Un mode examen inégalitaire au BAC 2018 [Confirmé]

[Hayleia]

- Personnellement je trouve que c'est une très mauvaise idée d'interdire complètement les calculatrice au bac, mais de toute façon la question en ce pose pas étant donné que ce n'est pas la solution qui à apparemment été choisis par la commission en charge de cette "réforme".

Mauvaise idée ou pas, je pense que c'est en tout cas une idée bien meilleure que celle d'autoriser les calculatrices mais d'imposer de les vider. Parce qu'au moins, si personne n'a le droit à rien, tout le monde est à égalité.

- Après tout le contenu n'est pas interdit, car les applications créer par le fabricant de ta calculatrice sont autorisés et donc non bloqués par le mode exam.

Ce ne sont pas les applications Français et CelSheet qui vont combler le grand écart entre les élèves munis de CX CAS (avec CAS donc) et ceux munis de 83+.

[parisse]

En faisant le point ce soir, je suis plutot pessimiste sur les chances de faire bouger les choses. Il n'y a qu'une centaine de consultations du sujet sur le forum de Xcas, et aucune réaction à part la précision de critor. Ici, le débat semble indiquer que des enseignants sont susceptibles d'être plus sensibles à la fin des anti-sèches et la limitation des possibilités des calculatrices qu'à l'équité entre les candidats ou à la problématique du logiciel libre. Alors en-dehors de ces sites, je ne me fais pas trop d'illusions, d'autant que TI semble prêt pour remplacer ses modèles aussi en entrée de gamme, et que c'est probablement aussi le cas de Casio.

[Adriweb]

TI semble prêt pour remplacer ses modèles aussi en entrée de gamme, et que c'est probablement aussi le cas de Casio.

J'imagine que si TI et Casio le font, HP va devoir s'y mettre aussi...
Et en fin de compte, la baisse générale de prix avec des nouvelles features, c'est bien pour l'acheteur final, même si ça ne résout pas pour autant les autres problématiques :/

[critor]

Si cela peut te consoler, parisse, je n'ai jamais cru à un soutien massif des élèves/enseignants.

Les enseignants ont besoin d'un certain recul dans la connaissance et l'utilisation des différents modèles de calculatrices graphiques pour saisir les problèmes de cette réforme.
Les lycéens actuels ne sont pas concernés, car ils passeront le BAC entre 2015 et 2017.
Les seules personnes concernées sont encore au collège, et s'en préoccuperont lorsqu'il sera trop tard.


Si la lutte contre la "fraude" (qui n'est pas de la fraude à ce jour mais le deviendra dans le contexte du nouveau texte) a désormais priorité sur l'égalité, j'ai l'impression d'être dans un autre pays et à une autre époque...

Nous avons alerté l'Institution - nous sommes en paix avec nous-mêmes.
C'est à elle désormais de prendre ses responsabilités et d'aller ou pas jusqu'au bout de ses erreurs maintenant qu'elle en a, j'espère, conscience.
Je m'associe au 1er post : comme toujours je respecterai et appliquerai les textes en vigueur, même si je ne suis pas d'accord.

[parisse]

On est bien d'accord qu'on respectera la lettre de la réglementation, ce qui n'empêche pas de lutter contre les aspects philosophiques qui nous dérangent.
Le problème actuel c'est que les 3 constructeurs sont main dans la main pour cette réforme. Je développe plus mon idée ailleurs.

[critor]

Je suis d'accord qu'il y a d'autres conséquences que je pressens assez graves, au niveau de l'offre de logiciels/programmes/applications.

Cette offre est actuellement en majorité alimentée par la communauté qui est très réactive et productive, et donc tombe en majorité, par choix ou de fait, sous le domaine du logiciel libre.

Je ne pense toutefois pas que les lecteurs de TI-Planet soient sensibles à ces arguments.


La productivité officielle est incomparablement plus faible.
Il se passe souvent des années sans qu'il n'y ait aucune nouveauté sur certains modèles.

