Pour l'été 1992,
Id Software te sortait
Wolfenstein 3D, initialement pour ordinateurs
PC sur système
MS-DOS. Ce jeu vidéo de tir à la première personne utilisait un moteur d'affichage 3D, basé sur la
technique du raycasting.
Bien que techniquement impressionnant à l'époque avec sa 3D texturée temps réel, le jeu a assez mal vieilli. Sa 3D ne consistait en fait en pratique qu'en un simple affichage en relief de cartes 2D entièrement planes, une illusion de 3D quoi. La durée de vie du jeu n'était alors augmentée qu'en réalisant des cartes enchaînant de plus en plus de corridors, et le nombre très restreint de textures n'aidait pas à se repérer. Wolfenstein 3D donnait l'impression d'être enfermé en permanence dans des labyrinthes de plus en plus étendus, entièrement couverts du même plafond gris de plus, un jeu difficile mais surtout hélas rapidement assez monotone et donc potentiellement ennuyant.
Mais malgré les apparences,
ID Software tenait un bon filon. Dès Noël 1993 l'éditeur nous revenait avec le titre successeur qui allait marquer l'histoire,
Doom.
Le moteur d'affichage était toujours de type
raycasting, mais ses capacités avaient été grandement étendues :
- les cartes restaient en 2D (pas possible d'avoir plusieurs étages à un même endroit) mais n'étaient plus planes : les différentes zones de carte avaient désormais une altitude, et le jeu te permettait enfin de te déplacer dans la 3ème dimension, te donnant ainsi l'illusion de visiter des caves, souterrains, étages, balcons ou corniches !
- les cartes n'étaient plus conçues selon un pavage en carrés tous identiques mais en triangles : finis les murs se croisant toujours à angles droits, un grand pas en avant dans le réalisme des environnements rendus !
- en plus des murs, sols et plafonds pouvaient enfin à leur tour être habillés de textures !
- et enfin tu pouvais avoir des zones de cartes à ciel ouvert (sans plafond), cassant fort agréablement le sentiment d'enfermement du titre précédent !
Un véritable monument du jeu vidéo qui réussit sur tous les tableaux :
- sur le plan commercial avec nombre de suites (Ultimate Doom, Doom II, ...), extensions (Final Doom, ...) ou encore réutilisation de son moteur sous licence par des éditeurs concurrents (Heretic, Chex Quest...)
- chez les joueurs avec nombre de fans concevant leurs propres cartes au format WAD
- chez les développeurs, Doom ayant eu le privilège depuis d'être porté ou adapté sur quasiment n'importe quel appareil muni d'un écran
Nos calculatrices n'y ont pas échappé. On peut citer
nDoom sorti en 2011 par
Mrakoplaz pour
TI-Nspire munies de
Ndless, calculatrices monochromes à l'époque.
Avec le code basé sur la publication par
Id Software du code source de la version
Linux pour Noël 1997, il s'agissait du tout premier portage de
Doom sur calculatrices, pour la première fois de l'histoire tu pouvais retrouver le jeu
Doom à l'identique sur ta calculatrice !
Une prouesse technique qui souffrait toutefois dans cette première version de quelques limitations :
- pas de support de la nouvelle structure de fichiers WAD rapidement introduite pour Doom II et réutilisée par la plupart des jeux commerciaux dérivés ; ces fichiers WAD pouvaient être lancés mais seule la 1ère carte était jouable
- et concernant les fichiers WAD utilisant la structure initiale de Doom, seul le fichier WAD de la version de Doom distribuée en shareware était géré ; les fichiers WAD des versions complètes de Doom pouvaient être lancés mais seul le 1er épisode (9 premières cartes) était jouable, soit pas davantage qu'avec la version shareware
- de plus, l'écran TI-Nspire n'était absolument pas adapté à ce genre de chose avec un temps de rémanence d'une bonne fraction de seconde, donnant une véritable bouillie de pixels lors de tes déplacements ; bon courage pour survivre sans rien y voir...
Mrakoplaz nous ayant hélas rapidement quittés pour l'armée, nous avons repris le projet dès 2012 dans le cadre de la sortie de
Ndless pour les nouvelles
TI-Nspire CX couleur.
