Salut !
Plein de belles choses et de réflexions postées ici...
J'apporte mes arguments personnels, qui corroboreront probablement les dires de la majorité. Ceci étant, je n'ai pas vu d'arguments "WTF", qui pourraient pourtant avoir leur poids sur la balance. Je vais corriger ça avec un plaisir non dissimulé, non sans considérer les arguments sérieux qui me traverseront l'esprit .
Selon toi lors des cours et examens de mathématiques, quels seraient les avantages et inconvénients d'un remplacement de la calculatrice graphique par une tablette tactile telle qu'il en existe actuellement ?
AVANTAGES :-> L'aspect "tout-en-un" est un avantage majeur qu'arborent les tablettes. J'ai mal au dos rien que de penser à mes classeurs et mon matériel de classe, les remplacer par un unique appareil me soulagerait, sans aucun doute. Je suis persuadé que d'autres qui ont des manuels à transporter (lourds, forcément), voient tout système de remplacement du papier d'un bon œil.
-> L'autre argument en puissance, en faveur du remplacement des calculatrices par des tablettes tactiles, réside dans la quantité astronomique de données qu'elles permettent de stocker et/ou auxquelles elles permettent d'accéder (internet). La tablette se substitue alors aisément à la calculatrice mais constitue également un compagnon idéal pour toute recherche d'informations, tant pour des travaux scientifiques que littéraires, ce que la calculatrice ne permet pas.
-> Ainsi, sortir votre tablette en cours de philo n'éveillera pas autant les soupçons du prof que lorsque c'est votre calculatrice que vous dégainez (probablement pour jouer ou programmer). En un sens, c'est un avantage !
-> L'écran des tablettes peut s'avérer un excellent atout pour qui souhaite taper de longues formules et les visualiser sous une forme lisible, ce qui n'est pas le cas de toutes les calculatrices.
-> De "gros" algorithmes mettraient des siècles sur nos petites calculatrices, alors que la puissance fournie par les tablettes pourrait nous amener beaucoup plus loin, beaucoup plus vite. Les tablettes ont l'avantage de la puissance et de la rapidité, c'est indéniable.
-> Les logiciels des tablettes sont interchangeables, peuvent-être mis à jour et complétés à souhait, ce qui est vraiment un bénéfice, puisque les fonctionnalités de l'appareil sont modulables en fonction des besoins de l'utilisateur.
-> Et puis franchement, c'est pas plus la classe de bosser sur une tablette ? Blague à part, je suis persuadé que l'on peut voir dans ces transformations numériques une façon plus douce d'approcher l'apprentissage, plus ludique, plus attirante et attrayante.
-> Si l'école nous prête la tablette, ou nous la donne carrément, on ne va pas la bouder, si ? Ok, je reconnais qu'au final c'est toujours le Français qui paiera, mais ça, les étudiants, ils s'en moquent ! ^^
-> Avec une tablette, on peut écouter de la musique en travaillant (pour peu que ce soit autorisé). C'est tellement plus relaxant qu'avec une calculatrice inconditionnellement muette.
-> Une tablette permet d'accéder à du contenu beaucoup plus interactif qu'une calculatrice : vidéos, formulaires, diaporamas etc... qui peuvent être cruciaux dans la compréhension de manipulation en physique/chimie ou de phénomènes divers (surtout lorsqu'il s'agit de regarder la dernière vidéo de Joueur du Grenier). XD
-> Pour nous autres Français, une telle évolution nous interpelle. N'oublions pas cependant que dans les contrées sauvages et les plus modernes des USA, le stylo lui même tend à disparaitre (du moins c'est certain en Alaska) ! J'imagine que pour ces élèves qui ont déjà l'habitude, ne plus avoir qu'un terminal en tout et pour tout est une excellente nouvelle, bien qu'ils privilégient certainement les ordinateurs portables.
INCONVÉNIENTS :-> C'est déjà la débâcle lorsque vient le moment où les surveillants d'un examen doivent vérifier la conformité des calculatrices, afin de voir si elles comportent le nom du candidat et si elles font partie de la listes des appareils autorisés (j'en ai fait l'expérience). Alors imaginez un peu ce que ça donnerait s'il fallait checker la conformité des tablettes ! Je ne vous raconte pas la longueur de la liste et le temps mis pour reconnaitre tel ou tel modèle (déjà qu'avec les calculatrices, dans certains centre d'examens c'est délicat...).