Alors certes, on peut noter que Texas Instruments a fait un effort notable de développement sur les derniers modèles.
Mais cela ne met pas pour autant les candidats à égalité.
D'autre part, je ne suis pas certain que cet effort de développement qui se comprend dans le contexte actuel, soit durable.

[parisse]

C'est tout-a-fait normal que la productivite officielle soit beaucoup plus faible : un independant n'a pas du tout les memes contraintes en terme de couts et de risques (donc de tests).
Le mode examen va creer un arret des developpements logiciels independants, et une stagnation des developpements des constructeurs en la quasi-absence de concurrence aujourd'hui.
Par exemple, il est peu probable que quelqu'un decide d'investir du temps pour travailler a ameliorer l'interface de khicas.
C'est d'ailleurs aussi probablement dommage a moyen/long terme, car developper pour calculatrices est a mon avis comparable pour l'informatique a des operations genre maths en jean pour les maths.

[Laurae]

Ici, le débat semble indiquer que des enseignants sont susceptibles d'être plus sensibles à la fin des anti-sèches et la limitation des possibilités des calculatrices qu'à l'équité entre les candidats ou à la problématique du logiciel libre.

Les lycéens que je suis régulièrement me disent que leurs enseignants traquent plus (+) les anti-sèches que cherchent l''égalité entre les candidats (à vrai dire, certains me disent même l'anecdote qu'on leur a dit d'acheter la calculatrice la plus chère qui fait du calcul formel (i.e TI-Nspire CX CAS, Casio Graph 100, TI-89 Titanium...) pour mettre le plus de cours dedans afin de passer plus facilement l'examen). Ceux qui ne sont pas dans cette pratique sont, soit dans le laisser-faire, soit dans la surveillance massive des calculatrices ou leur interdiction.

En ce qui concerne la problématique du logiciel libre, je ne suis même pas sûr que ne serait-ce plus de 0.01% des lycéens se sentiraient concernés (l'ouverture à la réflexion est toujours beaucoup trop faible au baccalauréat). Quant à l'égalité, je vois toujours des lycéens vouloir échanger leurs calculatrices lors d'examens avec d'autres personnes afin de disposer des "meilleurs fonctionnalités" lorsqu'ils ne peuvent se la payer immédiatement.

Un jour, il y aura sûrement une entreprise qui va se créer dans la location de calculatrices "perfectionnées" avant le BAC, qui vient avec tout et n'importe quoi comme programme (quoique cela existe déjà, mais non déclaré et à une très petite échelle ; sur Paris).

[david0289]

Je pense que la loi interdisant à un surveillant de consulter une calculatrice sera toujours d'actualité. Seul le voyant fera foi.

Comment savoir si un élève à mis le mode examen au moment de l'examen, ou l'a mis une semaine avant et en a profité pour mettre des cours entre temps?

Et oui le mode examen efface toutes les données présentes au moment de la manipulation, mais n’empêche pas de rajouter des classeurs par centaines une fois ce mode mis en place.

Et même si la loi autorisait un surveillant à consulter une calculatrice!?
Est-ce possible de vérifier les calculatrices unes à unes sachant que dans une salle d'examen de BTS il peut y avoir plus de 300 personnes réunies.

Quelles belles perspectives!!
Soit on retourne au 20e siècle on supprime la calculatrice et on remet les formulaires pour tout le monde (avec les calculs compliqués liés au sujet) soit on "accepte" que la triche soit profitable aux "riches" malhonnêtes et aux connaisseur de cette méthode qui pourront le faire librement et sans s'inquiéter.

Ils devraient arrêter de gaspiller de l'argent en augmentant le nombre de surveillants, mais devraient encourager les étudiants à créer leur propres programmes.

[critor]

Tu relèves un point important.

On peut transférer des données après avoir mis la calculatrice en mode examen.


Reste donc à voir comment sera rédigé le texte, par rapport aux candidats qui pourraient arriver avec une calculatrice déjà en mode examen, et dire qu'ils viennent juste de le faire.
Des programmes existent de plus pour masquer les éléments des menus programmes et applications.