Les améliorations proposées par
nDoom 2 dès 2012 étaient très significatives :
- gestion complète des fichiers WAD utilisant la structure initiale de Doom ; enfin possible de jouer aux cartes des épisodes 2 et suivants
- gestion des fichiers WAD utilisant la nouvelle structure Doom II ; enfin possible de jouer aux 2ème cartes et suivantes
- rien qu'avec ces deux points, compatibilité avec la totalité des jeux commerciaux utilisant un moteur Doom non modifié (Doom, Ultimate Doom, Doom II, Final Doom : TNT, Final Doom : Plutonia, Chex Quest, ...)
- possibilité de charger des patchs WAD à chaud (remplacements de cartes ou textures)
- possibilité de choisir la difficulté
- possibilité de choisir la carte à partir de laquelle démarrer le jeu
- possibilité de sauvegarder et recharger l'état du jeu
- gestion de l'écran couleur offrant cette fois enfin un temps de rémanence correct
- gestion du pavé tactile ayant remplacé les touches directionnelles, et pour ceux qui préfèrent possibilité de jouer avec les touches numériques
- ...
Le développement continue encore aujourd'hui, avec récemment une mise à jour rajoutant la compatibilité
TI-Nspire CX II aux performances absolument extraordinaires, le processeur
ARM9 ARMv5 passant en effet de
132 ou
156 MHz à pas moins de
396 MHz !
Mais en 2012,
Casio venait pour sa part de sortir ses premières calculatrices couleur à écran 16 bits
(216=65536 couleurs), les :
- fx-CG10 pour l'Amérique du Nord (2011)
- fx-CG20CN pour la Chine (2013)
- fx-CG20AU pour l'Australie (2016)
- fx-CG20 pour le reste du monde (2011)
Des machines ici directement ouvertes aux développements tiers, pas besoin d'installer
Ndless ou ce genre de chose.
Il n'en fallait pas davantage,
Martin Poupe, grand magicien des calculatrices
Casio, s'empressa de reprendre le code source de
nDoom 2 et de le porter pour les
fx-CG10 et
fx-CG20, sous le nom de
CGDoom.
Petit clin d'oeil spécifiquement ajouté sur cette édition, les
cheat codes iddqd (iddad sur clavier Azerty) et
idkfa/idkfq sont reproduits par la touche
^
.
Ecueil principal toutefois, ici le processeur n'était qu'un
SH4 cadencé d'origine à
58,98 MHz, et avec cette configuration le jeu était quasiment injouable.
On ne commençait à obtenir quelque chose d'acceptable qu'à la condition d'installer et utiliser de quoi
overclocker sa machine, un doublement de la fréquence y suffisant largement. Toutefois ces manipulations supplémentaires bien techniques et bien souvent présentées comme dangereuses décourageaient encore davantage les rares utilisateurs.
Ce n'était pas le seul problème :
- seulement 2 Mio de mémoire RAM sur les fx-CG10 et fx-CG20 et, bien que théoriquement gérés par le code, beaucoup de fichiers WAD ne démarraient pas, affichaient mal certaines textures, ou encore plantaient en cours de partie
- pas de choix de la carte de démarrage, ce qui avec le point précédent rendait en gros les dernières cartes inatteignables
- pas de choix de la difficulté qui par défaut n'est pas la plus simple
- pas d'explorateur de fichiers, le WAD à lancer devait obligatoirement s'appeler doom.wad et être placé directement dans le dossier racine de la calculatrice, sachant que cette dernière n'a pas de menu permettant de renommer/déplacer les fichiers - impossible donc de changer de jeu sans repasser par un ordinateur
- seulement 16 Mio de capacité d'espace de stockage sur les les fx-CG10, fx-CG20CN et fx-CG20, quand une bonne partie des fichiers WAD commerciaux tournent autour des 12 à 15 Mo ; certains fichiers WAD ne pouvaient même pas rentrer
- et ton espace de stockage n'est pas vide par défaut, tu devais parfois littéralement vider ta calculatrice de toutes ses applications Casio fort utiles afin de pouvoir faire rentrer 1 fichier WAD, sans doute inacceptable pour les utilisateurs les plus scolaires, surtout qu'après avoir fini de jouer il ne fallait surtout pas oublier de remettre sa calculatrice en état pour la prochaine évaluation
- pire, le modèle australien fx-CG20AU n'avait que 4,5 Mo de capacité de stockage ; impossible de penser ici pouvoir jouer à autre chose que la version shareware
- enfin les niveaux Doom ont le défaut d'être assez sombres - ce n'était pas un problème sur TI-Nspire CX, mais comme nous avons vu, avec la luminosité réglée au maximum les calculatrices Casio fx-CG ont de loin l'écran couleur le moins lumineux toute concurrence confondue ; on n'y voit pas grand chose à nombre d'endroits des cartes
Des contraintes toutefois liées au matériel de la calculatrice ; ce n'était en rien la faute de Martin.
