Dans un
article précédent, nous testions pour toi l'entrée de gamme
Casio de l'ère
Dexxon, la
Graph 25 plus connue à l'international sous le nom de
fx-7450G, et la trouvions très comparable à l'entrée de gamme concurrente
TI-82 STATS.
Mais ce que tu ne sais peut-être pas, c'est que si l'on remonte dans le temps jusqu'au siècle dernier, nous trouvons dans les deux cas un positionnement différent de l'entrée de gamme, avec un modèle inférieur en fonctionnalités et en prix :
- chez Casio on retrouve bien la Graph 25 sous son ancien design vert kaki, mais l'entrée de gamme était alors la Graph 20
- chez Texas Instruments, on trouve bien la TI-82 comme modèle équivalent, mais l'entrée de gamme était là aussi différente, la TI-80
L'abandon de la
TI-80 par
Texas Instruments de façon concomitante à une hausse de prix d'entrée de gamme avec le modèle
Graph 25 succédant à la
Graph 20 a d'ailleurs fait l'objet
d'un jugement et d'une condamnation des deux sociétés pour entente entravant la concurrence.
Aujourd'hui nous disposons donc d'une
Casio fx-6910G.
Kesako?
C'est tout simplement l'ancien nom en France de la
Graph 20, modèle connu à l'international sous le nom de
fx-7400G.
Nous remontons donc à l'époque où la communication et la distribution des calculatrices
Casio en France était sous-traitée à la société
Noblet, par la suite rachetée par
Dexxon.
Et on peut donc dater ce specimen d'avant 1996, date où
Noblet commença à renommer tous les modèles en
Graph, sans doute pour apporter plus de clareté à l'acheteur français ne comprenant rien devant toutes ces longues références lourdes à prononcer de plus.
Donc, que vaut ce modèle ? Est-il comparable à une
TI-80 ou à une
TI-82 ? C'est ce que nous allons chercher à découvrir ce soir.
Notre
fx-6910G /
Graph 20 s'allume donc avec un écran monochrome de 80x48=3840 pixels.
C'est donc bien beaucoup moins que les
TI-82 (96x64=6144 pixels) et
Graph 25 (128x64=8192 pixels), et sensiblement plus que la
TI-80 (64x48=3072 pixels).
Notons que l'écran est cette fois-ci doté d'une grosse bordure opaque justement supprimée sur la
Graph 25. Sans doute cette bordure permettait-elle honnêtement aux acheteurs en rayon de ne pas se méprendre sur les capacités d'affichage de la machine.
Nous trouvons donc cette fois-ci seulement 7 applications intégrées, contre 9 sur la
Graph 25.
Au dos, nous ne retrouvons pas l'alimentation habituelle avec 4 piles AAA - seulement 2 piles AAA sont nécessaires ici.
Cela fait un point commun entre la
fx-6910G /
Graph 20 et la
TI-80 qui elle aussi avait une alimentation spécifiques par 2 piles bouton CR2032.
Poursuivons notre exploration avec le menu de diagnotics intégré à la machine. Il suffit pour cela de l'allumer tout en maintenant les touches
►
et
a_b/c
:
- nous y découvrons la référence du système, ZX930
- l'on confirme bien l'utilisation d'une puce RAM de 8Ko
(comme sur TI-80 donc, et contre 32Ko sur les TI-82 STATS et Graph 25) - nous apprenons l'utilisation d'une puce ROM de 128Ko, comme sur les TI-82
(contre seulement 48Ko pour la TI-80 et 256Ko sur les TI-82 STATS et Graph 25)
A ce niveau du test nous pouvons déjà conclure.
L'entrée de gamme
fx-6910G /
Graph 20 du siècle dernier par
Casio-Noblet était donc très inférieure à la future entrée de gamme
Graph 25 de
Casio-Dexxon des années 2000.
Niveau concurrence, on peut qualifier la
fx-6910G /
Graph 20 de modèle intermédiaire entre les
TI-80 et
TI-82.
Nulle intention pour nous de refaire un jugement en quelqes minutes, mais notons que celui-ci éludait totalement les aspects techniques et que la Graph 25 était malgré la similarité des noms très supérieure à la Graph 20 - le prix supérieur était donc parfaitement justifié.
Après, il reste la question de la concomitance, avec à la rentrée 2000 :
- chez Texas Instruments suppression de la TI-80 très populaire, ce qui remonte l'entrée de gamme à la TI-82 très supérieure qui existait déjà
- chez Noblet-Casio, remplacement de la Graph 20 par le nouvel modèle Graph 25 également très supérieur
Peut-être au final une communication maladroite de Noblet-Casio, qui aurait dû présenter la Graph 25 comme un nouveau modèle si le prix était sensiblement supérieur, et non comme le successeur de la Graph 20
Au final cela a été pris par le Conseil de la Concurrence comme une changement de prix facilité par les décideurs Texas Instruments de l'époque.
Et effectivement ils pouvaient simultanément arranger Casio dont le nouveau modèle Graph 25 revenait sans doute bien plus cher à produire, tout en y trouvant eux aussi leur compte à vendre des TI-82 à la place de vulgaires TI-80 bas de gamme.Mais terminons quand même par un petit saut dans la gueule de la bête, histoire de lui arracher jusqu'au dernier de ses secrets.
Nous y découvrons 2 cartes reliées par un nappe.
L'une d'entre elles est la carte clavier, de référence
A93\A93E-20-1, et nous semble bien malade avec de l'oxydation contaminant et rongeant 2 pistes.
Mais... as-tu remarqué ça ?...
Le modèle est dépourvu de port de communication, mais la carte clavier comporte bien un emplacement vide prévu à cette fin ainsi qu'une prédécoupe dans le boîtier en face !
Il y a justement pareil sur la
TI-80 où ce port était réservé aux captures d'écran avec la version spéciale enseignant du modèle, ainsi que sur les dernières
TI-81 où
Texas Instruments avait simplement réutilisé la carte mère
TI-82 en supprimant le circuit d communication et en remplaçant les puces mémoire RAM/ROM par des capacités inférieures.
Peut-être que là aussi, il s'agit de la part de
Casio d'une réutilisation des cartes clavier et moules boîtiers de modèles supérieurs, histoire de mettre en commun une partie de la chaîne d'assemblage.
Encore un point commun remarquable ! Passons donc maintenant à ce qui est probablement la carte mère. En la retournant, nous découvrons :
- comme prévu une puce RAM LC3564SM-85 de 8Kio de chez Sanyo
- une puce ROM D23C4001EJGW-C33 de chez NEC sur laquelle nous ne trouvons pas de données, mais qui devrait donc faire au moins 128Kio
- la puce processeur
Notons que contrairement aux habitudes ultérieures, cette fois-ci la puce processeur n'est pas noyée sous une énorme groupe d'epoxy solidifiée, mais protégé par un feuillet métallique que l'on peut aisément retirer.
Nous découvrons alors une partie de ce qui nous est habituellement dissimulé.