Nous testons aujourd'hui pour vous la Lexibook Power Academy Graph, une tablette que Lexibook
fait placer en rayon scolaire à ses distributeurs complices
(dont Auchan), et en tant que telle
interdite aux examens et concours en France. En effet, bien que l'emballage arbore en gros un
"BAC L, ES & S", vous noterez en 2ème lecture qu'il s'agit d'une conformité au programme et non à la règlementation autorisant les outils électroniques.
La tablette et ses applications :
Au dos nous trouvons un lecteur de cartes mémoire TransFlash/microSD et un capteur photos. Sur le côté droit le bouton d'alimentation, les boutons du volume, un connecteur micro-USB, un connecteur audio et un connecteur d'alimentation. Enfin sur le devant en haut à droite se trouve un autre capteur photos.
L'allumage nous présente un écran de démarrage Lexibook décoré de quelques éléments de mathématiques, et nous amène à l'écran de déverrouillage tactile en près de 45 secondes, ce qui est comparable à une TI-Nspire CX. Le tout est propulsé par Android 4.4.2, et l'écran en question nous confirme la référence du modèle: MFGC177FR.
Un bureau d'accueil personnalisable nous présente par icônes et dossiers les applications préférées choisies par le constructeur. Nous pouvons également accéder à la liste complète des applications préchargées qui s'étend ici sur deux écrans.
Nous notons quelques applications supplémentaires qui n'étaient pas sur la
tablette d'entrée de gamme Lexibook Pocket Graph GC143FR. Certaines sont bien évidemment en rapport avec l'appareil photos qui était absent sur ce modèle, mais d'autres sont bel et bien nouvelles :
- Agenda étudiant
- Appareil photo
- Aviary
- J'apprends (12-18 ans)
- Magisto
- Mantano Reader Lite
- PlanMaker Mobile
- Presentations Mobile
- TextMaker Mobile
Connectivité Internet, examens et fraude :
"LXB Protect" est le navigateur Internet. La tablette se connecte en WiFi, et heureusement donc qu'elle est
interdite aux examens et concours en France, car sinon n'importe qui aurait pu aller dissimuler quelque part dans le centre d'épreuves son point d'accès 3G beaucoup plus discret qu'un téléphone
(pas d'écran, de sonnerie ou de vibreur), et ensuite s'y connecter sans éveiller les soupçons à partir de sa tablette Lexibook autorisée.
Applications calculatrices :
La tablette comprend deux applications calculatrice,
'Calculatrice' et
"Lexi Calc". La première est une calculatrice très basique à peine comparable à celle fournie avec Windows. La deuxième a déjà fait l'objet d'un test approfondi dans un
article précédent. Cette calculatrice dispose de 11 modes de fonctionnement qui modifient l'aspect du clavier :
- Sci (mode scientifique pour le collège, par défaut)
- Basique (mode 4 opérations pour le primaire)
- Hex/Oct/bin (pour les programmeurs)
- Graphe
- Matrices
- Nombres complexes
- Formules rapides (base de données de formules de physique-chimie)
- Convertisseur rapide (pour les unités)
- Calculatrice temporelle (sur les dates)
- Tableau périodique
- Résoudre des équations
A première vue,
"Lexi Calc" a l'air de faire beaucoup de choses. Mais au final il n'y a aucune intégration :
"Lexi Calc" est un agrégat d'applications diverses n'ayant rien à voir entre elles et ne partageant pas leurs données. Pour traiter nombre de problèmes mathématiques vous devrez donc changer de mode, ce qui implique de recopier tous vos résultats intermédiaires sur papier afin de pouvoir les resaisir dans le nouveau mode.
De plus, les différentes composantes de
"Lexi Calc" sont extrêmement limitées comme vous pourrez l'observer ci-dessous:
- pas de calcul formel
- la saisie en écriture naturelle est extrêmement limitée, tout juste les applications gèrent-elles un seul niveau d'exposant
- en conséquence, il faut utiliser nombre de parenthèses pour la saisie, les applications auront quand même la gentillesse de compenser en faisant correspondre les parenthèses ouvrantes et fermantes avec une série de couleurs
- il n'y a pas de moteur de calcul exact, tous les résultats sont donnés en écriture décimale
- la mode matriciel ne gère que... deux matrices !
- le solveur d'équations semble ne gérer que des équations linéaires
- ...
Non décidément, pour ce qui est calcul numérique même une TI-Collège Plus ou Casio College 2D+ à 13€ fait mieux, un comble !
Le calcul matriciel est une véritable blague avec seulement deux matrices, bien en-dessous des possibilités d'une TI-82 ou Casio Graph 25.
Enfin, si on pouvait reprocher à la HP-Prime de ne pas gérer les suites récurrentes commençant au rang 0, ici c'est encore pire, les suites numériques ne sont même pas gérées du tout, alors que c'est un thème très important du programme commun à toutes les séries dès la Première générale ou technologique.
