Le sujet 1 d'Informatique ainsi que sa correction par Bisam sont dès maintenant disponibles.
Au menu, deux problème de programmation en Python :
- un premier dans le contexte concret du jeu de Sudoku
- un deuxième plus théorique dans un contexte géométrique
Dans le sujet zéro qui avait été publié l'année dernière, nous ne comprenions pas l'interdiction de la calculatrice.
Ce n'était visiblement pas une erreur mais le signe d'une véritable volonté, la calculatrice ayant été interdite pour cette épreuve 2017.
Je ne comprends absolument pas l'intérêt d'interdire la calculatrice programmable à une épreuve de programmation, surtout quand on impose un vrai langage de programmation et donc une syntaxe. C'est nier la réalité historique de l'invention de la programmation.
Je ne vois pas du tout ce que l'autorisation de la calculatrice programmable enlèverait à la qualité de l'évaluation des candidats, ni ce que son interdiction apporte.
Exiger de candidats qu'ils programment dans un véritable langage informatique sans support de vérification, c'est exiger d'eux une extrême technicité que l'on n'exige déjà même plus pour les calculs, c'est se focaliser sur l'évaluation d'un savoir-faire (la programmation en Python, de tête et juste du 1er coup de préférence) et non d'un savoir (l'algorithmique).
Je m'interroge sur le rapport à l'algorithmique et à la programmation des concepteurs de ces sujets.
Je ne comprends pas que l'on autorise la calculatrice pour que les candidats vérifient leurs résultats à de rares questions calculatoires aux autres sujets de ce concours, et que cette vérification leur soit interdite pour leurs programmes.
Pourtant, l'ancien programme de collège appliqué jusqu'à l'année dernière introduisait les programmes sous la dénomination de "programmes de calcul", et l'aménagement de programme de Seconde pour 2017-2019 présente l'algorithme comme une fonction.
Un programme est donc assimilable à un calcul. Evaluer un calcul et évaluer un programme sont toutes deux des tâches techniques automatisables relevant d'un savoir-faire et non d'un savoir - une plus grande cohérence seraient bienvenue de la part des concepteurs de sujets.
Je regrette l'image théorique d'un travail purement mental véhiculée par une telle organisation de l'épreuve dans l'esprit des candidats, candidats qui pourront donc ainsi être amenés plus tard à reproduire de telles conditions d'évaluation.
On nous a "vendu" la programmation dans les derniers programmes de collège comme la solution miracle à la réussite de tous les élèves dans tous les chapitres avec son aspect ludique, de façon peut-être un peu excessive quand on allait même jusqu'à affirmer que ça allait miraculeusement résoudre les problèmes d'apprentissage du calcul littéral.
Si au final c'est pour en arriver dans les prochains programmes du lycée à ce genre de chose, de la programmation Python qui devra être réalisée et évaluée aussi souvent que possible déconnectée de toute manipulation sur machine car il faudra bien préparer les élèves dans les conditions de l'épreuve terminale, ce sera aussi "barbant" que du calcul littéral pour les élèves et je prédis un échec, pas forcément dans le pourcentage de réussite au BAC (là, on s'arrangera), mais dans l'envie de programmer et les compétences réelles acquises.
Quel dommage de gâcher ainsi une évolution qui aurait effectivement pu être salvatrice...
Quel professionnel de l'informatique sort un programme en s'étant contenté aux mieux de simples vérifications mentales, et donc sans aucune vérification sur machine ?
Veut-on recruter des enseignants qui pensent, capables de vérifier, douter, revenir en arrière et corriger, ou bien des "pisseurs de Python" ? Savoir sortir un code Python juste de tête du 1er coup sans forcément savoir pourquoi n'est sûrement pas un critère de recrutement pertinent qui aidera à la qualité de l'enseignement futur de la programmation, c'est-à-dire à l'accompagnement de chaque élève dans ses erreurs de programmation à venir.