Pas d'amélioration toutefois de l'espace de stockage
(y compris sur le modèle australien fx-CG50), ni de la luminosité de l'écran.
Il n'empêche que le reste des améliorations matérielles traitaient bien d'écueils majeurs des modèles précédents, et que l'on pouvait donc s'attendre à une véritable renaissance de
CGDoom sur
Graph 90+E et
fx-CG50...
Ce qui ne fut malheureusement pas le cas, les changements matériels étant tellement significatifs que
CGDoom ne fonctionnait pas sur les nouveaux modèles, et jusqu'à aujourd'hui personne n'avait réussi à corriger son code justement grandement dépendant du matériel.
Jusqu'à aujourd'hui en effet. Car
Lephe après de formidables efforts et l'aide de
Computer_Freak_2004 vient enfin de réussir à adapter le code au nouveau matériel des
Graph 90+E et
fx-CG50 !
Ce n'est certes pas la puissance d'une
TI-Nspire CX II, mais le code taillé ici sur mesures pour le nouveau matériel permet déjà d'atteindre quelque chose de parfaitement fluide, soit des performances nettement supérieures à ce que l'on a vu plus haut et cette fois-ci sans aucun besoin d'
overclocking, félicitations !
Précisons que la luminosité du rendu est ici enfin corrigeable, et ce à tout moment sur 5 niveaux à l'aide de la touche quotient. Ceci compense largement la faible luminosité de l'écran. Tout juste peut-on regretter que le jeu démarre par défaut sans cette correction activée.
CGDoom dans sa version
Graph 90+E et
fx-CG50, te permet enfin de choisir le fichier
WAD à lancer, plus besoin que ce dernier soit nommé
doom.wad. Donc plus besoin d'avoir un ordinateur sous la main pour renommer tes fichiers, même si en pratique la taille des fichiers
WAD fait que tu n'en auras pas souvent plusieurs dans la calculatrice.
Tu as de plus la possibilité de démarrer le jeu avec la carte de ton choix. Mais attention car ce sera alors avec l'arme par défaut, et donc sans les bonus des cartes précédentes que tu n'auras donc pas jouées. Un petit coup de
^
pourra t'être bien utile.
Belle amélioration par rapport à tous les portages précédents, le menu du jeu a été reproduit et est activable à tout moment via la touche
MENU
. Si tu joues sur un
WAD commercial de
Doom, lancer une nouvelle partie via le menu de
Doom te permettra de choisir l'épisode.
D'autres améliorations exclusives incluent les écrans titres et séquences de démonstrations.
Contrairement aux menus du jeu, le menu de lancement de
CGDoom te permet de choisir librement la carte avec laquelle tu souhaites démarrer ta partie. Le jeu étant découpé en épisodes de 9 cartes, choisir les épisodes
2 ou
3 de
Doom ou encore
4 d'
Ultimate Doom revient à choisir au lancement de
CGDoom entre les cartes de numéro
1,
10,
19 et
28.
Attention toutefois, tu démarreras le jeu sans aucun bonus, exactement comme avec la carte n°1. Cela pourrait être difficile sur certaines cartes.
Contrairement au
CGDoom pour
fx-CG10/20, il y a un intérêt bien pratique à avoir le menu de
Doom fonctionnel. Tu pourras ici choisir la difficulté, qui par défaut n'était pas la plus simple.
