprenais absolument pas l'intérêt d'un cahier qui ne me donnait aucune astuce que je ne connaissais déjà, et me faisait décomposer touche pas touche des parties d'exercices que je faisais déjà plus rapidement en calcul posé.

Sans doute faudrait-il un autre enseignant pour vous donner un avis objectif. ;)
132861328513284132832516251725182519252025212522252313282

1328913290Bon, passons maintenant à l'étape que vous attendez maintenant tous, le démontage. La TI Galaxy 10 utilise 2 piles bouton LR44 mises en série.

C'est la première calculatrice que j'ai ouverte de ma vie, curieux à l'époque de savoir comment c'était fait dedans.

Ce qui peut paraître inhabituel, c'est que la calculatrice n'utilise pas de carte mère rigide. Son circuit électronique est gravé sur une simple feuille de papier plastique souple.

Il s'articule autour d'un microcontrôleur CD4816AN2S estampillé Texas Instruments.

On note une mention TI-JUNIOR dans un coin, indiquant donc que les TI Galaxy 10 et TI Galaxy Junior partageaient le même matériel.

Mais comment le matériel savait-il alors qu'il devait fonctionner différemment, notamment pour les touches de fractions ? Le musée Datamath nous résout ce mystère en démontant sa TI Galaxy Junior.

La seule résistance de la TI Galaxy 10 est manquante, et on découvre dessous une inscription TI-10.

Cette résistance agit donc en tant que jumper elle permet de choisir le mode de fonctionnement du matériel :
  • TI Galaxy 10 lorsqu'elle est présente
  • TI Galaxy Junior lorsqu'elle est absente
Pas de grand intérêt a priori, mais si ça t'amuse tu peux donc très facilement transformer ta TI Galaxy 10 en TI Galaxy Junior, ou ta TI Galaxy Junior en TI Galaxy 10. ;)

Aujourd'hui encore je trouve la TI Galaxy 10 extraordinaire et révolutionnaire pour l'époque, des fonctionnalités géniales tout sauf élémentaires (division euclidienne, calcul fractionnaire...) qui à l'époque n'étaient même pas intégrées sur les calculatrices programmables et graphiques.

C'est justement le souvenir de la TI Galaxy 10 qui m'inspira et me poussa quelques années plus tard à étendre les possibilités de ma calculatrice graphique TI-85 en y programmant ces fonctionnalités et bien d'autres bien utiles dont elle ne disposait pas d'origine, et à le faire ensuite pour les calculatrices des autres sur TI-Planet jusqu'à-ce que le mode examen ne vienne stupidement nous l'interdire et ne plus donner comme seule et unique solution aux utilisateurs que l'achat d'un modèle plus cher.

Merci Texas Instruments pour m'avoir offert avec la TI Galaxy 10 une superbe entrée dans le calcul instrumenté, et mine de rien à retardement dans la programmation grâce aux ambitieuses fonctionnalités préprogrammées ! :favorite:

Crédits images :
Link to topic: TI Galaxy 10, 2ème calculatrice de Critor (Comments: 0)

Mise à jour émulateurs TI-SmartView 30X Pro / 36X MathPrint

New postby critor » 22 Nov 2020, 12:19

11070Avec 77,2% de parts de marché valeur sur l'année civile 2018 (source Gfk panelmarket calculatrices, données plus récentes non communiqués à ce jour), la fx-92+ Spéciale Collège est l'idole des collégiennes et collégiens.

C'est à un point tel que peut-être ignores-tu même que d'autres constructeurs ont existé.

Revenons sur la compétition Casio - Texas Instruments ces trois dernières décennies dans le domaine des calculatrices scientifiques.