-> Cela impliquerait l'établissement de "critères d'éligibilité" pour les tablettes. Mais Lesquels ? Pourraient-ils être réalistes ? Actuellement, sont interdites les calculatrices qui disposent d'un moyen de communication sans fil et/ou un support de stockage externe. Stooop ! Qui voudrait d'une tablette sans wifi/bluetooth/3G/4G, sans carte micro SD ou de port USB HOST (si tu as levé le doigt, tu peux le rebaisser) ? Est-ce qu'au moins ça se fait encore ? Il faudrait également ajouter d'autres critères saugrenus, de façon à ce qu'un candidat ne se retrouve pas avec 10 fois plus de puissance que son voisin (il faudrait mesurer cette "puissance", tout un programme), ou des logiciels plus performants etc... Bref un véritable casse-tête surréaliste, difficile à concevoir et à appliquer, car il y a bien plus de tablettes différentes que de calculatrices différentes.
-> Ainsi découle à mon sens l'inconvénient majeur d'un tel remplacement, puisque cela favoriserait une inégalité totale entre les candidats, les différenciant les uns les autres de par leurs moyens financiers (là je suis très sérieux). Il serait honteux que les chances de réussite d'un candidat se retrouvent multipliées par un facteur "x" simplement par le fait qu'il se soit procuré un matériel "y" fois plus cher que celui d'un candidat "lambda", et donc "alpha*y" plus puissant (où alpha dépend de la marque du constructeur de la tablette). Surtout en France, où l'on prône "l'égalité".
-> J'y pense soudainement : il y a moins de 3 ans, on entendait parler d'une
circulaire qui émettait l'hypothèse d'un retrait futur des calculatrices aux examens d'état. Il semblerait un peu paradoxal de les remplacer aux profits d'engins encore moins contrôlables, non ?
-> Tiens, parlons-en du contrôle. Vous en connaissez beaucoup des terminaux qui ne sont pas "Jailbreakable" ? N'importe quelle tablette peut-être bidouillée à souhait, je vois mal comment on pourrait efficacement imposer à toute une batterie de candidats l'utilisation d'un même logiciel, à supposer déjà qu'ils aient tous le même logiciel et la même tablette... Toi qui me lis, tu as probablement déjà modifié voire tweaké ta propre calculatrice, et si demain tu te voyais imposer une tablette, ne serais-tu pas tenter de la bidouiller ? Non pas pour tricher (j'espère), mais simplement parce que tu n'es pas qu'un simple consommateur et que tu souhaites libérer la puissance du terminal que tu as entre les mains, n'est-ce pas ?
-> Du fait, un tel remplacement du matériel provoquerait un regain de fraude, car les tablettes font aussi bien que les ordinateurs de nos jours, et avec un accès internet, l'accès au Cloud et à toute forme d'information devient possible.
-> Au delà de la fraude, on peut également pointer du doigt les éventuels dysfonctionnement des tablettes. Chacun d'entre nous a déjà fait l'expérience d'un "bug" sur sa calculatrice, qui est pourtant un environnement restreint au prorata de celui d'une tablette. Il serait donc "logique" de trouver davantage de "bugs" sur les tablettes, ce qui n'est pas pour inciter à les utiliser pour les études, qui nécessitent toujours de la rigueur.
-> Tout à fait entre nous : la grande majorité du public de ce site avouera sans remord jouer à la dernière adaptation de FlappyBird sur sa calculatrice en cours de Physique/Math/Français/Philo/Toilettes/Voyage en train. Vrai ? Alors qui irait penser que si on nous mettait une tablette entre les mains, notre "productivité" augmenterait ? Nous savons tous, quel que soit notre niveau d'étude (et même une fois la vie active bien entamée), que les tablettes sont de formidables outils, mais nous déconcentrent diablement vite... La preuve : ne suis-je pas en train de rédiger cette réponse plutôt que de réviser ce fichu interféromètre de Michelson (clin d'oeil) ?
-> Bon. Là je rentre un peu dans le détail, mais visiblement je ne suis pas le seul à penser que le tactile est une mauvaise idée pour faire des maths. Une très mauvaise idée même. Ok, on pourra résoudre des systèmes en tapant les inconnues avec le nez ou les pieds (on a tous déjà essayé), mais bon, ça n'est pas vraiment comme ça qu'on s'en sortira en cours et aux concours. Et puis pour les gens qui ont des gros doigts comme moi (je parle juste de doigts hein...), le tactile ne me permet que de taper 3 lettres par 3, puis d'en supprimer deux, ce qui est au final fichtrement moins efficace que de bonnes vieilles touches, qui permettent de surcroit de taper du code de nuit (un certain nombre se sentira concerné par cette remarque).
-> Qui ici, a déjà réussi à tenir la semaine avec une tablette ? Bzzzzz (une mouche passe, ou un ange, selon vos conceptions)... C'est bien ce que je pensais : personne. Or nos indétrônables calculatrices tiennent des dizaines d'heures en utilisation intensive ! A moins d’affréter un groupe électrogène et une multiprise à chaque centre d'examen ou salle de classe, donner une tablette à chaque élève me semble compliqué.
