cyril vandercolden wrote:Bonjour à tous.
Bonjour cher collègue.
Ce que vous appelez circulaire de 2000, c'est ce que l'on appelle ici la circulaire de 1999, puisque datant du 16 novembre 1999, certes bien sûr applicable à compter de la session 2000.
Je ne crois pas qu'il y ait de confusion là-dessus.
cyril vandercolden wrote:De plus, les surveillants de salle n'ont aucune recommandation quant à l'attitude à tenir vis à vis des calculatrices.
Ils n'ont aucune instruction pour effacer le contenu des machines, il est vrai, mais le rôle d'un surveillant est de "surveiller".
Donc si un élève utilise une antisèche papier, il se doit de le signaler dans un rapport d'incident. Normal direz-vous.
Par contre, si l'élève utilise une anti-sèche électronique, elle devrait être autorisée ? Evidemment non.
Vous m'excuserez cher collègue, réponse évidente uniquement dans votre esprit.
En 2004, le formulaire papier a été supprimé pour l'épreuve de Mathématiques des séries générales du BAC.
Et une justification officieuse que nous avons eue, était que de toutes façons les candidats avaient tout ce qu'il faut dans la machine. Je n'ai pas de texte dans ce contexte, mais celui plus récent concernant la même suppression du formulaire pour les BTS, met en avant la calculatrice de façon similaire :
http://www.education.gouv.fr/pid25535/b ... d_bo=80895Donc non, même si votre esprit prend des raccourcis, la transition de question à conclusion est loin d'aller de soi.
D'une part ce n'est pas interdit par les textes.
C'est votre interprétation, ou bien vos convictions morales. Mais la morale, qui de plus est à géométrie variable selon les individus et l'époque, n'a rien à faire ici. Il s'agit d'appliquer la loi ou la réglementation selon le cas, la même pour tous.
D'autre part, pour ce que j'ai pu observer, nombre d'enseignants et chefs de centres sont loin d'adopter votre point de vue.
Je vous prie encore une fois de bien vouloir m'en excuser, mais dans un tel contexte, votre interprétation et ce qui en découle est absolument scandaleuse du point de vue de l'éthique : vous introduisez une inégalité de traitement entre candidats à un examen national. Ceux qui passent dans votre salle ou dans votre lycée sont embêtés si ils consultent des données dans la calculatrice, alors que dans une majorité de lycées on ne leur dit strictement rien.
Je ne peux que vous renvoyer au deuxième mot de notre devise nationale, en espérant que vous pourrez prendre conscience du problème que vous introduisez.
cyril vandercolden wrote:D'ailleurs, le site du Service des Examens de Ile de France indique sur sa page
http://www.siec.education.fr/fraudes#triple-missionqu'il y a parmi les types de fraude: - l’utilisation d’informations ou de documents non autorisés lors des épreuves
le contenu d'une antisèche de calculatrice peut en faire partie (je rappelle aussi que vous n'avez pas le droit de venir avec votre mode d'emploi de machine)
"peut", comme vous le dites vous-mêmes. C'est votre interprétation de ces indications imprécises, qui de plus n'ont aucune valeur légale, réglementaire ou nationale.
cyril vandercolden wrote:Je surveille le Bac tous les ans, et je connais le fonctionnement des calculatrices (surtout les TI).
Effectivement, je ne m'amuse pas à consulter le contenu des mémoires de calculatrices.
Par contre, si, lorsque je passe dans les rangs, je vois un élève consulter ce qui est manifestement une antisèche, je fais un rapport d'incident.
Et dans le procès verbal, si nous avons le même, il n'y a pas de case pour ce que vous décrivez.
Voir
https://bulacad.ac-aix-marseille.fr/upl ... 4-1582.pdf page 8.
Il y en a une pour :
- Utilisation de matériel électronique interdit (smartphone), à confisquer puis rendre au candidat en fin d'épreuve, ce qui bien évidemment ne concerne pas la calculatrice autorisée
- Utilisation d'anti-sèches à confisquer et joindre au rapport - on demande en effet les originaux, ce qui à mon sens ne concerne pas la calculatrice non plus.