Pour la rentrée 1994, Casio lance sa gamme de calculatrices scientifiques S VPAM, avec une amélioration de la saisie en notation infixée. Cette gamme sera déclinée en France en différents modèles :
  • 1994 : fx-92 Collège
  • 1996 : fx-92 Collège II
  • 1997 : fx-92 Collège III
  • 1999 : FX JUNIOR

Rentrée 1998, Casio lance sa nouvelle gamme W SVPAM révolutionnaire. Au menu des nouveautés un affichage 2 lignes (saisie + résultat) sur un écran hybride (12 cellules matricielles 5×6 pixels + 12 cellules à 7 segments), ainsi que l'ajout de 2 touches directionnelles gauche/droite pour modifier librement la saisie. En France nous aurons :
  • 1998 : fx-92 Collège New
  • 1999 : fx-92 Collège New+

Rentrée 1999, Texas Instruments réplique avec sa gamme TI-II rajoutant également un écran hybride 2 lignes similaire (11 cellules matricielles 5×7 pixels + 12 cellules à 7 segments), mais surtout non pas 2 mais 4 touches directionnelles haut/bas/gauche/droite, permettant en prime de naviguer dans l'historique de calculs ou les menus. Pour la France, nous retiendrons :
  • 1999 : TI-40 Collège II
  • 2005 : TI-Collège

Rentrée 2001, Casio riposte avec sa nouvelle gamme MS SVPAM, avec cette fois-ci les 4 touches directionnelles. Cette gamme fera de plus l'objet d'une révision MS VPAM 2nd edition pour la rentrée 2019. En France nous avons eu :
  • 2004 : fx-92 Collège
  • 2009 : FX JUNIOR PLUS
  • 2019 : FX JUNIOR+

Mais Casio est loin de s'arrêter là et sort une nouvelle révolution pour la rentrée 2004, la gamme ES Natural Display. Au menu un écran pleinement matriciel 96×31 pixels, la saisie en écriture naturelle, ainsi qu'un moteur QPiRac intégré pour des résultats exacts également affichés en écriture naturelle. Cette gamme fera de plus l'objet de révisions ES Plus Natural VPAM pour la rentrée 2008 et ES Plus Natural VPAM 2nd edition pour la rentrée 2020. Pour la France, elle sera déclinée avec les :
  • 2007 : fx-92 Collège 2D
  • 2009 : fx-92 Collège 2D+

Texas Instruments commence à prendre du retard. Ce n'est que pour la rentrée 2007 soit avec un catastrophique retard de 3 ans que sort la nouvelle gamme TI-MultiView avec ici aussi le nouvel écran matriciel 96×31 pixels, le moteur exact QPiRac et la saisie et l'affichage en écriture naturelle. Pour la France, nous aurons :
  • 2008 : TI-Collège Plus
  • 2013 : TI-Collège Plus Solaire

Mais Casio ne ralentit toujours pas sa course et sort une nouvelle gamme révolutionnaire pour la rentrée 2014, la EX Classwiz. Au menu un formidable nouvel écran 192×63 pixels faisant pâlir d'envie nombre de calculatrices graphiques, accompagné d'innovations logicielles formidables (feuille de calcul / tableur, QR Code pour exporter les données, langage de programmation). En France nous avons :
  • 2015 : fx-92 Spéciale Collège
  • 2018 : fx-92+ Spéciale Collège

1106211069Texas Instruments met ici encore beaucoup de temps à réagir. Ce n'est que pour la rentrée 2018 que sort avec cette fois-ci 4 ans de retard la nouvelle gamme TI-MathPrint avec l'écran 192×63 pixels. Mais elle de façon très décevante elle ne reprend à la différence aucune des innovations logicielles. Pas de tableur, pas de QR Code, pas de langage de programmation... :'(
D'ailleurs, les rares modèles TI-30X Pro MathPrint et TI-36X MathPrint appartenant à cette gamme ne sont commercialisés qu'en Europe : Belgique, Suisse, Allemagne, Autriche.

La France n'a pas eu droit à un nouveau modèle et reste donc toujours avec l'antique TI-Collège Plus dont la technologie remonte à 2008 ou pire 2004 si l'on se réfère à Casio.

Nous aurions rêvé pourtant d'une TI-Collège Premium.

Aujourd'hui avec des parts de marché quasi monopolistiques pour Casio, les modèles de la gamme EX Classwiz personnalisés sur-mesure en langues et fonctionnalités pour pas moins de 12 pays ou groupes de pays, et un retard désormais abyssal pour Texas Instruments, il nous semble impossible pour ce constructeur de revenir sur ce marché rien qu'en imitant la concurrence comme cela avait été fait en 1999 puis en 2007, non sans cette fois-ci un retard déjà préoccupant.

Il faudrait au minimum des innovations matérielles et/ou logicielles majeures, sans augmentation du prix de vente car pour les familles de collégiens et collégiennes il est à ce jour exclu de dépenser bien plus de 20€ dans ce qui est considéré à tort comme une vulgaire calculette.

