Non Madame, épisode 3

[critor]

Ces derniers jours, nous avons été mis au courant de pratiques isolées visant à, sinon interdire, du moins restreindre l'utilisation des calculatrices graphiques aux épreuves du BAC 2015 où elles sont pourtant autorisées.

Ce qui semble gêner certains lycées semble être la possibilité d'y stocker et consulter des informations, les consignes officielles interdisant (nouvellement?) cette année l'usage de tout appareil "permettant des échanges ou la consultation d'informations".
En conséquence, nous ne sommes hélas pas surpris d'apprendre que plusieurs candidats, équipés de calculatrices voyantes et pouvant être confondues avec un smartphone comme la TI-Nspire CX CAS, auraient eu des problèmes, se voyant suspectés de fraude, voyant leur calculatrice fouillée ou même confisquée, le tout allant même parfois jusqu'à la signature d'un procès verbal qui risque d'avoir de graves conséquences pour eux.

Nous trouvons d'ailleurs discriminatoire de se focaliser apparemment sur la TI-Nspire CX CAS puisque quasiment toutes les calculatrices actuelles, même l'entrée de gamme TI-82 Plus et Casio Graph 35+USB, permettent de stocker des pages de documents PDF.

Ce sont certes des cas très isolés sur les 684734 candidats passant le BAC 2015 en Métropole, mais ce sont déjà trois candidats de trop.



Voyons donc ensemble la formulation exacte concernant les appareils électroniques dans les consignes officielles distribuées aux candidats et normalement affichées devant les salles d'examen, le point numéro 4 ci-contre :

L'utilisation des téléphones portables, des montres connectées et, plus largement, de tout appareil non autorisé permettant des échanges ou la consultation d'informations est interdite et est susceptible de poursuites par l'autorité académique pour tentative de fraude. Tous ces appareils doivent être impérativement éteints et rangés dans le sac, porte-documents ou cartables.

La formulation de cette consigne nous semble très claire et ne peut donc souffrir d'aucune possibilité d'interprétation : elle ne concerne que les appareils non autorisés permettant la consultation ou l'échange d'information. Les calculatrices graphiques lorsque autorisées par le sujet ne sont donc pas concernées par cette consigne.



Tout contrôle de votre calculatrice graphique nous semble relever de l'ignorance de ces consignes, ce qui est grave...
...ou alors du combat idéologique avec au choix :

• imagination entre les lignes de la consigne rêvée qui n'est pourtant pas écrite
• volonté malveillante de faire du zèle cette année, afin de créer volontairement des incidents et donc possiblement une jurisprudence si cela remonte jusqu'au Tribunal Administratif

Dans ce dernier cas, nous déplorons fortement que ce combat idéologique se fasse au détriment de l'égalité de traitement entre candidats à un examen national.



Avez-vous vous aussi été la victime de l'application de consignes imaginaires ? Venez témoigner en commentaire !

[rdzz59]

je flippe !! je passe mon bac maths demain et j'ai peur qu'il confisquent ma nspire ... je vais tout de meme imprimer la circulaire de 1999 .... mais ils sont con ces surveillants car toute le autres calculatrices sont bourrées de programmes ....

[critor]

Imprime plutôt les consignes officielles, si tu ne les as pas déjà. Elles définissent clairement selon moi ce qu'est la fraude électronique et donc par extension tout ce qui n'en est pas, point numéro 4:

[rdzz59]

merci je le ferais , mais ce point 4 peut être interprété de différentes façons je sens déjà que le surveillant lambda me dira "OUII mais la consultations d'information est interdite .. c'est mal vous voyeeez" . je vais essayer de dissimuler mes programmes dans des dossiers sachant que j'ai des programmes qui on été fait en cours avec ma Prof de maths ....

[critor]

Selon moi le point numéro 4 est très clair.
L'interpréter autrement, c'est inventer des consignes inexistantes.

[critor]

J'ai peut-être trouvé le problème.

Les surveillants en début d'épreuve doivent lire les consignes aux candidats.
Mais pour gagner du temps il s'agit en fait d'un résumé des consignes complètes mises en 1er post :


Et dans ce résumé, la nuance au sujet de la calculatrice autorisée au point n°4 des consignes complètes disparaît complètement.

C'est tellement aberrant... Si on se base sur ce seul résumé, la TI-Nspire CX CAS est effectivement interdite au paragraphe commençant par "Seront poursuivis [...]" puisque étant un "appareil permettant la consultation d'information", ainsi que par conséquent toutes les calculatrices graphiques d'ailleurs.

Certains surveillants sont donc peut-être de toute bonne foi... si ils dressent un procès verbal en se basant sur ce seul résumé des consignes et n'ont jamais consulté les consignes complètes.

Mais il me semble qu'il ne faut pourtant pas beaucoup de jugeotte pour se rendre compte de l'aberrance de ce résumé.

[Legolas]

En fait il faudrait presque venir aux examens avec les textes officiels et les consignes du ministère, alors que "nul n'est censé ignorer la loi", et encore moins ceux qui sont censé la faire valoir...

[rdzz59]

je comprend mieux mtn ... mais admettons qu' on a pas de cours dans notre calculette , que des programmes tel que "nsolv" ou " dem_recurrece" on est absolument pas en tort ai je raison?

[Bisam]

Il est clair que, dans ce cas, on ne peut absolument rien te reprocher !

[critor]

Je ne suis pas sûr que tous les surveillants, même parmi les enseignants de Mathématiques, puissent faire la différence entre ce qui est d'origine (style les applications sur TI-z80, TI-68k et Casio Graph/Prizm/fx-CG, ou encore les dossiers 'MyLib' et 'Exemples' sur TI-Nspire), et ce qui ne l'est pas.

D'où l'introduction du mode examen en 2018 - le surveillant n'a pas à décider de la validité du contenu et ne commet donc aucune erreur d'appréciation.

Vouloir appliquer une telle censure avant 2018 ne peut que générer du n'importe quoi totalement aléatoire et donc inégalitaire.