Il n'est déjà pas prévu de joindre le téléphone portable au procès verbal, alors la calculatrice...
Que cochez-vous lors de vos rapports ? Autre ? Vous voyez bien dans ce cas que vous n'êtes pas dans les clous.
cyril vandercolden wrote:Il y a 2 ans, une élève avec une Ti n-Spire avait tout son cours dans sa machine. Un impor de traitement de texte où les titres de paragraphes étaient soulignés.
Comme indiqué dans nos consignes, je n'ai rien dit, et je l'ai laissé composé jusqu'à la fin de l'épreuve. Au moment de sa sortie, nous lui avons demandé de présenter sa calculatrice et de nous montrer l'écran que j'avais repéré durant l'épreuve pour que nous puissions le prendre en photo.
De quel droit ?
Où sont les consignes vous disant de prendre en photo le contenu d'un appareil électronique, et dans ce cas de la calculatrice ?
Voir encore une fois
https://bulacad.ac-aix-marseille.fr/upl ... 4-1582.pdf page 4 paragraphe 4.2.2.
La consultation des données du smartphone est déjà très réglementée, même si le candidat est en faute, avec des paragraphes précis et conséquents.
Alors pour une calculatrice, qui de la même façon contient des données privées... je n'ose imaginer que l'on puisse improviser à un tel point sans aucun texte réglementaire.
Avez-vous informé la candidate de ses droits ? Si non, c'est une faute.
Elle avait le droit de refuser, et dans ce cas seul un officier de police judiciaire pouvait outrepasser son refus, ce que vous n'êtes pas.
Si ce n'est pas le cas, et je vous le dis sans aucune malveillance, vous pouvez avoir de graves ennuis. Alors certes, en cas de procédure, l'Institution se substitue à l'agent, mais cela ne veut pas dire qu'en cas de condamnation alors prononcée contre l'Institution, il n'en découlera pas de sanction à votre encontre.
Encore une fois, vous êtes complètement hors du cadre réglementaire.
Les seules consignes décrivant une procédure proche de ce que vous décrivez sont spécifiques au smartphone, et mentionnent de bien prendre en photo le dateur/calendrier de la machine, montrant que telle chose à été faite à tel moment, la preuve étant que le moment en question tombe pendant l'épreuve.
Les calculatrices sont dépourvues d'une telle fonctionnalité, et votre photo ne saurait donc avoir la même valeur de preuve.
De plus vous dites vous-mêmes que vous connaissez bien les TI. Et si jamais c'était une Casio ? Ou une HP ? Comment différenciez-vous quelque chose de rajouté par le candidat (ce qui encore une fois n'est interdit nulle-part) de quelque chose d'intégré ?
Nombre de constructeurs incluent des formules, qui restent présentes en mode examen. Un exemple parmi bien d'autres :
TI :
Casio :
Peut-être que vous, vous serez capable de faire la différence. Mais et les autres surveillants qui n'enseignent pas les mathématiques ou ne s'y connaissent pas ?
Et d'ailleurs, est-il donc juste de ne pas attraper ces candidats car les formules viennent du constructeur, et d'attraper ceux qui ont des modèles moins chers n'ayant pas toutes ces formules mais qui les auraient rentrées eux-mêmes ?
cyril vandercolden wrote:Je vous avouerai que je ne sais pas si les élèves ont été sanctionnés. Ce n'est pas de mon ressort. C'est à la commission de fraude d'en décider.
Pour les retours que j'ai, la 'jurisprudence' des commissions est de ne pas sanctionner dans l'état actuel des textes. Nous verrons en 2018.
Et les candidats que vous attrapez en application de 'votre' réglementation et non de celle de la République, ainsi devenus des victimes, attaquent en retour en indemnisation auprès du TA.
Donc il faudrait cesser ce genre d'initiatives fantaisistes et stériles, car hors du cadre réglementaire, et qui au final nous coûtent donc en indemnisations.
cyril vandercolden wrote:A noter également, qu'à partir de 2018, les candidats doivent avoir des calculatrices compatibles examen qui bloquent le contenu des machines.