Bref en attendant, Texas Instruments te sort une mise à jour du logiciel d'émulation de ses calculatrices de dernière génération, le TI-SmartView MathPrint qui passe désormais en version 1.2.

A priori aucun changement au niveau des calculatrices émulées :
  • la ROM TI-30X Pro MathPrint est toujours en version 1.0.0.15
  • la ROM TI-30X Plus MathPrint est toujours en version 1.0.1.21
  • la ROM TI-30XS MultiView dispose toujours de l'écran de diagnostic JT6F54+003 11)07 daté donc de novembre 2007
  • la ROM TI-34 MultiView dispose toujours de l'écran de diagnostic JT6F54+102 11)07 daté également de novembre 2007

Par contre bizarrement, si tu compares ancienne et nouvelle versions du logiciel, tu pourras noter nombre d'éléments d'interface qui changent de dimensions ou position. Peut-être un changement de bibliothèque graphique...


Téléchargements : TI-SmartView MathPrint 1.2 pour Windows / Mac

Crédits images : http://www.datamath.org/ et https://casio.ledudu.com/

TI-Collège Plus EVT : découverte processeur + diagnostic

New postby critor » 15 Jan 2020, 17:45

Pour la rentrée 1999 chez les calculatrices scientifiques Texas Instruments sortait la gamme des TI-II, ainsi nommée parce que son écran apportait 2 lignes permettant de visualiser simultanément calcul et résultat, une technologie déjà présente chez Casio avec la gamme W SVPAM de la rentrée 1998. Chez Texas Instruments, cela passe par l'utilisation d'un nouvel écran hybride avec :
  • 1 ligne de 11 cellules matricielles à 5×7 pixels
  • 1 ligne de 10 cellules numériques à 7 segments
Nous avions donc dans cette famille :


De son côté, Casio fait un bon technologique avec sa gamme ES Natural Display pour la rentrée 2004, avec un écran pleinement matriciel permettant désormais la saisie et l'affichage en écriture naturelle et des résultats exacts. Cela n'arrivera toutefois en France qu'en 2007 avec la fx-92 Collège 2D. Texas Instruments se devait donc de réagir, et la réponse sera la nouvelle gamme des TI-MultiView pour la rentrée 2007 avec un écran pleinement matriciel d'également 96×31 pixels :
La TI-Collège Plus française faisait ainsi partie de la famille des TI-MultiView, même si cette dénomination anglaise n'est pas mise en avant sur son boîtier contrairement à ses soeurs.

Remarquons que contrairement à la gamme précédente il y a ici une scission du design, avec les TI-Collège Plus et TI-34 MultiView qui font bande à part :

12084Aujourd'hui, nous avons le grand plaisir et l'immense honneur de pouvoir t'emmener dans les coulisses de la création de la gamme TI-MultiView, avec le prototype TI-Collège Plus ci-contre, prêté par le musée DataMath.

La calculatrice TI-Collège Plus qui a accompagné des générations de collégiens est bien mystérieuse. Sa puce principale est noyée sous une goutte d'epoxy solidifié et ne présente donc aucune indication lisible. Les rares informations techniques sur son fonctionnement interne ont été obtenues via l'étude de l'émulateur officiel TI-SmartView Collège Plus. Selon plusieurs chaînes internes qui ont pu en être extraites sa puce principale utiliserait un cœur T4x, plus précisément un T49 selon le code spécifique à l'émulation. Il s'agit d'un processeur 4-bits de chez Toshiba.

Ce prototype est donc aujourd'hui pour nous l'occasion de faire des avancées historiques dans l'étude jusqu'ici peu féconde de ce modèle ! :D

Les différents niveaux de prototypage et donc finition utilisés chez Texas Instruments lors de la conception d'un nouveau produit peuvent être répartis ainsi :
  1. PROTO
  2. EVT (Engineering Validation Tests)
  3. DVT (Design Validation Tests)
  4. PVT (Production Validation Tests)
  5. MP (Mass Production)

Nos premiers tests de prise en main qui arrivent de suite nous indiquent clairement que nous avons ici affaire à un prototype extrêmement jeune, son firmware étant très inachevé, sans doute au mieux un prototype de niveau EVT. Une pièce donc historique exceptionnelle, possiblement unique au monde ! :bj:





  1. Premier coup d'oeil et saisie clavier
  2. Saisie naturelle et calculs
  3. Ecran d'auto-diagnostic et processeur
  4. Matériel
  5. Note de TI, processeur et auto-diagnostic des MultiView de production





1) Premier coup d'oeil et clavier

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12085Tu peux de suite remarquer que ce prototype TI-Collège Plus utilise un design différent de celui du modèle final, et qu'une inscription anglophone MultiView Display désignant sont appartenance à la gamme était encore présente sous l'écran.

Niveau clavier, on remarque plusieurs différences de sérigraphie ou de disposition des touches.
L'inverse pouvant être obtenu via
×10^n
est ici libellé
$mathjax$x^{-1}$mathjax$
comme sur l'ancienne gamme TI-II et pas encore
$mathjax$\frac{1}{x}$mathjax$
.
Les touches de mise en mémoire, division, puissance et statistiques sont notées
sto>
,
:
,
x^y
et
stat/calc
, et pas encore
sto►
,
÷
,
x^n
et
stats
.
Pas d'indication des combinaisons
2nde
+
et
2nde
-
permettant de régler le contraste de l'écran sur le modèle final, et effectivement elles ne marchent pas.
Inversement, la conversion en pourcentage via
2nde
%
n'est ici pas indiquée alors que fonctionnelle.
Notons enfin l'inversion des touches puisance
x^y
et
xyzt/abc
par rapport au modèle final.

120951209312077Le jeu de caractères de la calculatrice n'est déjà pas final. Petit clin d'oeil de l'équipe de développement Texas Instruments, à la place du symbole diviser, on obtient un caractère-émoticône souriant .

La division euclidienne via
2nde
:
ne saisit pas le symbole mais un simple espace, bien que cela n'empêche pas son bon fonctionnement.

La racine n-ième ici via
2nde
xyzt/abc
et non
2nde
, n'intercale pas un caractère mais un ☺^ soit le caractère puissance précédé de l'émoticône souriant.

1209512094Autre différence de saisie, les combinaisons trigonométriques inverses
2nde
sin
,
2nde
cos
et
2nde
tan
ne saisissent pas encore arcsin(, arccos( et arctan( comme indiqué, mais sin-1(, cos-1( et tan-1(.

12079La gestion du clavier n'est pas davantage finalisée. Même si la calculatrice fonctionne clairement en français, les touches qui appellent des menus ou interfaces sur le modèle final sont ici ignorées :
mode
,
stat/calc
,
f(x)
,
op
et
maths
. Leurs combinaisons avec la touche
2nde
censées produire le même genre de chose sont également inactives. C'est également le cas de
2nde
π
.
La touche de basculement entre affichage exact et décimal
aff
qui sera changée en
◄►
sur les TI-Collège Plus récentes ne marche pas davantage; la calculatrice ne fonctionne qu'en affichage décimal.
Sont également sans effet les touches
x^y
et
sto>
.
1206912070C'est
xyzt/abc
qui permet pour sa part de saisir le caractère puissance ^ de la touche
x^y
, ce qui est compréhensible lorsque l'on regarde la disposition clavier de la gamme des TI-II précédente.
Petite anomalie également, le caractère carré ² de la touche
est quant à lui saisi sous le curseur, sans déplacement de ce dernier.
Concernant les autres combinaisons avec la touche
2nde
, c'est encore moins abouti.
Pas d'insertion avec
2nde
suppr
alors qu'indiqué, et
2nde
)
est également ignoré.
Les combinaisons
2nde
►simp
et
2nde
(
ne donnent que la fonction principale de la touche, comme si l'on n'avait pas tapé
2nde
.





2) Saisie naturelle et calculs

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12078120731207512068

Les formes de saisie en affichage naturel sont ici limitées aux quotients et racines carrées. Tout emplacement vide y est d'ailleurs bizarrement indiqué par le caractère-émoticône déjà présenté plus haut.

Comme vu plus haut la saisie naturelle des puissances n'est pas gérée, donnant le simple caractère ² dans le cas du carré ou sinon ^, et celle des racines n-ièmes ne l'est pas davantage donnant comme saisie ☺^.

