Aucun langage de programmation n'est imposé, et les différents documents d'application et publications en ont mis plusieurs en avant :
- le langage interprété des calculatrices (TI-82/83/84, TI-Nspire, Casio Graph, Casio Classpad)
- le Python
- le logiciel Algobox
- le logiciel Scratch
- le logiciel Xcas
Depuis, on peut toutefois rappeler que le Python est disponible sur la TI-Nspire avec le 'jailbreak' Ndless depuis septembre 2014.
Rencontrant au départ une vive opposition de la part d'élèves, familles et enseignants comme les statistiques en leur temps, les années aidant l'algorithmique a fini par être acceptée en tant que branche de l'enseignement des mathématiques.
Même si c'est mieux qu'au départ, les résultats ne sont selon moi pas fameux. Et au final il faut croire que je suis pas le seul à penser cela, puisque même l'examen du BAC est dans une totale contradiction avec le programme, posant dans plus de 90% des cas des algorithmes dans le contexte de suites numériques là où le programme exige un enseignement transversal de cet outil qui se doît donc d'intervenir si possible de façon équilibrée dans l'ensemble des chapitres.
Avec le recul, peut-être que des langages de programmation plus 'visuels' comme Scratch auraient été préférables pour une initiation à l'algorithmique, mais reste le problème de l'examen qui ne donne pas les algorithmes sous cette forme et où cet outil n'est pas utilisable.
Pour la rentrée 2013 entrait en vigueur le nouveau programme d'informatique des classes prépa. Contrairement au programme d'algorithmique du lycée un même langage de programmation pour tous était imposé, le Python.
Pour la rentrée 2016 entreront en vigueur les nouveaux programmes du Collège prévoyant une initiation au code encore plus ambitieuse qu'au lycée. Non seulement l'élève devra maîtriser les instructions de boucles, mais il devra être capable de les utiliser pour programmer des jeux ou applications, ou encore piloter des robots.
Grosse différence, pas de calculatrice graphique au collège.
Même si là les programmes écrits n'imposaient aucun langage, l'Inspection a fait son choix : ce sera Scratch, seul support utilisé pour toutes les formations d'enseignants actuellement.
Peut-être que dans le contexte d'élèves rencontrant davantage de problèmes de lecture/écriture et de rigueur que les lycéens l'aspect graphique et coloré de ce langage permettra d'atteindre les objectifs contrairement au lycée.
Mais il reste encore deux questions essentielles :
- Un réel apprentissage de la programmation sur le temps scolaire, que ce soit Scratch ou autre chose, nécessite de la régularité. Il me semble important de l'aborder au moins une fois par semaine, pas forcément pendant une heure complète.
Quid donc de l'équipement ? Peut-on réellement apprendre équitablement à coder en entassant les élèves à 2 ou 3 devant un ordinateur lorsque l'on n'a pas d'heures en demi-groupes ?
De plus, on est donc dans ce cas dépendant des réservations de la salle informatique, à planifier à l'avance, ce qui change donc totalement l'environnement des élèves et dénature leur résolution du problème posé : ils savent que l'ordinateur doit être utilisé pour répondre à la question et se brideront eux-mêmes donc en jugeant non pertinente toute idée n'y faisant pas appel.
L'autre solution, c'est d'équiper les élèves de façon individuelle en tablettes ou ordinateurs portables. L'enseignant et les élèves sont alors libres de faire appel à tout moment à leur outil informatique pour résoudre un problème si ils le jugent nécessaire, ce qui a le mérite d'être beaucoup plus naturel.
Selon le Grand Plan Numérique de notre Président, tous les élèves de Cinquième étaient censés être équipés d'une tablette pour la rentrée 2016. Notons d'ailleurs que le MIT développe actuellement des versions Android et iOS de Scratch. Mais cet équipement est-il encore réalisable d'ici la rentrée 2016 dans moins de 6 mois ?
Et même si c'est le cas, que fera-t-on des élèves qui ne seront pas en Cinquième en 2016-2017 et bénéficieront pourtant du même programme ? - Reste enfin la question de l'évaluation. L'apprentissage du codage donnera-t-il lieu, comme au lycée, à une évaluation au nouvel examen du DNB à compter de 2017 ?
Il ne me semblerait pas pertinent d'évaluer les mêmes compétences d'écriture ou de compréhension de programmes, sans fournir aux élèves les mêmes outils que ceux utilisés pendant l'année, c'est-à-dire le logiciel Scratch pour écrire/modifier et tester le programme en question comme bon leur semble.
A moyen terme, la question essentielle que pose le nouveau programme du collège c'est celle de l'autorisation des tablettes et ordinateurs portables aux examens.
Dans le contexte de la circulaire calculatrices de 1999 c'était parfaitement envisageable, l'important ayant juste été de bloquer les possibilités de communication. Dans le nouveau contexte du mode examen à compter de 2018, la question me semble beaucoup plus complexe. Les constructeurs de tablettes et ordinateurs portables vont-ils eux aussi bientôt devoir inclure un mode examen à diode garantissant que l'utilisateur n'a accès à aucun document préchargé ?
Désormais pris en sandwich entre le Scratch et le Python, qu'adviendra-t-il donc le l'enseignement de l'algorithmique au lycée dans les prochains programmes à venir ?...
Source : http://eduscol.education.fr/maths/ticed ... #header-15