Au final,
"Lexi Calc" semblerait être une application intéressante pour les sciences avec la banque de formules, le convertisseur d'unités, et le tableau périodique des éléments. Mais cela ne concerne pas les Terminales ES/L pourtant ciblées par le produit, et au lycée, qui dit enseignement scientifique dit aussi Mathématiques, que ce soit en série S ou technologique, et comme nous venons de le voir
"Lexi Calc" est extrêmement limité dans ce contexte.
En conclusion,
"Lexi Calc" n'est pas une application adaptée au programme actuel de l'enseignement secondaire français. Mais rien d'étonnant à cela, car
"Lexi Calc" n'a pas été développé par Lexibook.
Il s'agit tout bêtement d'une reprise de l'application calculatrice
'TechCalc+' d'un petit éditeur anglophone,
"The roaming squirrel" (l'écureuil errant). A aucun moment cette application n'a donc été conçue pour cibler la France, ce qui explique l'inadéquation.
'TechCalc+' est
disponible gratuitement avec publicités, ou bien sans publicité pour un coût de 0.99$.
Mais l'application
'TechCalc+' n'est pas aussi nulle que
"Lexi Calc" lorsque l'on y regarde de plus près. En effet elle dispose de modes supplémentaires clairement absents des listes ci-dessus :
- fonctions dérivées formelles (classes de Première)
- intégrales numériques (classes de Terminale)
- mode fractions avec saisie et résultats exacts tous deux en écriture naturelle, comme sur les TI/Casio Collège récentes
Pourquoi donc, lors de la conception de
"Lexi Calc", retirer des modes parmi les plus évolués de
'TechCalc+' alors que l'application est d'origine peu adaptée au programme français et que ces modes auraient vraiment été un minimum pour les classes de Première et Terminale ? Pourquoi rendre l'application encore pire que ce qu'elle était déjà ?
Notons que
"Lexi Calc" est une application sans publicité, que Lexibook aurait donc du payer 1$ pour chaque tablette fabriquée
(vendue près de 150€). Sans doute la suppression des fonctionnalités les plus évoluées de l'application a-t-elle permis de faire baisser la facture.
Les applications 'LexiBac' :
Les applications
'Lexibac' sont une série de 6 applications déclinées pour les classes de série générale suivantes :
- Terminale S
- Terminale ES
- Terminale L
- Première S
- Première ES
- Première L
Passé un écran de démarrage
"Lexibac by Lexibook", on peut choisir parmi les matières à réviser pour le BAC :
On note que la langue vivante ne comprend que l'anglais, et qu'il manque nombre de matières pourtant communes à tous les candidats et parfois essentielles
(Sciences en Première ES/L, Littérature en Terminale L, Physique-Chimie et SVT en Terminale S...). Mais jugeons plutôt de la qualité de l'application sur ce qu'elle a et non plus sur ce qui lui manque.
Un manque qui semble par contre être une belle erreur, c'est l'absence d'Histoire-Géographie en série S, alors que c'est désormais à nouveau une épreuve de Terminale. C'est d'autant plus regrettable que cela n'aurait je pense pas nécessité un travail énorme - il aurait suffi de reprendre ce qui a été fait pour les séries ES/L et d'y faire quelques adaptations pour coller au programme de série S.
Chaque matière nous propose donc de choisir parmi la liste suivante :
- Fiches mémo
- Résumés audio
- Concepts clés
- Tests
- Méthodologie
Les fiches mémo listent différents chapitres étudiables. Pour chacun il y a une fiche de cours à lire, et le temps indicatif nécessaire à son étude est même indiqué. Cela permet donc de faire des révisions efficaces en tout contexte, notamment dans les transports en commun ou avant un cours !
Le temps étant même précisé à la seconde près, il doit s'agir d'un calcul automatisé en fonction de la taille en octets de la fiche en question. L'application garde même en mémoire la liste des fiches consultées, vous permettant donc de ne pas faire d'impasse !
Les concepts clés consistent en un glossaire plus détaillé des différents objets, théorèmes et propriétés du programme, pour chacun desquels il fournit une fiche.
Les fiches de méthodologie donnent quelques conseils pertinents pour les révisions et pour l'épreuve écrite.
Les tests eux consistent en des séries de QCM. Ils sont notés automatiquement et corrigés immédiatement. Que la réponse soit juste ou fausse, une explication détaillée est fournie immédiatement ce qui permet de palier astucieusement à l'intérêt formatif assez limité du QCM.
Enfin l'utilisation des applications
'Lexibac' permet de débloquer tout un tas de trophées parmi une très longue liste, chacun fort joliment illustré avec talent et humour par le dessinateur de bandes dessinées Manu Delente. Rien que dans la demi-journée consacrée au test de cette machine, je me suis vu attribuer avec raison le trophée du
"Geek du bac".
Au final en soi, les applications
'Lexibac' me semblent fort bien conçues et bien adaptées aux besoins des lycéens français.