1207112072Les glitchs graphiques ne sont pas rares dans le cas où l'on imbrique plusieurs formes naturelles.

1207412062Il est de plus très facile de bloquer la calculatrice avec ce genre de chose, l'on obtient alors un écran vide avec le drapeau occupé activé, et aucune touche ne permet de débloquer la calculatrice, pas même le bouton de réinitialisation reset au dos. Pas d'autre choix alors que d'ouvrir la machine pour interrompre l'alimentation en retirant la pile.

Précisons que toutes ces dernières opérations ne sont pas gérées, leur validation lorsque possible ne donnant qu'une erreur de syntaxe.

Décidément, il s'agissait vraiment clairement d'un prototype de démo destiné au seul usage interne des ingénieurs et commerciaux de chez Texas Instruments.

Bien que les divisions soient fonctionnelles si saisies en ligne, il semble y avoir un bug concernant les puissances d'exposant négatif lorsque saisies via la touche
x^y
et donc le caractère ^. Leur résultat ne semble étrangement juste que lorsque l'exposant est un multiple de 5 :
1206712066120651206312064


12076Toutefois les fonctions trigonométriques sont bien fonctionnelles. Et même si nous sommes donc coincés en mode degrés, c'est suffisant pour effecter le test Forensics des calculatrices. Ici l'écran nous indique
$mathjax$arcsin\left(arccos\left(arctan\left(tan\left(cos\left(sin\left(9\right)\right)\right)\right)\right)\right)=9,000001077272$mathjax$
. Selon la table des résultats, on reste donc exactement sur le même cœur de calcul que la gamme des TI-II.





3) Ecran d'auto-diagnostic et processeur

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12086Grosse découverte ici qui va nous permettre d'aller plus loin, ce prototype dispose d'un écran d'auto-diagnostic jamais trouvé sur les modèles de production ! :bj:
Calculatrice allumée, il suffit tout simplement de retaper
on
pour y accéder.

Ce dernier nous accueille avec une invite T998 8/06. On peut donc dater le firmware tournant sur ce prototype vers Août 2006, soit 1 an avant la date initialement prévue pour la sortie et 2 ans avant sa disponibilité effective.

La mention T998 quant à elle pourrait être une indication plus précise sur la puce Toshiba contenant le cœur que l'on t'a mentionné. Toutefois ce serait bien court pour une référence de puce; elle est très certainement abrégée et une recherche en ligne ne retourne effectivement rien de pertinent.

L'image ROM de 128 Kio qui a pu être extraite de l'émulateur TI-SmartView Collège Plus ne présente en tous cas aucune chaîne T998, et aucune chaîne ressemblant à une date remontant à 2006-2008. Soit l'invite y utilise un format totalement différent, soit l'écran d'auto-diagnostic en a été totalement retiré, ce qui serait quand même fort surprenant.

120811208212080Depuis cet écran d'accueil, la touche
1
permet d'alterner manuellement entre 3 motifs d'affichage. Cela permet de vérifier le bon fonctionnement des 96×31 pixels de l'écran, ainsi que de ses 17 dapeaux supérieurs :
  • L1
  • 2NDE
  • HYP
  • FIX
  • K
  • L2
  • SCI
  • ENG
  • HEX
  • OCT
  • L3
  • DEG
  • RAD
Précisons que l'écran est commun à l'ensemble des modèles de la gamme TI-MultiView, et que plusieurs de ces drapeaux ne sont clairement jamais utilisés sur TI-Collège Plus, toutes les fonctionnalités n'étant pas présentes.

1209712096La touche
:
permet quant à elle d'alterner automatiquement entre deux autres motifs.