Le menu te permet également de sauvegarder et recharger ta partie. Les écrans de crédits et aide y sont également fonctionnels, mais précisons toutefois qu'ils sont affichés dans leur version originale, et que les touches indiquées ne correspondent donc pas à celles de la calculatrice.
Le menu de
Doom te permet également de quitter le jeu, avec la reproduction fidèle des messages tentant de t'en dissuader, fidèlement reproduits :
L'espace de stockage étant un gros problème sur
Casio Graph 90+E et
fx-CG50, nous te publions ci-après des fichiers
WAD dans des versions tout spécialement allégées pour ta calculatrice
(ressources audio retirées, vu que non gérées pour le moment).
Par exemple le
WAD avec les 36 cartes d'
Ultimate Doom a été réduit très significativement de
11,8 Mio à seulement
9,82 Mio, tu as des chances de réussir à le faire rentrer sans avoir à effacer d'abord toutes les applications utiles de
Casio !
Encore trop gros pour toi ? Nous ne mettons également le
WAD de
Doom, ne comportant que les 27 premières cartes.
Toujours trop gros pour toi ? Les cartes de
Doom sont réparties par épisodes de 9 cartes. Ce qui fait donc 3 épisodes pour
Doom et 4 épisodes pour
Ultimate Doom. Pour économiser encore plus de place, nous t'avons scindé les fichiers et te proposons donc 4
WAD séparés, un par épisode.
La mémoire
RAM bien plus imposante permet désormais de lancer d'autres fichiers
WAD. Par exemple,
Doom II : Hell on Earth marche, également disponible ci-après dans sa version tout spécialement allégée !
La gestion du menu est visiblement très bien codée, la version française officielle de
Doom II également disponible ci-après est parfaitement fonctionnelle, aussi bien niveau menu que barre d'état.
Pour ceux qui préfèrent
(chacun ses goûts), nous t'incluons également les édition
BFG des
WADs de
Doom,
Ultimate Doom et
Doom II. Il s'agit des versions censurées distribuées avec le jeu
Doom 3 BFG Edition.
Pour les différences, on peut citer le retrait du symbole de la
Croix-Rouge des kits de premiers soins, pour être remplacé par une pilule de médicament.
Egalement, dans
Doom II, la carte n°30
Icon of Sin comporte 2 sorties cachées donnant accès aux cartes secrètes n°31
Wolfenstein et 32
Grosse, superbe référence te replongeant dans l'univers du jeu précédent
Wolfenstein. L'édition
BFG censure très lourdement ces cartes :
- en les renommant Idkfa et Keen
- en supprimant toute référence au nazisme (croix gammées, soldats SS, portraits d'Hitler, ...)
Nous t'incluons également quelques autres fichiers
WAD créés par des fans, déjà optimisés et fonctionnels. Il est à noter que la quasi totalité de ces fichiers reprennent la structure
WAD de
Doom II, qui ne répartit plus les cartes par épisodes. Une scission serait donc ici arbitraire.
Parmi eux, citons
Heretic : Shadow of the Serpent Riders, non pas le
WAD officiel car conçu par
RavenSoft pour sa version modifiée du moteur d'
Id Software et donc incompatible avec
CGDoom, mais une réadaptation intégrale libre très fidèle à l'esprit du jeu.
Après le
blocage par
Texas Instruments des programmes en langage machine dits ASM sur ses
TI-83 Premium CE et
TI-84 Plus CE (certes contournable mais faut-il encore s'en donner la peine) et le récent
revirement extrémiste de
NumWorks dans le verrouillage et la fermeture, les calculatrices graphique
Casio et particulièrement les modèles couleur
Graph 90+E et
fx-CG50 nous apparaissent être de loin les meilleures machines scolaires pour le développement en langage assembleur ou
C. Ici pas de verrouillage excessif
(c'est-à-dire en dehors du mode examen).
De formidables qualités et possibilités encore redémontrées aujourd'hui, avec l'avantage d'être exploitables de façon sereine sans avoir à craindre de blocage à chaque mise à jour comme chez la concurrence !