Pour les petits malins qui auraient l'idée de se mettre de suite en mode examen pour rentrer leurs antisèches ensuite, les surveillants vérifieront le jour du bac que votre machine n'est pas en mode examen avant l'épreuve, mais qu'elle l'est durant l'épreuve.
Avez-vous une source officielle ?
Je n'ai rien vu passer. Si c'était au BO que je ne lis pas forcément tous les jeudis ou alors quelques lignes perdues au milieu d'une lettre de rentrée, il est possible que j'ai raté la chose.
cyril vandercolden wrote:Et pour cela, on aura notre propre machine et notre petit câble !
Ce sont les consignes officielles nationales ?
Chaque surveillant doit s'acheter une calculatrice ?
Ou bien encore une fois, comme vous avez l'air de fort bien vous y connaître techniquement, est-ce votre interprétation locale de ces consignes que vous ferez donc appliquer dans votre seul lycée ?
De plus, l'épreuve de mathématique n'est pas forcément surveillée par un enseignant s'y connaissant en calculatrice.
Combien de temps pensez-vous mettre pour vérifier :
- que les diodes sont toutes éteintes
- puis que les diodes sont toutes allumées ?
Sachant que le signal normal a une fréquence voisine de 1 Hertz, il faut donc une bonne seconde par candidat, pour être "sûr" que sa calculatrice n'est pas en mode examen.
Et ensuite, le signal selon le cahier des charges de la DGESCO doit être régulier.
Pour être le plus sûr possible que le candidat a bien activé le mode examen officiel et non un programme ou bien un clignotant qu'il a bricolé et mis dans sa calculatrice , il faut donc patienter à mon avis un bon 2 secondes, pour voir si le signal se reproduit bien à l'identique.
Multipliez cela par le nombre de candidats par salle... Et je vous rappelle que si rien n'a changé, il leur est simplement demandé d'arriver une demi-heure à l'avance, et que l'on accepte quand même ceux qui arrivent à 7h59 pour l'épreuve de 8h.
cyril vandercolden wrote:Pour les élèves avec des machines rares, il ne fait aucun doute qu'on aura alors un droit de regard sur les machines pour être sûr que les mémoires sont vides.
Encore une fois, aucun doute dans votre esprit. Ce serait au contraire une très grave dérive.
Le nouveau texte ne change rien jusqu'à précision contraire, les données présentes dans la calculatrice restent des données privées.
D'autre part, le mode examen ne veut pas dire qu'il n'y a pas de données dans la machine, juste que
(pour faire simple) la mémoire a été vidée il y a un certain temps
(en début d'épreuve).
Le candidat pendant son épreuve va forcément créer des données.
On peut très bien imaginer un candidat, qui en début d'épreuve, après avoir éventuellement consulté le thème global du sujet, se fait rapidement un petit formulaire et/ou un petit résumé de cours sur sa machine, avec ce qu'il se souvient encore des fiches qu'il révisait encore dans le couloir devant la porte.
Comment ferez-vous la différence si vous fouillez ? Encore une fois, il n'y a pas de dateur/journal... Vous ne saurez pas si le candidat a produit ça lui-même pendant l'examen, ou a réussi à contourner le mode examen
(il y a plein de façons et pas juste celle que vous décrivez).
Je ne peux que louer votre moralité, mais voilà - votre rôle est de faire appliquer les règles et lois, pas de les interpréter.
Ce qui vous semble évident l'est dans votre esprit, et n'est pas une vérité universelle.
Sans compter les graves erreurs et dérives qui peuvent en découler, comme illustré plusieurs fois ci-dessus.
A partir du moment où vous interprétez, vous ne respectez plus l'égalité Républicaine des candidats devant l'examen,
Former les citoyens de demain qui respecteront les lois, ça commence à mon sens par respecter les textes qui les concerne et donc leurs droits, notamment celui d'égalité devant l'examen.
J'aurais moins de problèmes avec vos pratiques si tout-le-monde faisait comme vous, et c'est loin d'être le cas car justement ce n'est pas dans les textes.
En espérant, cher collègue, que vous saurez revenir à une pratique plus éthique, dans l'intérêt des candidats, de l'examen national, et de la République, et en vous souhaitant un bon week-end.