12083La touche
×
pour sa part lance un test clavier, t'indiquant la code de chaque touche pressée et incrémentant un compteur total. C'est l'occasion pour nous d'en profiter pour te documenter ces codes de touches, en hexadécimal :
2nde

0F
mode

27
suppr

2F

36

37
n/d

0E
stat/calc

17
f(x)

1F

34

35
►simp

0D
×10^n

16
op

1E
maths

26
annul

2E
π

0C
sin

15
cos

1D
tan

25
:

2D
xyzt/abc

0B
%

14
(

1C
)

24
×

2C

0A
7

13
8

1B
9

23
-

2B
x^y

09
4

12
5

1A
6

22
+

2A
sto>

08
1

11
2

19
3

21
aff

29
on

07 ?
0

10
,

18
(-)

20
entrer

28






4) Matériel

Go to top

1205812060Procédons maintenant à l'ouverture. On y trouve 2 cartes électroniques reliées par une nappe :
  • la carte mère
  • la carte clavier
Comme sur les premières TI-Collège Plus de production, la pile bouton d'alimentation CR2032 est solidaire de la face arrière et reliée à la carte mère par 2 fils fragiles qu'il faudra éviter de solliciter mécaniquement trop souvent. Ce sera remplacé plus tard par un logement solidaire de la carte clavier, supprimant ainsi les fils que l'on risque d'arracher à chaque ouverture selon comment on force sur le boîtier. Nous ignorons la date exacte de ce changement, mais c'était déjà le cas sur les TI-Collège Plus bénéficiant du rafraîchissement de design pour la rentrée 2011.
12059Chose à laquelle nous n'avons pas droit sur les modèles de production, la carte mère porte ici une référence, PPD-34III/COLLEGE MB-00.
Cela confirme un développement conjoint avec la TI-34 MultiView déjà évoqué en introduction, la carte mère étant ici commune suite à l'utilisation du même format de boîtier, mais l'image ROM gravée dans la puce centrale sans doute différente.
Nous apprenons par la même occasion que la TI-34 MultiView était initialement désignée en interne en tant que TI-34 III, successeur logique de la TI-34 II, et c'est sans doute toute la gamme TI-MultiView qui s'appelait initialement TI-III.

Hélas la puce principale reste masquée par sa goutte d'epoxy de protection, et nous n'en apprendrons donc pas davantage de cette façon.





5) Note de TI, processeur et auto-diagnostic des MultiView de production

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12061Mais ne désespère pas, tout n'est pas perdu. En effet un ingénieur Texas Instruments a bien gentiment laissé une note au dos du prototype :
TI wrote:Model: College Plus EVT
CPU: JT6F54-998S B-CHP
LCD Vendor: CCTC
LCD background: Gray green

On confirme en passant qu'il s'agit bien d'un prototype de niveau EVT comme on le pressentait plus haut.

Mais surtout, nous découvrons donc enfin après toutes ces années la référence exacte de la mystérieuse puce principale utilisant le cœur Toshiba T4x/T49, une JT6F54-998S justement de chez Toshiba, ce qui donne enfin tout son sens à l'abréviation T998 utilisée à l'écran de diagnostic ! :bj:
Par contre, pas de trace d'un datasheet public pouvant nous en apprendre davantage suite à de premières recherches.

Munis de cette référence, après toutes ces années nous faisons une énorme découverte dans l'image ROM extraite de l'émulateur TI-SmartView Collège Plus. L'écran de diagnostic est bien toujours présent, mais utilise une chaîne d'accueil au format très différent : JT6F54+202 09)07.
Le contenu ROM des modèles de production aurait donc été finalisé en Septembre 2007.

Profitons-en pour explorer de façon similaire les autres émulateurs TI-SmartView MultiView :
  • l'écran de diagnostic des TI-30XB/XS MultiView doit afficher un JT6F54+003 11)07, signalant donc une ROM finalisée en Novembre 2007.
  • l'écran de diagnostic des TI-34 MultiView doit afficher un JT6F54+102 11)07, signalant une ROM également finalisée en Novembre 2007.
  • les TI-30X Pro MultiView et TI-36X sont supposées partager la même ROM et afficher dans leur première version (TI-SmartView 1.00) un JT5CW8+001 04)10, signalant une ROM achevée en Avril 2010 mais également un changement de puce pour une JT5CW8, toujours de chez Toshiba et sans datasheet public.
  • dans leur deuxième version (TI-SmartView 1.01) on passe à un JT5CW8+002 11)10, indiquant donc que les correctifs qui ont dû être apportés ont été finalisés en Novembre 2010.

Il reste encore un grand mystère, quelle est donc la combinaison secrète de touches que des générations de collégiens n'ont jamais trouvée, permettant d'accéder à l'écran de diagnostic sur les TI-Collège Plus et autres TI-MultiView de production ?
A bientôt... ;)


Crédits images : http://www.datamath.org/

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