-> Quitte à parler électricité, autant discuter de l'aspect écologique de ces tablettes. En fait c'est un peu dur d'en parler, car personne ne sait vraiment l'impact qu'elles peuvent avoir sur l'environnement. On nous dira que ça ne consomme pas d'arbres (à l'instar des calculatrices d'ailleurs), m'enfin je ne suis pas sûr que les procédés de fabrication, ceux de production de l'énergie qui leur est nécessaire, et leur recyclage (ou pas), soient
si écologique.
-> Tant que je discute de l'aspect matériel, je pense qu'il faut que je dise deux mots de la fragilité et des dimensions. Si il m'arrive occasionnellement de me balader avec ma calculatrice dans la poche (si si), je doute que j'en fasse de même avec une tablette, simplement parce que c'est plus gros/grand. D'ailleurs, j'ai personnellement ragé lors d'un concours parce que ma table était riquiqui : je n'envisage pas une seconde d'avoir quelquechose de plus encombrant que ma calculatrice, qui prenait déjà pas mal de place. Pourtant, paradoxalement, les tablettes sont plus fragiles, leur écran se casse facilement, et l'appareil dépérit vite (pour peu que ses créateurs aient bien bossé), alors que les calculatrices traversent les âges avec toute la dignité que CASIO et TI aient pu leur donner.
-> Lors d'un concours, il faut que le candidat inscrive son nom sur sa calculatrice. Dans la panique, j'en ai vu certains le faire au blanc correcteur. Je doute qu'ils fassent de même avec une tablette ! Donc remplacer les caltos par des tablettes, c'est supprimer le jouissif plaisir d'écrire au blanco (sauf pour les masos) au dos de son appareil ! Et là c'est de trop : je dis "non" !
Comment doivent encore évoluer les tablettes tactiles actuelles pour pallier aux éventuels inconvénients que tu as trouvés ?
J'espérais montrer que justement, les tablettes sont actuellement inadaptées dans le cadre d'un cours ou d'un examen et ne peuvent dans l'immédiat se substituer aux calculatrices. Ceci dit, voici quelques humbles suggestions pour palier aux susdits inconvénients :
-> Avoir un OS sans bug et sans faille qui permette d'y effectuer une quelconque modification non-autorisée, de façon à ce que tout le monde joue avec les mêmes billes (c'est utopique je sais).
-> Être autonome en terme d'énergie, ou du moins, aussi peu demandeur qu'une calculatrice. Je pense que mettre des piles à une tablette c'est limite, alors la solution d'une station géothermique incorporée me semble plus réaliste. Je plaisante ! Ou simplement faire un écran avec une résolution convenable (qui ne soit pas ultraHDdudétailquetuvoispasàl'oeilnudetoutefaçon), peu gourmand en ressource (noir et blanc ça reste parfait), et de la même façon, un processeur taillé simplement pour le calcul, pas de fioriture pour le jeu ou quoi que ce soit.
-> Empêcher toute forme de triche. Pourquoi ne pas incorporer un gyrophare à l'arrière de la tablette, ainsi qu'une sirène qui avertiraient les surveillants de toute tentative de fraude ? Ou simplement (et de façon plus réaliste), inventer un système qui permettrait d'enregistrer simultanément l'écran de chaque calculatrice, ce qui permettrait en direct ou en retardé, de vérifier ce que trafique chaque candidat (une sorte d'arbitrage vidéo si vous voulez).
-> Concernant les dimensions, je suis sûr qu'il y a moyen de faire une tablette de moins de 7" qui garde tout de même un confort d'utilisation quotidien raisonnable et adapté aux études. L'engin doit avoir sa place dans nos sacs, dans nos mains et sur une table.
-> De même façon, si on le veut vraiment, faire une tablette "solide" est tout à fait dans nos cordes (certaines marques commentent à s'y mettre) : matériaux solides, résistances aux déformations et à l'eau etc...
-> Être facile d'utilisation : pas la peine de faire un truc hyper pointu, il faut que la tablette soit abordable par tous, quel que soit le niveau d'étude.
-> Être abordable. C'est tout bête mais si c'est au frai du candidat, il vaut mieux que ce soit à bas coût...
-> Avoir bien sûr des fonctionnalités de calcul formel "de base", et proposer en plus des modules plus spécifiques.
J'ai plein d'idées en réserve, mais j'ai le bout des doigts qui chauffe... ^^
Vous l'aurez compris, je ne suis pas pour l'arrivée des tablettes dans notre quotidien scolaire, car cela provoquerai une inhomogénéité trop marquée à mon goût. Ceci dit je pense que c'est inévitable.