Et le comble de tout cela... c'est que malgré le
"by Lexibook" en écran de démarrage, ce dernier n'apparaît absolument pas dans les mentions légales !
Non, la conception de cette application a été confiée à l'éditeur français tiers
"rue des écoles", et peut-être est-ce justement pour cela qu'elle est si réussie en fort contraste avec l'application
"Lexi Calc" précédente.
Autres applications :D'autres applications sont incluses :
- "J'appends (12-18 ans)" propose des tests de maths, français et anglais, des jeux de logique et des quiz d'arts, géographie, histoire, littérature et sciences.
"Mon Traducteur" est une application de traduction de textes gérant 15 langues: anglais, français, allemand, espagnol, italien, portugais, finnois, norvégien, danois, suédois, polonais, néerlandais, chinois (pinyin), hongrois et russe.- "SoftMaker Mobile", la suite d'applications intégrées avec "TextMaker Mobile" pour le traitement de textes, "PlanMaker Mobile" pour le tableur (feuilles de calculs) et "Presentations Maker Mobile" pour les présentations.
- Les "Lexibook Market" permettent d'acheter et installer des applications supplémentaires validées par Lexibook. L'écran d'accueil propose de choisir entre autres parmi applications Lexibook, applications scolaires, jeux, applications artistiques, applications multimédia, applications de communication et applications éducatives. Il sera ensuite proposé de choisir la langue. Toutefois au final, on retrouve plusieurs applications identiques dans les différentes catégories.
Périphériques :
La tablette gère le Bluetooth et vient avec un clavier qui facilitera grandement la saisie en classe et la production de devoirs.
Matériel :Les entrailles de la machine nous révèlent une grosse batterie 3.7 Volts de 3000mAh de capacité, mais hélas soudée à la carte mère comme sur la
tablette d'entrée de gamme Lexibook Pocket Graph GC143FR et donc non remplaçable par l'utilisateur lorsqu'elle montrera des signes de faiblesse.
L'architecture semble organisée autour de 4 puces principales :
- Rockchip RK3026 - processeur ARM Cortex A9 double coeur à 1GHz
- Nanya NT5CB256M16BP - mémoire SDRAM DDR3 de 512Mo
- Realtek RTL8723AS - contrôleur WiFi
- Micron 29F64G08CBABA - mémoire NAND de 8Go
Conclusion :Au final, que dire donc de la tablette Lexibook Power Academy Graph MFGC177FR ?
Nous trouvons absolument scandaleuse sa commercialisation en rayon calculatrices scolaires à côté des modèles autorisés aux examens. Elle ne doit surtout pas être achetée à cette fin.
De plus si vous voulez faire des maths, prenez une TI-Collège Plus, Casio Collège 2D, TI-82 ou Graph 25 - vous aurez
(tristement) beaucoup plus de possibilités...
Les seuls usages restants seraient donc :
- pour le travail non mathématique en classe (recherche Internet, prise de notes...)
- pour le travail personnel non mathématique hors du temps scolaire (recherche Internet, production de devoirs, révisions...)
La problématique qui se pose dans ce contexte n'est donc plus de comparer la Lexibook Power Academy Graph MFGC177FR aux calculatrices scientifiques ou graphiques, mais aux autres tablettes disponibles sur le marché.
Car de toutes façons, vous pouvez très bien acquérir le pack d'applications de la tablette
séparément pour 20€ à ce jour, et les installer sur votre propre tablette Android.
A priori, on pourrait très bien choisir une véritable tablette Android qui n'a pas besoin d'être rootée pour se connecter au Google Play Store, avec un choix d'applications beaucoup plus étendu, dont une myriade d'applications scolaires bien souvent gratuites.
Le problème est que l'on trouve de tout parmi ces applications. Si un enseignant peut être capable de distinguer rapidement le bon grain de l'ivraie, un élève qui n'a pas le même recul n'en sera pas toujours capable à priori.
On aurait pu croire en achetant une tablette Lexibook Pocket Graph GC143FR ou Power Academy Graph MFGC177FR, qu'une sélection par qualité des applications scolaires aurait déjà été faite, et que l'on se dispensait donc, en échange d'un certain coût, d'avoir à réaliser ce tri soi-même.
Au final nous avons hélas démontré qu'il n'en était rien. Lexibook nous offre le meilleur avec les applications
'LexiBac', et le pire avec l'application calculcatrice
"Lexi Calc".
Nous ne pouvons donc valider cet argument.
Venant donc de changer la problématique, nous estimons ne pas être en position de conclure car ce test n'a pas du tout été réalisé dans une optique de comparaison des tablettes Lexibook aux autres tablettes du marché.
Nous vous laissons donc le mot de la fin pour vos commentaires. 
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Après de premières divisions euclidiennes dans une vidéo précédente, tentons ce soir de mieux comprendre les manipulations nécessaires sur la calculatrice mécanique Facit modèle 1004 de 1967.
